ODD4 - Veiller à ce que tous puissent suivre une éducation de qualité dans des conditions d’équité et promouvoir les possibilités d’apprentissage tout au long de la vie

Publié le 9 avril 2024


Le quatrième objectif vise à garantir l’accès à tous et toutes à une éducation équitable, gratuite et de qualité à travers toutes les étapes de la vie, en éliminant notamment les disparités entre les sexes et les revenus. Il met également l’accent sur l’acquisition de compétences fondamentales et de niveau supérieur pour vivre dans une société durable. L’ODD4 appelle aussi à la construction et à l’amélioration des infrastructures éducatives, à l’augmentation du nombre de bourses d’études supérieures octroyées aux pays en développement et du nombre d’enseignants qualifiés dans ces pays.

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Figure 15

Présentation

Cibles

Cibles de l’ODD4*
Titre de la cibleDescriptif de la cible
Éducation scolaire 4.1 : D’ici à 2030, faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons suivent, sur un pied d’égalité, un cycle complet d’enseignement primaire et secondaire gratuit et de qualité, qui débouche sur un apprentissage véritablement utile
Soins et éducation préscolaires 4.2 : D’ici à 2030, faire en sorte que toutes les filles et tous les garçons aient accès à des activités de développement et de soins de la petite enfance et à une éducation préscolaire de qualité qui les préparent à suivre un enseignement primaire
Formation professionnelle et enseignement supérieur 4.3 : D’ici à 2030, faire en sorte que les femmes et les hommes aient tous accès dans des conditions d’égalité à un enseignement technique, professionnel ou tertiaire, y compris universitaire, de qualité et d’un coût abordable
Compétences et accès à l’emploi 4.4 : D’ici à 2030, augmenter considérablement le nombre de jeunes et d’adultes disposant des compétences, notamment techniques et professionnelles, nécessaires à l’emploi, à l’obtention d’un travail décent et à l’entrepreneuriat
Égalité des chances 4.5 : D’ici à 2030, éliminer les inégalités entre les sexes dans le domaine de l’éducation et assurer l’égalité d’accès des personnes vulnérables, y compris les personnes handicapées, les autochtones et les enfants en situation vulnérable, à tous les niveaux d’enseignement et de formation professionnelle
Apprentissages fondamentaux 4.6 : D’ici à 2030, veiller à ce que tous les jeunes et une proportion considérable d’adultes, hommes et femmes, sachent lire, écrire et compter
Éducation au développement durable 4.7 : D’ici à 2030, faire en sorte que tous les élèves acquièrent les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation en faveur du développement et de modes de vie durables, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, de la promotion d’une culture de paix et de non-violence, de la citoyenneté mondiale et de l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable
Accessibilité des établissements scolaires 4.a : Faire construire des établissements scolaires qui soient adaptés aux enfants, aux personnes handicapées et aux deux sexes ou adapter les établissements existants à cette fin et fournir un cadre d’apprentissage effectif qui soit sûr, exempt de violence et accessible à tous
Bourses de formation et d’études supérieures 4.b : D’ici à 2020, augmenter considérablement à l’échelle mondiale le nombre de bourses d’études offertes aux pays en développement, en particulier aux pays les moins avancés, aux petits États insulaires en développement et aux pays d’Afrique, pour financer le suivi d’études supérieures, y compris la formation professionnelle, les cursus informatiques, techniques et scientifiques et les études d’ingénieur, dans des pays développés et d’autres pays en développement
Formation des enseignants (PED) 4.c : D’ici à 2030, accroître considérablement le nombre d’enseignants qualifiés, notamment au moyen de la coopération internationale pour la formation d’enseignants dans les pays en développement, surtout dans les pays les moins avancés et les petits États insulaires en développement
* : Le système de numérotation des cibles est tel que les cibles concernant les résultats utilisent des chiffres, tandis que les cibles concernant les moyens de mise en œuvre utilisent des lettres minuscules.

Indicateurs de suivi

Les indicateurs de suivi mondial des 17 Objectifs de développement durable ne conviennent pas nécessairement à la situation et enjeux de chaque pays. Des déclinaisons ont été proposée aux échelles européenne et française.


Où en est la France ?

Enjeux domestiques

Les attentes à l’égard du système éducatif sont fortes et multiples en matière de performance globale, de lutte contre les inégalités et d’insertion professionnelle.

Ainsi France Stratégie identifie-t-il pour les dix prochaines années, des objectifs ambitieux pour l’Éducation nationale en agissant :

  • sur la définition des objectifs assignés à l’École  ;
  • sur l’effort financier de la nation en faveur de l’éducation – de la petite enfance à l’enseignement supérieur – et sur sa répartition ;
  • sur les enseignements dispensés à chaque niveau ;
  • sur l’organisation du système éducatif.

La France est profondément engagée dans la mise en œuvre de l’ODD4. En effet, la Constitution française précise que « l’organisation de l’enseignement public obligatoire gratuit et laïque à tous les degrés est un devoir de l’État ».

L’article L-111-1 du code de l’éducation précise que l’éducation est la première des priorités nationales.

Le service public de l’éducation est dès lors conçu et organisé en fonction des élèves et des étudiants. Il contribue à l’égalité des chances et à lutter contre les inégalités sociales et territoriales en matière de réussite scolaire et éducative. Il reconnaît que tous les enfants partagent la capacité d’apprendre et de progresser. Il veille à la mixité sociale des publics scolarisés au sein des établissements d’enseignement. Il veille également à l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction. Il est ainsi appelé à assurer la réussite de tous les apprenants à travers la définition d’un cadre commun et la mise en place des dispositifs qui permettent d’apporter des réponses différenciées aux difficultés et handicaps de toute nature. Il a pour but d’assurer un accès égal à tous les niveaux d’enseignement pour les enfants vulnérables, parmi lesquels notamment les enfants en situation de handicap.

Pour garantir la réussite de tous, le système d’enseignement français est fondé sur la gratuité, la laïcité, la neutralité et la liberté d’enseignement ainsi que sur l’obligation scolaire pour tous les enfants de 3 ans à 16 ans français ou étrangers résidant en France. L’instruction obligatoire dès 3 ans mise en œuvre depuis la rentrée 2019 consacre, d’une part, l’importance pédagogique de l’école maternelle dans le système éducatif français, et renforce, d’autre part, le rôle décisif de l’enseignement pré-élémentaire dans la réduction des inégalités dès le plus jeune âge

90,9% des étudiants de terminale ont obtenu leur baccalauréat en 2023, un résultat qui dépasse l'objectif fixé par la France de 80%.

En complément des apprentissages fondamentaux et des enseignement disciplinaires, l’éducation et la formation à tous les âges de la vie constitue un levier central pour former, sensibiliser, informer et donner envie d’agir pour une société durable.

L’éducation au développement durable (EDD) apparaît indispensable pour une meilleure compréhension des relations entre les questions environnementales, économiques, socioculturelles. Indispensable à la réussite de la transition écologique, l’EDD doit s’inscrire dans une démarche intégrée qui a pour but de :

  • Sensibiliser tous les acteurs de la transition écologique (citoyens, acteurs socio-économiques, décideurs politiques …) à l’interdépendance des sociétés humaines aux enjeux de développement durable et à l’importance d’une solidarité à l’échelle mondiale ;
  • Donner à l’ensemble de ces acteurs les outils de compréhension d’enjeux complexes pour prendre des décisions éclairées et entreprendre des actions responsables ;
  • Les mobiliser dans l’adoption de comportements cohérents et corrélés aux enjeux d’une société durable ;
  • Adapter les compétences de chacun aux nouveaux modes de production et de consommation plus durables, et aux habitudes de vie saine à tous les âges.

Pour ce faire, la feuille de route française de l’Agenda 2030 identifie 3 priorités :
-  Intégrer le développement durable au cœur du système scolaire, de la maternelle à l’enseignement supérieur : l’enseignement scolaire, obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans, est une étape centrale pour former une génération de citoyens adaptés au monde à venir.
-  S’appuyer sur l’éducation hors système scolaire pour changer les comportements de tous, formation continue incluse : hors du système scolaire de nombreux acteurs agissent pour l’éducation et notamment l’éducation à l’environnement et au développement durable ou l’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale. Le cadre de l’Agenda 2030 constitue un référentiel parfaitement adapté pour catalyser ces initiatives.
-  S’appuyer sur l’éducation et la formation en particulier pour ne laisser personne de côté : l’éducation est un outil indispensable pour rompre les différentes formes d’inégalités et de discrimination en France comme à l’étranger. Les organismes de formation continue, les ONG françaises actives pour l’éducation en France et à l’étranger sont engagées en ce sens.

Enjeux internationaux

L’éducation au cœur de l’ODD4 est une condition majeure de la réussite de l’ensemble de l’ensemble des ODD de l’Agenda 2030. En effet, l’accès des populations à une meilleure éducation produisant des externalités positives dans de nombreux autres secteurs : la santé et l’espérance de vie, les revenus, la paix, le renforcement de capacités des femmes, l’environnement ; elle favorise en outre les processus démocratiques.

La France a fait de l’éducation l’une des priorités de sa politique étrangère, à la fois par ses engagements bilatéraux et multilatéraux. En 2023, l’APD française pour l’éducation a dépassé 1,3 milliard d’euros.

Troisième bailleur mondial d’aide à l’éducation, la France promeut le rôle moteur de l’éducation dans la réalisation de l’Agenda 2030 à travers une approche partenariale s’appuyant sur 5 priorités.

L’amélioration de la qualité de l’éducation d’une part, qui constitue un objectif crucial des politiques éducatives pour les 10 prochaines années car elle favorise l’inscription massive des enfants, des jeunes et des adultes dans les écoles et autres espaces d’éducation, et permet de réduire le nombre d’abandons scolaires, mais aussi d’éliminer les écarts discriminatoires dans les apprentissages fondamentaux entre les individus. Par ailleurs, une éducation de qualité offre aux élèves les compétences nécessaires à la vie quotidienne, la réussite professionnelle et l’épanouissement individuel, qui brisent le cercle de la pauvreté, et contribuent pleinement au développement de la société.

L’accessibilité universelle de l’école garantit l’égalité des chances et implique de créer les conditions réelles d’une école inclusive et équitable à travers le soutien d’une part à l’offre et la demande éducatives en luttant contre les inégalités de genre, socio-économiques et territoriales, et d’autre part, en éliminant les obstacles multidimensionnels à la scolarité.

Soutenir l’éducation des filles et des adolescentes et agir en faveur de l’égalité de genre dans et par l’éducation, en intervenant de manière dédiée pour garantir la scolarisation des filles et des adolescentes et mieux répondre aux besoins et obstacles spécifiques qu’elles rencontrent.

Soutenir l’éducation en situations de crise et d’urgence et accompagner la résilience des systèmes éducatifs. La continuité éducative en contexte d’urgence permet de conserver un semblant de stabilité et participe à la protection physique, psychosociale et cognitive des enfants.

La stratégie française pour l’éducation dans les pays en développement est comprise dans la Stratégie pour l’aide au développement multilatérale 2017-2021 qui défend le droit de chacune et de chacun à accéder à une éducation de qualité et décline les orientations visant à appuyer l’accès universel à un socle de compétences fondamentales (éducation de base), et le développement de parcours de formation vers l’insertion professionnelle. Cette stratégie sera renouvelée en 2024 avec un périmètre resserré qui se concentrera désormais sur la période du préscolaire au secondaire.

Le financement de l’éducation – domestique et international – est une dimension incontournable pour répondre aux besoins éducatifs grandissants, dans un contexte de croissance démographique soutenue dans de nombreuses régions. La France intègre pleinement cette question, en participant activement à plusieurs instances collaboratives, sur les financements innovants pour l’éducation, dans le cadre du Partenariat mondial pour l’éducation, au sein du comité directeur de l’ODD4 de l’Unesco, et via un dialogue stratégique continu avec les bailleurs multilatéraux et bilatéraux.

La communauté internationale reconnaît par ailleurs l’importance de l’éducation et de la formation pour assurer la transition vers un monde plus juste et durable :
-  dans la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (article 6 également sur le niveau local),
-  dans l’Accord de Paris (préambule, articles 11 et 12),
-  dans le programme connexe Action pour l’autonomisation climatique de l’Agenda 2030 pour des objectifs de développement durable (ODD4 détaillé dans la feuille de route EEDD2030 de l’Unesco).

Chiffres clés

  • En 2018, la proportion de jeunes de 15 ans qui maîtrisent au moins les normes d’aptitudes minimales en lecture et en mathématiques est respectivement de 79,1 et 78,7%. (INSEE)
  • En 2021, 7,8% des jeunes âgés de 18 à 24 ans résidant en métropole sont des sortants précoces, comparé à 11,3% en 2010. L’objectif européen étant de ne pas dépasser 10% (INSEE).
  • Le secteur éducation/formation est un des postes majeurs des dépenses publiques françaises. Premier budget de l’Etat en 2021, le budget de la mission « enseignement scolaire » s’élevait en 2022 à 56.7 Mds €.
  • En 2022, 244 millions d’enfants et de jeunes âgés de 6 à 18 ans dans le monde ne sont pas scolarisés, dont la majorité sont des filles bien que la différence entre le taux de filles et de garçons non scolarisés s’est réduite au niveau mondial. (UNESCO, 2022).
  • La France est le 3ème donateur du Partenariat Mondial à l’Education (ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, 2023).

Actions de la France

Action de l’État

« L’école de la confiance » voulue par le gouvernement dès 2017, est la politique éducative nationale visant à ce que 100% des élèves maîtrisent les savoirs fondamentaux à leur entrée en 6ème : une école dans laquelle tous les enfants, indépendamment de leurs origines sociales et territoriales, sauront lire, écrire, compter et respecter autrui à leur entrée au collège.

Ces mesures sont accompagnées de la mise en œuvre de six volets complémentaires : une éducation artistique et culturelle accessible pour tous (en partenariat avec des associations) ; une école maternelle qui soit une école du langage ; l’enrichissement des enseignements au collège ; la consolidation du baccalauréat ; la revalorisation de la voie professionnelle ; l’accompagnement des lycéens dans leurs choix d’orientation vers l’enseignement supérieur (en partenariat avec des entreprises et organisations professionnelles de tous les secteurs pour renforcer la connaissance des jeunes du monde économique).

Pour une école la plus inclusive possible, la scolarisation des élèves en situation de handicap constitue une priorité. A la rentrée 2023, plus de 436 000 élèves en situation de handicap sont accueillis dans les établissements scolaires publics. La Conférence nationale du handicap d’avril 2023, a dressé les perspectives pour les trois prochaines années. Il s’agit d’améliorer les conditions de scolarisation des élèves en situation de handicap, leur suivi, l’accueil des familles, l’articulation entre l’École et le médico-social, comme la formation des professionnels. La mise en œuvre des 12 mesures arrêtées se fera en étroite collaboration avec les familles, les associations et les instances.

Un lycéen sur trois est un lycéen professionnel. Depuis octobre 2017, le gouvernement s’attelle au vaste chantier de la réforme de la formation professionnelle. La France s’engage pour rendre la voie plus attractive car porteuse d’insertion, d’excellence et ambassadrice des savoir-faire à la française. Le fonctionnement du compte personnel de formation et des organismes paritaires collecteurs agréés devrait être profondément modifié. Des moyens inédits et des mesures fortes ont été années en mai 2023 pour poursuivre la réforme des lycées professionnels.

La démarche des cités éducatives, lancé fin 2018 dans le cadre d’un groupe de travail organisé par le Ministère de la cohésion des territoires, vise à intensifier les prises en charges éducatives des enfants et des jeunes, de la naissance à l’insertion professionnelle, avant, pendant, autour et après le cadre scolaire. Elles consistent en une grande alliance des acteurs éducatifs dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville : parents, services de l’État, des collectivités, associations, habitants. À travers les Cités éducatives, le Gouvernement veut ainsi fédérer tous les acteurs de l’éducation scolaire et périscolaire, dans les territoires qui en ont le plus besoin et où seront concentrés les moyens publics.

Par ailleurs, la France met en œuvre une politique nationale de généralisation de l’éducation et de la formation au développement durable tout au long de la vie : la Charte de l’environnement de 2004, à valeur constitutionnelle, souligne la nécessité de "l’éducation et la formation à l’environnement" (article 8) et la feuille de route de la France pour l’Agenda 2030 en fait un des six enjeux prioritaires (enjeu 3). Les politiques publiques nationales intègrent un volet sur l’éducation et la sensibilisation du public (exemples : Axe 3 de la stratégie nationale biodiversité 2030 ; Axe 1 du Plan national santé environnement) et la politique éducative intègre une obligation de formation des élèves sur les sujets de développement durable.

L’éducation au développement durable est en effet dispensée dans toutes les filières d’enseignement de l’Éducation nationale (générale, technologique et professionnelle), tout au long de la scolarité, depuis la maternelle jusqu’à la fin du lycée. Intégré pour la première fois dans le code de l’éducation en 2013, l’article dédié à l’éducation au développement durable a été renforcé par la loi du 26 juillet 2019 pour une école de la confiance, puis par la loi Climat et Résilience du 22 août 2021 qui a consolidé la mission de l’école en matière d’éducation au développement durable. Les circulaires du 27 août 2019 et du 24 septembre 2020 qui s’en sont suivies généralisent et renforcent l’EEDD dans les programmes scolaires en rendant obligatoires l’intégration du développement durable dans chaque discipline et l’élection d’éco-délégués dans chaque classe de collège et de lycée (et de manière volontaire dans les classes de CM1 et de CM2). Elles introduisent également le développement de la labellisation E3D (École/Établissement en démarche de développement durable) permettant de reconnaître et d’encourager les écoles et établissements scolaires qui s’engagent dans une démarche globale de développement durable.

En complément du système scolaire, l’État porte également des dispositifs nationaux comme le Service national universel qui propose aux jeunes volontaires, depuis 2019, d’expérimenter et de s’engager pour une société plus juste et plus durable au travers de contenus transverses et d’activités mises en place tout au long du séjour de cohésion et lors de journées dédiées.

Enfin, des partenariats sont mis en place entre l’État et les acteurs éducatifs péri-scolaires et de l’éducation populaire :

  • les aires éducatives sont de petits espaces naturels gérés de manière participative par les élèves, encadrés par leurs enseignants et un organisme extérieur compétent en éducation à l’environnement. Le projet pédagogique est mené par la classe et l’enseignant tout au long de l’année scolaire. Le concept d’aire éducative, né en Polynésie française dans les îles Marquises, concerne aujourd’hui près de 1000 écoles et établissements scolaires. Ces projets pédagogiques concrets permettent de compléter les enseignements scolaires par une mise en œuvre des apprentissages sur le terrain en agissant concrètement pour la protection de la nature et en expérimentant la citoyenneté.
  • Avec le soutien financier ou technique de l’État mis en place dans le cadre de conventions partenariales ou d’appels à projets, les associations d’éducation au développement durable et d’éducation populaire mettent en place des actions auprès de publics variés et de tous âges : jeunes en milieu scolaire ou familial, professionnels et citoyens adultes, tous sont concernés par les changements de comportement (voir Action des acteurs non étatiques).

En complément et parmi les différents cadres dédiés directement ou indirectement à la mise en œuvre de l’ODD4, sont notamment identifiés :

À l’international, les appuis bilatéraux mis en œuvre par l’Agence française de développement (AFD) visent à accompagner les États dans l’amélioration et le pilotage des systèmes éducatifs et de formation pour réduire les inégalités d’accès, notamment entre les filles et les garçons, améliorer le recrutement et la formation des enseignants, développer des infrastructures éducatives de qualité, renforcer les filières porteuses et accompagner les transitions économiques, numériques, environnementales.

La France a une position majeure dans l’architecture de l’aide mondiale à l’éducation : en 2023, elle est le troisième bailleur de l’éducation. En 2023, elle a consacré 1,3 milliard d’euros de son aide publique au développement à des actions relatives au continuum éducatif. Le continent africain est le principal bénéficiaire de l’aide française dans le secteur de l’éducation.

La France soutient directement des initiatives de renforcement de l’apprentissage du et en français dans de nombreux pays, ainsi que des projets innovants sur des thématiques clefs, telle que l’inclusion et de la scolarisation des jeunes filles. Il est ainsi mobilisé en faveur de la définition et de la mise en œuvre de politiques et de budgets éducatifs sensibles, à travers notamment l’initiative « Priorité à l’égalité » lancée sous la présidence du G7 en 2019 et qui est présente dans huit pays pilotes : Mauritanie, Niger, Burkina Faso, Mali, Tchad, Sierra Leone, Nigeria et Mozambique.

La France soutient également l’éducation mondiale via le canal multilatéral, à travers ses contributions aux organisations onusiennes, à l’Union Européenne et au Partenariat Mondial pour l’Éducation (PME). Lors de la quatrième conférence de reconstitution du PME en juillet 2021, trois ans après l’annonce de sa contribution historique de 200 millions d’euros lors de la conférence de Dakar, la France a réitéré son engagement en annonçant une nouvelle contribution de 333 millions d’euros pour la période 2021-2025, faisant de la France le troisième donateur du cycle.

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Figure 63

Action des acteurs non-étatiques

L’éducation et la formation sont des activités essentielles, aussi prises en charge par les très nombreux acteurs des collectivités territoriales, des associations, des acteurs du monde économique, des établissements publics et des centres de recherche. Les exemples cités ci-après ne sont pas exhaustifs.

Les activités d’éducation à l’environnement et au développement durable sont anciennes et déployées sur l’ensemble du territoire français, un article leur a été dédié à l’occasion de la journée internationale de l’éducation.

La Ligue de l’enseignement, mouvement d’éducation populaire, accompagne les acteurs éducatifs, les enseignants, les familles, les formateurs et les animateurs, les élus et agents des collectivités locales, pour que le droit d’éducation et de formation profite réellement à tous et tout au long de la vie. L’engagement et l’activité des bénévoles, volontaires et salariés du réseau vise à L’action du mouvement vise à permettre à chacun de faire le choix d’une planète vivable, de sociétés ouvertes, généreuses et responsables, de faire vivre la convivialité et la fraternité, construire de la solidarité et agir contre les inégalités en créant un lien entre les actes de chacun et des combats à l’échelle de l’humanité.

Le réseau Les entreprises pour la Cité met en place des projets pour faciliter l’égalité des chances notamment dans la construction du parcours professionnel et l’accès à l’enseignement supérieur des élèves et étudiants. Les entreprises accueillantes contribuent à l’égalité des genres , l’inclusion sociétale en s’appuyant sur l’immersion en milieu professionnel, l’encouragement à l’entrepreneuriat, le mentorat pour des parcours professionnel de réussite.

Selon ces mêmes principes, les écoles Cuisine, modes d’emplois de Thierry Marx pour une seconde chance sont destinés aux publics en situation de précarité économique et sociale : demandeurs d’emploi de longue durée, bénéficiaires du RSA, jeunes demandeurs d’emploi sans qualification.

Les fédérations sportives scolaires, fédérations et clubs agréés par le ministère chargé des sports, s’engagent également pour favoriser la pratique sportive des élèves.

Dans le même état d’esprit, Clermont-Ferrand est la première collectivité à initier la dynamique française d’implication aux principes du réseau mondial Unesco des villes apprenantes. Le projet de mandat « Réinventons Clermont » met au cœur de ses politiques publiques les valeurs humanistes et universalistes pour un développement urbain intégrateur et durable. En devenant Ville apprenante de l’Unesco, Clermont-Ferrand devient un acteur à part entière afin de mieux fédérer, reconnaître et transmettre toutes les connaissances (savoirs académiques, professionnels, vernaculaires, familiaux…). Elle institue « l’apprentissage tout au long de la vie » de ses concitoyens comme une condition essentielle de son développement avec le concours de l’Éducation nationale, des universités et des réseaux de l’éducation populaire.

Dans l’Essonne, une trentaine d’acteurs se sont rassemblés en un collectif accompagné par La Fonda et Ressources Urbaines afin d’agir ensemble contre le décrochage scolaire. Les enseignements capitalisés à partir du cycle d’ateliers coopératifs sont rassemblés dans une monographie qui formalise une méthodologie pour déclencher l’action et l’organiser.

A l’international, la Coalition Éducation regroupe 16 organisations de la société civile françaises (syndicats, associations de solidarité internationale, ONG de défense du droit à l’éducation, organisations d’éducation populaire ) engagées dans la défense du droit à l’éducation pour tous dans le monde. Solidarité Laïque est en le chef de file.

D’autres acteurs travaillent à la croisée des chemins entre la France et l’international, en capitalisant sur les enjeux du développement durable pour sensibiliser les citoyens aux défis globaux et à la solidarité internationale d’une part (comme le réseau Educasol) ; pour les inciter à réaliser un volontariat dans la perspective de compléter un cursus de formation et d’apporter leur pierre à la coopération internationale d’autre part (France Volontaires).

La France travaille également avec l’Agence universitaire de la francophonie (AUF) en partenariat avec l’AFD, afin de mettre en œuvre le programme multi-pays d’Appui à la Professionnalisation de Pratiques Enseignantes et au Développement de Ressources (APPRENDRE). Présent dans 26 pays, APPRENDRE a démontré des résultats tangibles en accompagnant 900 000 enseignants et 4000 encadrants pédagogiques dans la professionnalisation de leurs pratiques. Il bénéficie d’une large réputation et audience auprès des responsables des ministères de l’éducation grâce à une approche partenariale et collaborative.

Co-animé avec Sulitest, le groupe de travail sur l’éducation SDSN France a identifié deux chantiers phares qui se concrétisent : 1) la promotion du label développement durable et responsabilité sociétale (DD&RS) au-delà de l’enseignement supérieur, et 2) l’extension des plateformes numériques de ressources développement durable et responsabilité sociétale pour l’enseignement supérieur.

ATD Quart Monde a initié entre 2017 et 2023 la recherche-action CIPES (choisir l’inclusion pour éviter la ségrégation) dont l’objectif est d’expérimenter de nouveaux chemins avec et dans les écoles et collèges volontaires, afin d’en finir avec les orientations scolaires pour cause de pauvreté.

L’Institut des Futurs souhaitables propose depuis janvier 2023 une programmation gratuite de type « Université populaire » Epop& : 5 à 8 événements par mois pour que chacune et chacun puisse imaginer et construire ses futurs souhaitables. Conférences participatives, controverses d’utilité publique, balades apprenantes… Ainsi que Post-R, un outil multimédia pour comprendre son temps et les interconnexions entre les grands enjeux du XXIe siècle (démocratie, démographie, métaux…). Une version actualisée, accessible sur mobile, avec une mise à jour des 12 thèmes et leurs liens avec les 17 ODD est en cours d’élaboration et verra le jour à l’été 2024.

On peut utilement citer également le rôle des entreprises d’insertion professionnelle, des actions des Apprentis d’Auteuil, de la Fondation de France, d’Aide et Action ou du réseau éducation solidarité.

Pour aller plus loin

Consulter les ressources liées à l’ODD4 :

Site notre environnement

S’appuyer sur l’éducation et la formation tout au long de la vie

Lutter contre le changement climatique et protéger l’atmosphère

Lutter contre les inégalités et la pauvreté et assurer la solidarité et la cohésion sociale

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