Retrouver un littoral indigène en Polynésie française

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Le collège de Taravao se mobilise pour la première fois dans le cadre de la SEDD. Quelles ont été les motivations pour monter cet évènement et s’engager dans la SEDD ?

« Tout d’abord, un grand merci aux équipes de la SEDD de nous avoir sélectionnés. Le Collège de Taravao est un établissement dynamique et engagé depuis plusieurs années dans des actions liées au développement durable. J’ai la chance d’encadrer des éco-délégués très motivés et très impliqués dans notre démarche. Ensemble, nous avons mis en place de nombreuses actions éco-citoyennes. La participation à la SEDD 2022 était donc une évidence pour nous. Si nous participons à la SEDD pour la première fois, nous sommes mobilisés depuis plus de 5 ans pour mettre en place des projets, notamment à l’occasion de la Semaine de la Science.
Généralement, l’initiative part des éco-délégués. Ils envisagent des projets, puis ils me sollicitent, et je réunis les conditions pour les réaliser : organiser des sorties, interpeler des intervenants pour témoigner, etc. De l’étude des requins à celle des plantes, un défi était de rassembler toute ces bonnes volontés pour sensibiliser et informer les élèves, et la population plus largement. Nous avons participé au Blue Climate Summit qui s’est tenu à Tahiti en mai dernier, rassemblant plusieurs chercheurs ; une occasion pour les élèves d’intervenir et d’échanger avec des experts. »

Quels sont les objectifs de cette mobilisation autour de la transition écologique ?

« Ces journées seront l’occasion, pour les élèves, de participer à leur niveau à la lutte contre l’érosion du littoral polynésien sur l’ensemble des sites qu’ils étudieront, et de sensibiliser un large public sur l’importance de préserver notre littoral (ateliers de reconnaissances des espèces, maquettes, panneaux…) en mettant en avant des arguments scientifiques.
Toutefois, le travail mené lors de la SEDD n’est qu’une étape. Une fois que les élèves sauront s’occuper des plantes et de la pépinière, il s’agira d’être capable de transmettre ces savoirs aux futurs élèves. Je compte sur eux pour former les nouveaux éco-délégués sur différents aspects :

• L’identification des espèces indigènes du littoral, et peut-être une sensibilisation sur les raisons de cette opération ;
• Le protocole de mise en terre selon les consignes du botaniste ;
• La conception d’une pépinière, car nous en construirons une au collège pour faire germer les graines, faire grandir les plantules, et pour cultiver de la vanille et pratiquer de l’hydroponie.
  Tout ce savoir-faire sera réinvesti par les élèves au cours des sorties. »

Travaillez-vous avec des acteurs locaux pour mettre en place ces initiatives ? Si oui, de quelle manière ?

« Nous travaillons avec la Fédération des Associations de Protection de l’Environnement, la FAPE-Te ora naho, qui regroupe une cinquantaine d’associations. Elle pilote le projet et invite des collèges et lycées à y participer, de façon à toucher un large public.
Nous travaillons aussi avec d’autres associations issues de la FAPE :

• Te mana o te moana (l’esprit de l’océan) qui a assuré une formation sur la biodiversité marine - tortues, cétacés, récifs, impacts de la pollution et du changement climatique. Ils nous ont offert des ressources que j’utilise pour préparer mes cours de SVT sur les récifs coralliens. Cette année, l’association a élaboré un nouveau programme « HEI ONE » qui vise la sensibilisation à la problématique d’érosion des plages, obstacle à la ponte des tortues. Nous leur proposerons de venir former les éco-délégués et ces derniers pourront sensibiliser avec leurs mots un public scolaire lors d’un événement au collège.
• Océania qui œuvre en faveur de la protection des cétacés. Ils ont sensibilisé les élèves sur le rôle des puits à carbone que jouent les baleines.
  La contribution de la FAPE est importante pour garantir au projet une qualité et une rigueur scientifiques.

En quelques mots, si vous deviez donner un conseil à vos élèves, aux citoyennes et citoyens qui n’osent pas participer, lequel donneriez-vous ?

Osez ! Diffusez l’information de la SEDD !