Un nouveau rapport de la FAO évalue les progrès des indicateurs des objectifs de développement durable liés à l’alimentation et à l’agriculture

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La FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture) a publié un nouveau rapport évaluant les progrès réalisés sur 22 indicateurs relevant de six Objectifs de développement durable : faim zéro, égalité entre les sexes, eau et assainissement, consommation et production responsables, vie aquatique et vie terrestre. Ces indicateurs incluent désormais la diversité alimentaire minimale chez les femmes, nouvel indicateur approuvé en 2025.

Le rapport montre que le monde atteint environ un quart des cibles, tandis qu’un autre quart est loin d’être atteint. Pour la moitié restante, les progrès sont variables mais généralement prometteurs. La disponibilité des données sur les ODD liés à l’alimentation a atteint 65 % en 2025, contre 32 % en 2017, permettant une analyse plus fine des avancées et des retards.

L’insécurité alimentaire reste préoccupante : près de 2,3 milliards de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave en 2024, soit 28 % de la population mondiale, avec 8,2 % souffrant de la faim. La diversité alimentaire minimale des femmes reste insuffisante, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie. Les anomalies des prix alimentaires, trois fois supérieures à la moyenne 2015-2019, continuent de fragiliser les populations vulnérables.

Les petits producteurs des pays à revenu faible ou intermédiaire perçoivent moins de la moitié des revenus des plus grandes exploitations, tandis que les femmes restent largement désavantagées dans l’accès à la terre. Néanmoins, l’agriculture productive et durable progresse légèrement, et l’efficacité de l’utilisation de l’eau s’améliore. La conservation des ressources génétiques animales progresse, mais reste insuffisante pour garantir la survie des races locales et transfrontières.

Les stocks mondiaux de poissons biologiquement viables continuent de baisser, malgré des instruments internationaux pour lutter contre la pêche illégale. La superficie forestière mondiale diminue encore, bien que plus lentement qu’auparavant, sous l’effet de l’expansion agricole.

Ce rapport ne se limite pas à dresser un bilan : il éclaire les tensions d’un monde qui avance sans toujours réduire ses déséquilibres. Les progrès existent, mais ils restent fragiles face à la persistance de la faim, des inégalités et de la pression sur les ressources. En révélant les écarts, la FAO rappelle que la durabilité n’est pas une trajectoire linéaire, mais un effort collectif à poursuivre, lucide et constant.