Donut 3.0 : la nouvelle boussole de l’économie du bien-être

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Figure 3319

Proposé pour la première fois par l’économiste britannique Kate Raworth en 2012, le donut offre une représentation graphique de la situation sociale et écologique du monde, d’un pays, d’une ville ou même d’une organisation. Il se compose de deux cercles concentriques.

La partie interne du donut, appelée fondation sociale, regroupe une douzaine de seuils sociaux minimaux en dessous desquels il ne faudrait pas descendre, les besoins essentiels pour tous : l’eau ; l’alimentation ; la santé ; l’éducation ; les revenus ; la paix et la justice ; l’opinion politique ; l’équité social ; l’égalité des sexes ; le logement ; le capital social et l’énergie. Ces besoins ont été définis à partir des réflexions préparatoires aux Objectifs de développement durable. Son contour externe, correspondant aux plafonds écologiques, rassemble les différentes limites planétaires à ne pas dépasser. L’espace vert situé entre ces deux seuils constitue « un espace sûr et juste pour l’humanité »

Publié en 2025, une nouvelle version de cet outil « donut 3.0 » se distingue d’abord par une architecture méthodologique plus robuste. Kate Raworth et Andrew Fanning y mobilisent désormais 35 indicateurs, contre un ensemble moins structuré dans la version précédente : 22 mesurent les dimensions sociales et 13 couvrent les limites environnementales. Reposant sur l’analyse de données provenant de 193 pays, cette mise à jour permet d’obtenir une lecture plus fine et plus cohérente des déséquilibres. En outre, alors que l’édition antérieure s’arrêtait en 2015, le nouveau donut intègre des données allant jusqu’en 2022, offrant une vision beaucoup plus contemporaine des pressions exercées sur les planchers sociaux et les plafonds écologiques. Les valeurs environnementales sont exprimées en pourcentage de dépassement des niveaux jugés soutenables, tandis que les indicateurs sociaux reflètent la part de population en situation de privation. (La septième limite planétaire, l’acidification des océans, récemment franchie, n’a pas encore pu être prise en compte dans cette publication.)

Autre atout de cette troisième version, elle clarifie la structure visuelle du modèle, renforçant la compréhension de l’« espace sûr et juste » situé entre les minima sociaux et les limites planétaires. Plus abouti et plus précis, le donut 3.0 constitue ainsi un outil renouvelé pour analyser les trajectoires nationales et guider les politiques publiques vers une prospérité réellement durable.

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