Publication 2025 des « Chiffres clés du climat » du Service des données et études statistiques ministère de la Transition écologique (SDES)
La publication 2025 des « Chiffres clés du climat » du Service des données et études statistiques ministère de la Transition écologique (SDES) fournit une vision consolidée de l’évolution des émissions de gaz à effet de serre et des objectifs climatiques. Elle constitue un outil essentiel pour mesurer les progrès accomplis et ceux qu’il reste à réaliser.
— Qu’est-ce que le changement climatique ?
L’équilibre climatique est perturbé essentiellement par les émissions de gaz à effet de serre (voir glossaire). Les conclusions de la communauté scientifique, synthétisées par le Giec (voir glossaire), font désormais consensus sur le rôle des activités humaines dans ce changement. De nombreux indicateurs, tels que l’augmentation des températures à la surface de la Terre ou l’élévation du niveau moyen des océans, mettent en évidence un changement du climat depuis le siècle dernier. Une sélection d’observations de ce changement et de ses conséquences sont présentées, à l’échelle du monde puis de la France. Cette partie présente également des projections des conséquences du changement climatique selon différents scénarios.
— Quelles sont les quantités de gaz à effet de serre émises dans le monde ?
Les émissions de GES liées aux activités humaines (hors UTCATF) représentent l’équivalent de 53 milliards de tonnes de CO2 en 2023, en hausse de 1,9 % par rapport à 2022. Le CO2 d’origine fossile représente les deux tiers de ces émissions. Les émissions mondiales ont progressé de 62 % entre 1990 et 2023, avec des évolutions contrastées selon les pays. La Chine représente 30 % des émissions, les États-Unis 11 % et l’Union européenne 6 %.
— Quelles sont les quantités de gaz à effet de serre émises en Europe ?
En 2023, 3,1 Gt CO2 éq de GES ont été émises sur le territoire de l’Union européenne (hors UTCATF), en diminution de 36 % par rapport à 1990. Pour la première fois, les transports remplacent l’industrie de l’énergie à la place du premier secteur émetteur. Depuis les années 1990, les émissions baissent dans tous les secteurs sauf dans les transports. Du fait du poids de certains pays et d’évolutions économiques contrastées, la contribution à cette baisse est inégalement répartie selon les pays membres.
— Comment les émissions de GES se répartissent-elles par secteur en France ?
En 2024, 369 Mt CO2 éq de gaz à effet de serre ont été émises sur le territoire français (hors UTCATF), en diminution de 32 % par rapport à 1990. Les baisses d’émissions les plus importantes sont observées dans les secteurs de l’énergie et de l’industrie manufacturière et, dans une moindre mesure, dans le résidentiel et le tertiaire. Le secteur des transports est le seul à n’avoir pas connu de réduction de ses émissions entre 1990 et 2024, même si la pandémie de Covid-19 a occasionné une baisse marquée, mais conjoncturelle de ses émissions en 2020 et 2021. L’UTCATF (voir glossaire) affiche des émissions négatives, ce qui correspond à une séquestration nette de CO2 par la biomasse et les sols.
— Quel est le niveau de l’empreinte carbone dans le monde et en France ?
L’empreinte carbone permet de rendre compte des émissions de GES émises sur le territoire national ou à l’étranger pour satisfaire la demande finale intérieure française. En 2024, l’empreinte carbone de la France est estimée à 563 Mt CO2 éq, soit 8,2 t CO2 éq par habitant, en baisse de 3,4 % par rapport à 2023. Les émissions importées représentent 50 % de l’empreinte carbone, expliquant son niveau bien plus élevé que les seules émissions sur le territoire national (369 Mt CO2 éq).
— Quelles politiques climatiques dans le monde, en Europe et en France ?
La COP21 a abouti en décembre 2015 à l’adoption de l’Accord de Paris, qui fixe des objectifs de long terme pour l’atténuation et l’adaptation et implique la définition de politiques nationales par les pays développés et en développement. L’Union européenne s’est fixé un objectif de réduction de ses émissions nettes (émissions moins absorption) d’au moins 55 % entre 1990 et 2030 et s’est engagée à atteindre la neutralité climatique au plus tard en 2050. La France s’est dotée d’une stratégie nationale bas-carbone et de budgets carbone afin de mettre en œuvre la transition vers une économie sobre en GES. Elle se prépare également à un réchauffement de 4° C d’ici à 2100 par rapport aux niveaux préindustriels à travers un plan national d’adaptation au changement climatique.