COP28 : les points à retenir du sommet climatique

La Conférence s’est achevée le 13 décembre sur un accord concernant le premier bilan mondial (Global Stocktake), prolongement de l’accord de Paris, afin d’intensifier l’action climatique avant la fin de la décennie. Ce bilan évalue l’effet global des mesures prises jusqu’à présent en se concentrant sur trois aspects : l’atténuation, l’adaptation et le financement.

COP 28 sur le climat
Crédits : Rafael Henrique Agrandir la figure 2548

Drapeau de la COP 28 sur le climat à Dubaï

Outre l’appel à abandonner les énergies fossiles, le sommet de Dubaï a permis d’avancer sur les pertes et dommages, la prise en compte de l’agriculture ou encore les énergies renouvelables. Il a en revanche échoué à avancer sur les financements, l’adaptation ou encore les marchés carbone.
Comme toute négociation multilatérale, les COP sont fondées sur la recherche de compromis, et leur bilan peut donc paraître mitigé et mêler avancées et limites. Les points clés peuvent se traduire de la manière suivante :

  • La fin de l’ère des énergies fossiles
    C’est le point le plus symbolique de l’accord qui a été trouvé. Le texte appelle à « s’éloigner des énergies fossiles dans les systèmes énergétiques, d’une manière juste, ordonnée et équitable, en accélérant l’action dans cette décennie cruciale, afin d’atteindre la neutralité carbone en 2050 conformément aux préconisations scientifiques ». les pays sont "appelés" à abandonner (transitioning away, en anglais) les énergies fossiles. C’est moins ambitieux que la sortie pure et simple que défendaient 130 pays en développement et développés. Mais plus ambitieux que la formulation proposée dans l’avant-dernière version du projet de texte qui mentionnait "une réduction de la consommation et la production de combustibles fossiles"
  • Favoriser les énergies renouvelables
    Le pendant de cet abandon des énergies fossiles est l’essor des énergies renouvelables (ENR). L’accord de Dubaï acte ainsi le triplement des capacités d’énergies renouvelables et le doublement de l’efficacité énergétique d’ici 2030, sans toutefois fixer d’objectifs chiffrés. L’accord prévoit en effet d’« accélérer » le développement des technologies dont les émissions de carbone sont faibles ou nulles. Ce qui comprend, « entre autres », les énergies renouvelables, le nucléaire, mais aussi celles qui, en permettant le captage et le stockage du carbone.
  • Concrétisation du fonds pertes et dommages
    Un texte d’opérationnalisation du Fonds pertes et dommages, mécanisme dont la mise en œuvre est demandée depuis 30 ans par les pays en développement, a été adopté par les États parties. Les Émirats arabes unis ont d’emblée promis 100 millions de dollars suivis d’autres engagements, de pays développés uniquement, pour un total d’environ 800 millions de dollars. La question globale des financements est renvoyée à la COP29, qui se tiendra en Azerbaïdjan.
  • Les systèmes agricoles et alimentaires à l’ordre du jour
    Longtemps négligé des négociations climatiques, le poids des systèmes agricoles et alimentaires dans la crise, et les enjeux cruciaux qu’implique leur adaptation, s’imposent de plus en plus dans les discussions.

Le texte final contient ainsi des avancées majeures, même si certaines demeurent symboliques. Le caractère inédit de la mention des énergies fossiles sortie est sans conteste une avancée considérable, même si nombre de propositions sont encore insuffisantes. Les Etats doivent maintenant présenter des engagements en accord avec les objectifs fixés, et les mettre en œuvre à l’échelon national. Il est donc encore trop tôt pour dire si la COP 28 représente un tournant.