ODD15 - Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres

Publié le 27 mars 2024


Le quinzième objectif vise à mettre en place une gestion durable des écosystèmes terrestres (forêts et montagnes) en préservant la biodiversité et les sols et limitant les impacts de long terme des catastrophes naturelles. Il appelle à ce que la protection des écosystèmes et de la biodiversité soit intégrée dans les planifications nationales et stratégies de réduction de la pauvreté. L’ODD15 souligne l’importance de protéger les espèces menacées via une coopération internationale renforcée pour lutter contre le braconnage et le trafic et mettre en place des mesures de contrôle, voire d’éradication, d’espèces exotiques envahissantes néfastes pour les écosystèmes.

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Objectif de développement durable 15 - Préserver et restaurer les écosystèmes terrestres, en veillant à les exploiter de façon durable, gérer durablement les forêts, lutter contre la désertification, enrayer et inversement le processus de dégradation des sols et mettre fin à l’appauvrissement de la biodiversité
ELYX by YAK, création de Yacine AIT KACI (YAK), pour les Nations Unies avec Elyx, premier ambassadeur virtuel de l’ONU @ekyxyak

Présentation

Cibles

Cibles de l’ODD15*
Titre de la cibleDescriptif de la cible
Préservation des écosystèmes terrestres 15.1 : D’ici à 2020, garantir la préservation, la restauration et l’exploitation durable des écosystèmes terrestres et des écosystèmes d’eau douce et des services connexes, en particulier les forêts, les zones humides, les montagnes et les zones arides, conformément aux obligations découlant des accords internationaux
Gestion durable des forêts 15.2 : D’ici à 2020, promouvoir la gestion durable de tous les types de forêt, mettre un terme à la déforestation, restaurer les forêts dégradées et accroître considérablement le boisement et le reboisement au niveau mondial
Dégradation des sols 15.3 : D’ici à 2030, lutter contre la désertification, restaurer les terres et sols dégradés, notamment les terres touchées par la désertification, la sécheresse et les inondations, et s’efforcer de parvenir à un monde sans dégradation des sols
Écosystèmes montagneux 15.4 : D’ici à 2030, assurer la préservation des écosystèmes montagneux, notamment de leur biodiversité, afin de mieux tirer parti de leurs bienfaits essentiels pour le développement durable
Biodiversité et espèces menacées 15.5 : Prendre d’urgence des mesures énergiques pour réduire la dégradation du milieu naturel, mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité et, d’ici à 2020, protéger les espèces menacées et prévenir leur extinction
Ressources génétiques 15.6 : Favoriser le partage juste et équitable des bénéfices découlant de l’utilisation des ressources génétiques et promouvoir un accès approprié à celles-ci, ainsi que cela a été décidé à l’échelle internationale
Braconnage et trafics d’espèces protégées 15.7 : Prendre d’urgence des mesures pour mettre un terme au braconnage et au trafic d’espèces végétales et animales protégées et s’attaquer au problème sous l’angle de l’offre et de la demande
Espèces envahissantes 15.8 : D’ici à 2020, prendre des mesures pour empêcher l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, atténuer sensiblement les effets que ces espèces ont sur les écosystèmes terrestres et aquatiques et contrôler ou éradiquer les espèces prioritaires
Intégration de la biodiversité dans les politiques 15.9 : D’ici à 2020, intégrer la protection des écosystèmes et de la biodiversité dans la planification nationale, dans les mécanismes de développement, dans les stratégies de réduction de la pauvreté et dans la comptabilité
Financement (Biodiversité) 15.a : Mobiliser des ressources financières de toutes provenances et les augmenter nettement pour préserver la biodiversité et les écosystèmes et les exploiter durablement
Financement (Forêts) 15.b : Mobiliser d’importantes ressources de toutes provenances et à tous les niveaux pour financer la gestion durable des forêts et inciter les pays en développement à privilégier ce type de gestion, notamment aux fins de la préservation des forêts et du reboisement
Moyens dans la lutte contre le braconnage 15.c : Apporter, à l’échelon mondial, un soutien accru à l’action menée pour lutter contre le braconnage et le trafic d’espèces protégées, notamment en donnant aux populations locales d’autres moyens d’assurer durablement leur subsistance
* : Le système de numérotation des cibles est tel que les cibles concernant les résultats utilisent des chiffres, tandis que les cibles concernant les moyens de mise en œuvre utilisent des lettres minuscules.

Indicateurs de suivi

Les indicateurs de suivi mondial des 17 Objectifs de développement durable ne conviennent pas nécessairement à la situation et enjeux de chaque pays. Des déclinaisons ont été proposée aux échelles européenne et française.


Relations avec les autres ODD

Les 17 objectifs de l’Agenda 2030 sont imbriqués et indissociables. Pour la bonne atteinte d’un ODD, la prise en compte de ses relations avec chacun des 16 autres est essentielle. Chaque ODD est donc directement ou indirectement impacté par les autres.

Sous forme de « rosace », ces animations servent à identifier les connexions ou « interrelations » existantes entre un ODD précis et chacun des 16 autres et mettre en lumière les sujets communs entre objectif. Elles donnent à l’utilisateur des pistes sur la meilleure manière de mettre en œuvre un ODD pour en atteindre un autre.

Schéma des interactions de l'ODD15
Cliquer sur télécharger pour agrandir la rosace Agrandir la figure 78 Télécharger (PDF, 777.6 ko) le document Schéma des interactions de l'ODD15
Figure 78

Où en est la France ?

Enjeux domestiques

La France est riche d’un patrimoine naturel exceptionnel par sa diversité. C’est un des quinze pays « mégadivers » du monde. Pour être qualifié de mégadivers, un pays doit abriter au moins 1 % des espèces vasculaires endémiques du monde. Cette richesse s’explique par le fait que la France, en tant que deuxième puissance maritime mondiale, dispose de cinq « hotspots » de biodiversité en Méditerranée et en outremer. Elle fait également partie des dix pays présentant le plus grand nombre d’espèces classées menacées conformément aux critères de l’UICN.

Environ 10 % des espèces répertoriées dans le monde sont présentes en France dont 104 172 en métropole et 96 629 en outre-mer Chaque année plus de 600 nouvelles espèces sont décrites – en d’autres termes découvertes, identifiées, nommées et classées – en France, dont près de 80 % dans les Outre-mer.

Ces chiffres confirment la richesse de la biodiversité de métropole et d’Outre-mer, mais aussi sa fragilité. 6ème pays hébergeant le plus grand nombre d’espèces menacées (2 268 espèces menacées se trouvent sur le territoire français), 7 269 espèces présentes sur le territoire bénéficient d’un statut de protection légale.

Adopter une approche écosystémique et lutter contre la dégradation des milieux apparaissent aussi comme des enjeux centraux de préservation de la biodiversité, face à l’artificialisation des sols.

L’approche nationale ne recoupe pas exactement les cibles de l’ODD15. Cela s’explique par la préexistence d’une politique nationale de conservation de la biodiversité antérieure à l’adoption de l’Agenda 2030.

9,1 % des sols français sont artificialisés en 2020. (INSEE)

Enjeux internationaux

Environ 2 millions d’espèces différentes ont été décrites sur notre planète, dont 280 000 dans les mers et les océans. Les spécialistes estiment que 8 à 12 millions d’espèces peuplent notre planète alors qu’ils décrivent, chaque année, de l’ordre de 15 000 espèces nouvelles.

Dans le même temps, les experts indiquent que la moitié des espèces vivantes pourrait disparaître d’ici un siècle, compte tenu du rythme actuel d’extinction 100 à 1 000 fois supérieur au taux naturel. Certains scientifiques parlent d’ailleurs d’une possible prochaine sixième extinction de masse des espèces, après celle des dinosaures il y a 65 millions d’années.

La dynamique actuelle est d’ailleurs beaucoup plus rapide (l’extinction des dinosaures s’est étalée sur plusieurs centaines de milliers d’années) et elle est quasi exclusivement liée aux activités humaines.

L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) propose un inventaire mondial de l’état de conservation des espèces et une liste rouge mondiale des espèces menacées.

En 2023, la Liste rouge de l’UICN comprend 157 190 espèces, dont 44 016 menacées d’extinction.

Les espèces exotiques envahissantes (EEE), désignant certains animaux ou végétaux dont leur introduction par l’Homme, volontaire ou fortuite, sur un territoire représente une menace pour les écosystèmes, jouent un rôle direct dans la perte de biodiversité mondiale. Le rapport de l’IPBES publié en 2019 puis celui de 2023 sur les espèces exotiques envahissantes montre le lien étroit entre perte de biodiversité et espèces invasives. Il démontre clairement que les espèces exotiques envahissantes constituent l’un des cinq principaux facteurs directs de perte de biodiversité à l’échelle mondiale, la destruction et l’artificialisation des milieux naturels ; la surexploitation des ressources naturelles et le trafic illégal ; le changement climatique global et les pollutions (des océans, eau douce, sol et air). Les scientifiques estiment que les espèces exotiques envahissantes ont contribué à 60 % des extinctions mondiales, et ont été le seul facteur d’extinction dans 16 % des cas.

Les milieux naturels sont également fragilisés ou détruits par les activités humaines : sur l’ensemble de la planète, 60 % d’entre eux ont été dégradés au cours des cinquante dernières années et près de 70 % sont exploités au-delà de leur capacité, tels les milieux forestiers. La cible 3 de l’ODD15 vise l’atteinte de la neutralité en matière de dégradation des terres d’ici 2030. Il s’agit d’arrêter, de réduire et de compenser la dégradation des terres dans le monde.

Chiffres clés

  • Le taux de boisement en France métropolitaine est passé de 26,4 % en 1990 à 31 % en 2022. Dans les territoires ultramarins, ce taux est de 85%, relativement stable depuis 1990 (IGN,2022).
  • En France métropolitaine, 14% des mammifères, 24% des reptiles, 23% des amphibiens et 32% des oiseaux nicheurs sont menacés de disparition du territoire. Tout comme 19% des poissons d’eau douce et 28% des crustacés d’eau douce. Pour la flore, 15% des espèces d’orchidées sont menacées. (UICN).
  • En France métropolitaine et dans les territoires d’outre-mer, la surface totale des aires protégées représente 33 % du territoire national et de nos espaces maritimes sous juridiction et souveraineté. (Ministère de la transition écologique, 2022)
  • L’aide publique au développement de la France affectée à des initiatives liées à la biodiversité a atteint 602,3 millions d’euros en 2022, soit près de 7 % de l’APD bilatérale totale (OCDE, 2023).

Actions de la France

Action de l’État

En France

La loi relative à la protection de la nature de 1976 a constitué une étape clef de la prise de conscience par la société française des enjeux de conservation de la nature, et du lancement d’une politique structurée de préservation des habitats et des espèces. Le dynamisme des partenariats entre la société civile et les autorités a permis de mettre en place des processus innovants. L’architecture de cette politique repose sur :

  • des dispositifs de recueil et de capitalisation de la connaissance de la biodiversité performants (tels le système d’information sur la nature et les paysages),
  • une logique inclusive rapprochant les politiques de l’eau, de la biodiversité et des milieux marins au sein d’une même service dédié du ministère en charge de l’écologie, avec des mécanismes de soutien financiers communs ;
  • une stratégie de création d’aires protégées reposant sur le principe de conservation par les usages. Elle est mise en œuvre de façon décentralisée et implique l’ensemble des parties prenantes (élus, agriculteurs, chasseurs, ONG) dans le cadre d’instances de gouvernance nationales et locales ;
  • une stratégie nationale pour la biodiversité visant à mettre en synergie toutes les composantes de la société civile et en particulier des entreprises pour la réalisation de projets en faveur de la biodiversité ;
  • un accent mis, au-delà des espèces et des espaces remarquables, sur la nécessaire protection de la biodiversité ordinaire également vulnérable à l’artificialisation des espaces, à la fragmentation des milieux et au changement climatique. Cela a conduit à la mise en place d’une trame verte et bleue reprise, au niveau national, dans la planification de l’aménagement de l’espace et, au niveau européen, par une politique de la nature au service de la restauration des continuités écologiques.

La politique française de la biodiversité a été complétée par la loi du 8 août 2016 pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages ; elle s’articule autour de six grands principes :

  1. la solidarité écologique,
  2. la non régression de la biodiversité,
  3. éviter, réduire et compenser les impacts,
  4. l’absence de perte nette de biodiversité,
  5. la réparation du préjudice écologique,
  6. le partage des avantages liés à l’utilisation des ressources génétiques.

Cette loi crée également un comité national sur la biodiversité (CNB) qui devient l’instance de référence d’information, d’échanges et de consultation par le gouvernement sur les questions stratégiques liées à la biodiversité.

La mise en œuvre de ce cadre national peut compter depuis 2019 sur le tout nouveau Office français de la biodiversité créée par la loi de 2019 et résultant de la fusion de l’Agence française pour la biodiversité et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage. Il vient en appui aux acteurs publics mais travaille également en partenariat étroit avec les acteurs socio-économiques. Il a également vocation à aller à la rencontre du public pour mobiliser les citoyens en faveur de la biodiversité.

Consciente de sa responsabilité au regard de son patrimoine naturel exceptionnel et des enjeux liés aux espèces exotiques envahissantes dans la perte de biodiversité en métropole et en outre-mer, la France s’est dotée en 2017 d’une Stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes ainsi que d’un Plan d’action pour prévenir l’introduction et la propagation des espèces exotiques envahissantes pour la période 2022-2030. Ce dernier s’accompagne de mesures concrètes de lutte contre ces espèces qui constituent une menace majeure pour la biodiversité.

Premier occupant du domaine de l’État, le ministère des Armées utilise, pour le maintien de ses capacités opérationnelles, près de 275 000 hectares, qui ont été ainsi préservés, notamment de l’urbanisation ou d’une exploitation intensive. Ces terrains d’accès réglementés présentent souvent une richesse faunistique et floristique qui a justifié l’intégration d’environ 80% des terrains militaires dans des zones de biodiversité remarquable (aires protégées ou zones d’intérêt écologique). La conservation de ces espaces est un enjeu majeur pour la cohérence et la pérennité du réseau des aires protégées en France, auquel contribue directement le ministère des Armées. L’engagement de ce ministère en faveur de la biodiversité est ancien et s’appuie sur des partenariats établis par des conventions locales et nationales pour la préservation de la biodiversité sur ses terrains militaires. Il se développe depuis 2021 au travers d’une stratégie ministérielle dédiée à la préservation de la biodiversité à horizon 2030.

La France a été une des délégations les plus ambitieuses lors de la COP15 qui s’est tenue à Montréal en 2022. Elle a établi, à la suite de l’adoption de l’accord international, une Stratégie nationale biodiversité à l’horizon 2030. Cette stratégie a pour objectif de stopper puis d’inverser l’effondrement de la biodiversité. Elle concrétise l’engagement de la France en proposant 40 mesures développées autour de 4 axes : réduire les pressions qui s’exercent sur la biodiversité, restaurer la biodiversité dégradée partout où c’est possible, mobiliser tous les acteurs, garantir les moyens d’atteindre ces ambitions.

Chantier prioritaire de la planification écologique France Nation Verte, la feuille de route forêt et bois vise à repenser la forêt de demain, sous toutes ses composantes, de l’amont à l’aval. Elle fixe cinq axes de travail, élaborés notamment à partir des 25 actions issues des Assises de la forêt et du bois qui se sont tenues entre octobre 2021 et mars 2022 :

  • Mieux prévenir les risques et lutter contre les incendies ;
  • Adapter la forêt au changement climatique ;
  • Gérer durablement les forêts ;
  • Restaurer et préserver la biodiversité, les services écosystémiques et les sols des forêts ;
  • Structurer et développer la filière pour mieux valoriser les produits bois.
    À la date du 23 novembre 2023, 19 mesures sont opérationnelles et 6 sont en cours de réalisation.
À l’international

La France a intensifié sa mobilisation pour la lutte contre la déforestation. Elle renouvelle actuellement sa stratégie nationale de lutte contre la déforestation importée, dont la première version avait impulsé l’adoption du règlement européen dit « zéro-déforestation ». Elle s’est associée aux Déclarations d’Amsterdam dont l’objectif est de mettre fin à l’importation de produits contribuant à la déforestation (Plan national sur le climat, 2017). Dans le sillage de la déclaration des leaders de Glasgow contre la déforestation (2021) et du One Forest Summit (2023), la France est à l’initiative de partenariats innovants visant à préserver les réserves vitales de carbone et de biodiversité des pays en développement, en particulier les forêts. Trois « partenariats pour les forêts, la nature et climat » ont ainsi été adoptés avec la Papouasie-Nouvelle Guinée, la République du Congo, et la République démocratique du Congo à la COP28 (décembre 2023).

La France est également active dans les négociations multilatérales relatives à la protection de la biodiversité. En 2022, la COP15, qui s’est tenu à Montréal sous présidence chinoise, a adopté le cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal un accord ambitieux et historique soutenu par la France. . Ce cadre prévoit notamment la protection de 30% des terres et de 30% des mers à échéance 2030 (« 30x30 »).

L’ensemble des obligations découlant de ces conventions sont mises en œuvre à la fois à l’échelle européenne et française. La France a notamment adopté une nouvelle stratégie nationale de biodiversité alignée avec les objectifs du cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal, adoptée à la COP15 biodiversité (décembre 2022). L’Union européenne a également adopté le règlement sur la restauration de la nature, qui constitue la législation européenne la plus ambitieuse en matière de biodiversité.

La France est en outre impliquée dans de nombreuses initiatives multilatérales liées à la biodiversité. Elle co-préside, avec le Costa-Rica, la coalition de la haute ambition de la nature et les peuples. Forte de 118 membres, cette coalition vise à soutenir les pays en développement dans l’atteinte de la cible du « 30x30 ». Elle est aussi membre de différentes coalitions pour la préservation des espèces, dont le fonds pour l’éléphant d’Afrique, qui vise à soutenir les efforts de protection et de lutte contre le braconnage et de trafic d’ivoire.

Les politiques françaises d’aide au développement en matière de biodiversité sont majoritairement portées par le Fonds français pour l’environnement mondial (FFEM) et les actions de l’Agence Française de Développement (AFD) ciblées sur la biodiversité. Le conseil interministériel de la coopération internationale et du développement (CICID, 2023) a ainsi défini la biodiversité comme la deuxième priorité de la politique d’APD de la France. Cela se traduit par le doublement des financements bilatéraux dédiés à la biodiversité, pour atteindre 1 milliard d’euros dès 2025.

En 2022, après un report de deux ans lié à la pandémie, la COP15 s’est tenue à Montréal sous présidence chinoise et un accord historique, salué par la France, a été trouvé sur le cadre mondial de préservation de la biodiversité a été adopté. Ce cadre prévoit notamment la protection de 30% des terres et de 30% des mers à échéance 2030.

Pour atteindre la cible 3 de l’ODD 15, la France plaide pour le développement des pratiques agroécologiques dans le cadre de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) dont la 16ème Conférence des Parties aura lieu en décembre 2024.

Lors du One Planet Summit de janvier 2021, le Président Macron a lancé l’Accélérateur de la Grande Muraille Verte. Hébergé par le Secrétariat de la CNULCD, l’Accélérateur redynamise la Grande Muraille Verte, initiative africaine de 2007 visant à lutter contre la désertification dans 11 Etats du Sahel, du Sénégal à Djibouti, grâce à une enveloppe multi-bailleurs de 16 milliards d’euros.

Enfin, la France fait partie de G20 Global Land Initiative qui vise à réduire de 50% la superficie des terres dégradées dans le monde d’ici 2040.

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Vie terrestre

Action des acteurs non-étatiques

Les collectivités se sont engagées pour la protection et la gestion du patrimoine naturel à travers la création de réserves naturelles régionales (En 2023, on compte 183 réserves naturelles régionales couvrant 41 669 hectares en France) ou encore via la mise en œuvre d’une politique sur les espaces naturels sensibles [ENS] qui selon l’enquête menée par ADF (association des départements de France) en 2017 dénombre 4300 sites ENS et 372 000 hectares préservés. Elles ont également pris des initiatives volontaires comme la création d’observatoires de la biodiversité, la préservation de corridors écologiques, ou l’élaboration de stratégies régionales pour la biodiversité.

Les conservatoires régionaux d’espaces naturels, dont les missions sont prévues et encadrées par le code de l’environnement, contribuent à la préservation d’espaces naturels et semi-naturels notamment par des actions de connaissance, de maîtrise foncière et d’usage, de gestion et de valorisation du patrimoine naturel. Ils mènent également des missions d’expertise locales et des missions d’animation territoriale en appui aux politiques publiques en faveur du patrimoine naturel. Ils sont les partenaires principaux pour la gestion écologique sur les terrains militaires.

De nombreuses ONG environnementales françaises s’impliquent pour la préservation de la biodiversité et des ressources naturelles : la Fondation Nature Environnement (FNE), l’association Humanité et Biodiversité, la Fondation pour la nature et l’homme (FNH), la Ligue de protection des oiseaux (LPO) sont particulièrement engagées dans le dialogue national environnemental sur ces sujets, notamment dans le cadre du Conseil national de la transition écologique.

La loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages précédemment évoquée institue par ailleurs deux instances nationales aux missions bien distinctes :

  • Une instance d’information, d’échanges et de consultation sur les questions stratégiques liées à la biodiversité : le Comité national de la biodiversité. Composé d’élus, d’associations, de propriétaires fonciers, d’organisations socioprofessionnelles, d’usagers et de scientifiques, ce comité a plus précisément vocation à développer des réflexions stratégiques et prospectives dans le but de contribuer à la réflexion du gouvernement concernant la politique de la biodiversité.
  • Une instance d’expertise scientifique et technique : le Conseil national de la protection de la nature composé de soixante experts interdisciplinaires et indépendants reconnus pour leurs travaux dans les domaines des sciences de la vie et de la terre ainsi que des sciences humaines et sociales.

La ville de Niort est intégrée au périmètre du Parc Naturel Régional du Marais Poitevin et a été élue Capitale Française pour la Biodiversité en 2013 pour son action en faveur de la restauration et de la préservation de la biodiversité. Elle a renouvelé son plan d’actions sur la période 2019-2024 pour préserver la biodiversité sur son territoire dont le principal objectif est de « relever le défi de transformer Niort en « ville verte et bleue ». Elle a été labellisée « Territoire Engagé pour la Nature » depuis 2022. La ville de Niort s’investit pour la sauvegarde de son patrimoine naturel et souhaite que chaque habitant, chaque entreprise ou association s’engage à son tour (plan d’actions biodiversité, Atlas de la Biodiversité Communale, signature de la déclaration d’Edimbourg, 1ère étoile Ville et villages étoilées grâce à l’extinction nocturne et la trame noire etc…).

Le Marais poitevin, a quant à lui été labellisé Ramsar le 1er décembre 2023, il a ainsi rejoint le réseau des zones humides reconnues d’importance internationale.

La Métropole Rouen Normandie, Capitale française de la Biodiversité 2023, déploie depuis près de 20 ans une palette d’actions d’envergure pour protéger et restaurer le patrimoine forestier, bocager et arboré de son territoire. Sa stratégie de conservation des espaces naturels par acquisition foncière lui a permis de porter à 200 hectares la surface de forêt dont elle est propriétaire.

L’Institut des Futurs souhaitables propose dans le cadre du festival Agir pour le Vivant un nouvel outil : Entreprendre pour le Vivant. Ses objectifs : sensibiliser les organisations à leur empreinte sur la biodiversité, pour qu’elles identifient des clés de passage à l’action et inventent de nouvelles façons de contribuer à la prospérité partagée, entre les humains et avec les autres espèces.

Pour aller plus loin

Site notre environnement

Consulter les ressources liées à l’ODD15 :

Préserver la biodiversité, les milieux et les ressources

Soutenir des modes de production et de consommation responsables

Agir pour la santé et le bien-être de toutes et tous

Les dernières actualités