Journal de bord du Forum politique de haut niveau 2023 - Jour 4

Publié le 17 juillet 2023


À l’International

Le Forum politique de haut niveau (FPHN) est un forum intergouvernemental annuel au cours duquel les pays examinent et rendent compte des progrès accomplis vers la réalisation des Objectifs de développement durable. Le FPHN 2023 se tient du 10 au 19 juillet, sous le thème : « Accélérer la reprise après la maladie à coronavirus (COVID-19) et la mise en œuvre intégrale de l’Agenda 2030 pour le développement durable à tous les niveaux ».

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La France prend la parole au Forum politique de haut niveau

Jeudi 13 juillet

ODD 7 et ses liens avec les autres ODD
– Energie propre et à coût abordable

Quel est l’impact des crises sur l’accès à une énergie propre et à un coût abordable? Comment accélérer les progrès vers des transitions énergétiques justes ? Comment tirer parti de la dynamique créée par le dialogue de haut niveau de l’Assemblée générale sur l’énergie et mettre en place des initiatives et des partenariats à fort impact ?


Interview de Clarisse Bourjon - Responsable Reconnaissance et Valorisation, chargée des Relations institutionnelles - France Volontaires

Clarisse Bourjon - Responsable Reconnaissance et Valorisation, chargée des Relations institutionnelles - France Volontaires Agrandir la figure 2380
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  • Présentation rapide de la structure

Opérateur du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE), France Volontaires est la plateforme du volontariat international d’échange et de solidarité (VIES). Elle a la particularité de réunir l’Etat, les collectivités territoriales et les associations, dans une démarche partenariale qui lui permet d’agir au plus près des besoins des acteurs, ici et là-bas, en direction des jeunesses mais aussi d’autres publics plus séniors. La plateforme s’appuie sur une présence en France (métropole et territoires d’outre-mer) et sur un réseau de 24 Espaces Volontariats en Afrique, Asie, Amérique latine/Caraïbes, au Moyen-Orient et en Océanie.

  • Pourquoi êtes-vous venus au FPHN ?

Reconnue comme un des acteurs de l’aide publique au développement de la France par la loi du 4 août 2021, France Volontaires inscrit ses actions en ligne avec l’Agenda 2030. Santé, éducation et formation, activités génératrices de revenus, eau et assainissement, gestion des déchets, insertion sociale… au quotidien, les volontaires participent à la mise en œuvre de projets dans des champs et sur des thématiques très diverses.

Dans ce sens, France Volontaires est membre de la Volunteer Groups Alliance (VGA), coalition mondiale de plus de 80 organisations et réseaux travaillant dans plus de 150 pays et contribuant au développement durable par le biais du volontariat sous toutes ses formes. Elle contribue activement à la mission de la VGA de promouvoir et de mettre en lumière la contribution des volontaires à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.

Chaque année lors du FPHN, France Volontaires mène des actions afin de porter au plus haut niveau la voix du volontariat, à travers notamment diverses interventions et l’organisation d’un événement parallèle.

  • Que souhaitez-vous défendre ?

Cette année, l’ODD11 « Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables » fait partie des objectifs passés en revue dans les débats du FPHN. Nous souhaitons démontrer que le volontariat international est un instrument d’action puissant pour les collectivités territoriales, contribuant ainsi à l’établissement de villes et de communautés plus durables, plus résilientes et plus solidaires. En effet, il permet à la fois de renforcer les partenariats de coopération décentralisée, tout en facilitant l’engagement solidaires des citoyens, particulièrement des jeunes. Porté par France Volontaires, avec le soutien du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, le programme Territoires Volontaires (TEVO) a permis depuis 2022 d’accompagner une soixantaine de collectivités territoriales françaises dans la mise en œuvre de projets de volontariat international, pour un total de 300 missions dans une quarantaine de pays.

Par ailleurs, à l’occasion de l’événement parallèle que nous organisons avec la VGA le 17 juillet sur le thème de la mise en œuvre des ODD à travers le volontariat, l’ambition est de sensibiliser les Etats membres à l’importance d’appuyer le développement quantitatif et qualitatif du volontariat aussi bien national que dans sa dimension internationale. En effet, les volontaires créent des ponts entre les communautés locales, les autorités publiques et d’autres acteurs à tous les niveaux, contribuant ainsi à l’ODD17 sur les partenariats globaux. Dans une démarche inclusive, le volontariat est souvent le premier pas vers une citoyenneté active et contribue à renforcer l’appropriation par les citoyens du développement de leur communauté.

Le chemin jusqu’à la réalisation de l’Agenda 2030 est encore long. Outil puissant et transversal au service du développement durable, l’engagement citoyen est la clé pour accélérer les progrès et avancer de manière tangible vers l’atteinte des ODD.

  • Avez-vous des actions ou propositions concrètes en faveur de l’Agenda 2030 ?

Les Etats membres ont un grand rôle à jouer dans l’appui au développement des écosystèmes de volontariat à travers le monde. Ainsi, il est primordial que les gouvernements reconnaissent la plus-value du volontariat et la contribution des volontaires aux ODD. Le volontariat doit ainsi être intégré dans les politiques et stratégies nationales de développement, ainsi que dans les revues nationales volontaires (RNV), comme c’est le cas pour celle de la France cette année. Des partenariats à tous les niveaux (locaux, régionaux, internationaux) doivent être développés afin de démultiplier les efforts de soutien et de promotion du volontariat. Enfin, dans un monde où le vivre ensemble est un défi pour toutes les sociétés, le développement des mobilités croisées et la réciprocité des engagements est une nécessité. Elle permet de nourrir des relations plus équilibrées, des liens de coopération et de solidarité entre les pays plus solides et harmonieux.


Intervention de la représentation française Alain Verninas - Conseiller enjeux globaux

De gauche à droite, Alain Verninas de la RP,Mathieu Boussichas de la FERDI, Cédric Chesnel du CGDD, Olivier Richard de la RP et Jean Koechlin, Maire adjoint de Castenau Le Lez Agrandir la figure 2383
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« L’intensification des crises, en particulier la crise climatique, exacerbe les vulnérabilités partout dans le monde et expose en premier lieu les populations fragiles et marginalisées. A cet égard, force est de reconnaître que tous les Etats ne sont pas également concernés.

Les petits Etats insulaires en développement, du fait de leurs caractéristiques propres sont les premiers affectés, et se voient, pour certains d’entre eux, menacés dans leur existence même.

Dans la perspective de la 4ème conférence internationale sur les SIDS qui se tiendra l’an prochain, la communauté internationale doit réaffirmer son engagement en faveur de ces pays.

  • Il s’agit là tout d’abord d’une question d’équité : les SIDS ont une responsabilité minime dans la situation actuelle.
  • Cela répond également à un intérêt partagé pour la préservation de services écosystémiques, nombreux, qui bénéficient à l’humanité toute entière.

Ces crises multiples sont pour les SIDS une opportunité de réinventer des modèles plus durables et résilients. La résolution des déséquilibres macroéconomiques, le développement d’infrastructures de qualité, durables, vertes et résilientes, l’essor d’une économie bleue fondée sur un tourisme et une pêche durables sont autant de voies à approfondir. La France est très heureuse d’accueillir, conjointement avec le Costa Rica, la troisième édition de la Conférence des Nations Unies sur l’océan qui aura lieu à Nice en juin 2025. Cette Conférence doit permettre de répondre aux enjeux océaniques spécifiques au SIDS et nous veillerons à inclure ces pays partenaires dans la préparation de cette échéance.

Surtout, face aux effets de plus en plus tangibles du changement climatique, nous devons accompagner les SIDS dans leurs actions d’adaptation. La France prend sa juste part dans cet effort, avec des initiatives concrètes sur le terrain. Pour ne donner qu’un seul exemple, l’initiative Kiwa, pilotée par l’Agence française de développement et abondée à hauteur de 60 million d’euros par la France, l’Union européenne, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada vise à renforcer la résilience climatique de 19 territoires d’outre-mer et pays insulaires du Pacifique grâce aux solutions fondées sur la nature.

Les catastrophes naturelles sont malheureusement appelées à se multiplier dans les années à venir : pour en atténuer le coût humain et financier, nous soutenons le déploiement de systèmes d’alertes précoces aux populations. La France a doublé en 2023 sa contribution à l’initiative CREWS, lancée lors de la COP21, et contribue ainsi à l’appel du Secrétaire général des Nations unies d’atteindre une couverture universelle d’ici 5 ans.

Enfin, notre soutien aux SIDS doit également passer par des évolutions structurelles de notre système financier international. Le Sommet de Paris pour un nouveau pacte financier mondial a permis de mettre sur la table des solutions ambitieuses pour avancer vers une meilleure prise en compte de la vulnérabilité multidimensionnelle dans l’accès aux financements, vers une amélioration des mécanismes d’assurance des risques liés aux climats et aux catastrophes, et vers le déploiement d’instruments innovants pour rémunérer les services écosystémiques ou pour suspendre le remboursement de la dette en cas de catastrophes naturelles d’origine climatique.

L’Agenda de Paris pour les peuples et la planète pose le principe selon lequel aucun pays ne devrait avoir à choisir entre la lutte contre la pauvreté et la préservation de la planète. Nous invitons donc toutes les parties prenantes à y adhérer, au bénéfice des populations les plus vulnérables, en particulier celle des SIDS. »


ODD 11 et ses liens avec les autres ODD

Villes durables et communautés

Que peut-on apprendre de l’expérience des collectivités locales en matière de réponse aux crises urbaines et de travail de redressement ? Comment tirer parti de la reprise après une pandémie pour ne laisser personne ni aucun endroit de côté ? Quelles sont les mesures prises pour promouvoir une densité maîtrisée, réguler l’expansion urbaine et réduire la conversion des terres rurales en terres urbaines ? Comment les villes peuvent-elles réduire les émissions de carbone et s’adapter au changement climatique ? Comment les gouvernements locaux et les villes peuvent-ils renforcer leur résilience ?


Intervention de Cités Unies France CUF (André Viola)

André Viola - Cités Unies France Agrandir la figure 2384
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« Mesdames Messieurs les Ministres,
Mesdames Messieurs du Corps Diplomatique,
Mesdames et Messieurs les Maires et représentants de Gouvernements Locaux et Régionaux
Mesdames et Messieurs,
Bonjour,
Dans les défis mondiaux du 21ème siècle (on peut citer la transition énergétique, transition démographique, transition urbaine, crises politiques et migratoires, accès aux services de base, décentralisation, défis climatiques...), la construction d’une action puissante et coordonnée des collectivités territoriales pour faire de la localisation des Objectifs de Développement Durable est un enjeu majeur. Les gouvernements locaux français avec leurs homologues étrangers sont souvent aux avant-postes des grands dérèglements mondiaux, engagent une transformation de leurs partenariats pour innover et apporter des solutions rapides et durables.

La crise sanitaire du Covid-19 a mis en évidence la place et le rôle des gouvernement locaux dans leur proximité avec les populations et dans leurs facultés d’adaptation aux spécificités locales. Elles ont fait preuve d’innovation pour gérer de manière efficace cette situation inédite, y compris dans la planification d’urgence, la coordination des ressources, la communication avec les citoyens, ou encore la mise en place de mesures de sauvegarde.

Afin de veiller à ce que personne ni aucun territoire ne soit laissé de côté, les gouvernements locaux ont mis en avant leurs savoir-faire en matière d’inclusion sociale ; de renforcement des capacités locales ; de développement régional équilibré ; de dialogue et de participation citoyenne ; de transition écologique et durabilité ; etc. Les innovations expérimentées dans nos territoires sont riches d’enseignements et constituent autant de pièces de solutions, qui assemblées entre elles, peuvent apporter des réponses aux défis du développement durable de nos villes et de nos communautés.

Pour cela les Etats doivent mieux prendre ne compte le rôle des gouvernements locaux et doivent sécuriser leurs actions par le renforcement de la décentralisation et la mise en œuvre d’un principe de subsidiarité active pour assurer la fourniture de services locaux.

Par ailleurs, les gouvernements locaux doivent être mieux reconnus et mieux représenté dans un système multilatéral renouvelé, plus inclusif, basé sur l’appropriation, la co-création et la paix.
C’est à ces conditions que nous pourrons engager de vraies transitions et assurer la transformation globale que nous appelons de nos vœux pour le développement de nos populations et la protection durable de notre planète. »


Mathieu Boussichas intervenant pour la FERDI (Fondation pour les études et recherches sur le développement international Agrandir la figure 2385
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Synthèse de l’ONU de la journée du 13 juillet - 7ème et 8ème séance

L’avenir des villes et les défis des pays à revenu intermédiaire au menu du forum politique de haut niveau pour le développement durable