Journal de bord du Forum politique de haut niveau 2020

Publié le 22 juillet 2020


À l’International

Le Forum politique de haut niveau sur le Développement durable (FPHN) est la conférence annuelle sous l’égide des Nations unies chargée d’examiner les progrès des pays vis-à-vis de l’Agenda 2030. Au début de la décennie de l’action, lancée par le secrétaire général des Nations unies, le thème 2020 est : « Accélérer le rythme des actions et des transformations : concrétiser la décennie d’action et de résultats pour le développement durable ».

Journal de bord du Forum politique de haut niveau
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Figure 350

Jour 1 au FPHN

Le FPHN lance la décennie de l’action pour « mieux reconstruire » après la crise du COVID-19

Le Forum politique de haut niveau 2020 (FPHN) sur le développement durable s’est ouvert mardi 7 juillet pour 10 jours.

Un contexte et un format inédit

Le FPHN 2020 consacre le lancement de la décennie de l’action pour le développement durable, décidée par les Chefs d’Etat et de gouvernements au sommet ODD de septembre 2019, et s’inscrit dans le contexte de la crise sanitaire, économique et sociale provoquée par la pandémie de COVID-19. Les sessions thématiques sont placées sous le thème de « mieux reconstruire après le COVID » (« building back better after COVID ») proposé par le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.

Voulu à sa conception comme un Forum de dialogue, foisonnement de rencontres et d’échanges, il doit cette année relever le défi d’un déroulement entièrement dématérialisé : les délégations des Etats sont réduites à 10 personnes et seuls deux délégués nationaux à la fois peuvent se connecter à la plateforme internet. Dans ce contexte, la position de la société civile au FPHN, contestée parfois par certains Etats, constitue un enjeu majeur. Porté par la Finlande, un engagement (« pledge ») de soutenir sa position a été signé par une soixantaine d’Etats, dont la France.

Le format dématérialisé présente toutefois l’avantage de se libérer des contraintes habituelles de salles disponibles et permet la tenue pendant ces 10 jours du nombre record de 250 d’événements parallèles organisés par les Etats ou organisation sur les thématiques liées aux ODD.

Les sessions officielles du Forum peuvent quant à elle être suivies en direct par tout un chacun, comme chaque année, sur la chaîne internet de l’ONU.

Les impacts de la crise frappent les plus vulnérables

Des interventions de la première journée, lors de la session d’ouverture ou des sessions consacrées au bien-être et à la faim et à la pauvreté, on peut retenir le constat partagé que la crise provoquée par la pandémie de COVID-19 affecte tous les pays, et tout particulièrement les plus vulnérables ou ceux à moyens revenus dont l’activité économique repose essentiellement sur le tourisme : pour de nombreux ODD, de nets reculs devraient être enregistrés au niveau mondial cette année, qui pourraient bien effacer les relatifs progrès des années précédentes, notamment en ce concerne la grande pauvreté, la faim et les inégalités, reculs s’ajoutant aux tendances préoccupantes de la hausse de émissions de gaz à effet de serre et de la perte de biodiversité. La banque mondiale estime ainsi que plus 100 millions de personnes pourraient tomber dans la grande pauvreté en 2020 (dont 20 millions en Afrique). Les femmes et les jeunes sont particulièrement touchés.

L’agenda 2030 comme solution à la crise

Les intervenants de cette première journée ont largement convergé sur l’idée que la pandémie révélait essentiellement des faiblesses structurelles déjà existantes et que les critères de la réponse à la crise correspondaient précisément aux principes de l’Agenda 2030 : « mieux reconstruire » en développant une approche systémique basée sur la cohérence des politiques et des actions, et non en travaillant en silos, associer à la reconstruction les échelons locaux, les organisations de la société civile ainsi que les populations, développer des institutions en lesquelles les citoyens aient confiance, renforcer les services publics, assurer le droit de tous de se nourrir.

La situation actuelle est dominée par l’incertitude sur le devenir de la pandémie, ses effets sur l’économie, le commerce, les investissements, la coopération internationale, etc. Ce qui va arriver dans les 18 prochains mois sera décisif pour l’ensemble de la décennie. De nombreux intervenants ont ainsi relevé « l’urgence » de la mobilisation pour les ODD.

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Jour 2 au FPHN

Les sessions de la deuxième journée du segment technique du FPHN 2020 sont restée placées sous le thème de « mieux reconstruire après le COVID et agir là où nous aurons le plus grand impact sur les ODD »

Les sessions de la deuxième journée du segment technique du FPHN 2020 sont restée placées sous le thème de « mieux reconstruire après le COVID et agir là où nous aurons le plus grand impact sur les ODD »

Lors de la session « protéger la planète et construire la résilience », plus spécifiquement liée aux ODD 12, 13, 14, 15 et 17, les panélistes ont souligné que les capacités de la nature à nous aider à relever les principaux défis et risques auxquels nous sommes confrontés (ex : pandémies, sécurité alimentaire, etc.)

Pour la plupart des panélistes, la gestion de ces risques nécessite de repenser notre relation à la nature mais aussi notre approche de la gestion des ressources naturelles.

Outre le rappel du caractère essentiel d’une plus grande coopération régionale, nationale et internationale, l’importance du rôle du secteur privé pour protéger la planète mais aussi de celui de la science, de l’innovation et de la technologie ainsi que de l’économie circulaire ont été mis en avant dans la discussion.

Les grands rendez-vous à venir en 2021 ont par ailleurs été rappelés, notamment la COP15 sur la diversité biologique, la Conférence de Stockholm+50 et la 16ème édition du Forum des Nations Unies sur les Forêts à New York.

Parmi les interventions, on pourra notamment retenir celle de Mme. Sandra Diaz, de l’IPBES qui a formulé 3 recommandations : (i) mettre en œuvre des plans de relance qui ne compromettent ni la santé des personnes ni la nature (« do no harm) » , (ii) modifier les investissements et subventions de façon à ce qu’ils soient durables et découragent toute atteinte à la santé et à la nature et (iii) intégrer la protection de la nature et la santé dans tous les secteurs de l’économie, et pas seulement dans les questions environnementales (ex : alimentation, infrastructures…)

Lors de la session « soutenir les efforts pour l’accès à une énergie durable », plus spécifiquement liée aux ODD 7, 12, 13 et 17, les panélistes ont rappelé que nous ne sommes pas en voie d’atteindre l’ODD7 d’ici 2030 et que les efforts doivent être renforcés et accélérés.

Alors que l’attention des Gouvernements du monde entier porte (légitimement) sur les impacts de la pandémie de coronavirus, il ne faut pas perdre de vue le besoin d’une transition énergétique.

Les panélistes ont appelé à changer notre approche de l’accès à l’énergie. Ils ont aussi évoqué l’importance de se concentrer sur l’accès à l’électricité pour tous mais aussi sur l’accès à des solutions de cuisine propre pour tous. Garantir l’accès à une énergie abordable, fiable, durable et moderne pour tous d’ici 2030 ouvrira un nouveau champ d’opportunités à des milliards de personnes (opportunités économiques importantes grâce aux nombres créations d’emploi potentielles, autonomisation des femmes, meilleure éducation, meilleure santé, , etc.).

La réalisation de l’ODD7 contribuera ainsi à la réussite des autres ODD.

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Jour 3 au FPHN

La session « renforcer l’action locale pour contrôler la pandémie et accélérer la mise en œuvre », plus spécifiquement liée aux ODD 9, 11 et 17, abordait la question cruciale de la mise en œuvre à l’échelle des territoires.

Comme cela était relevé par le représentant du « groupe des gouvernements locaux », il reste encore quelques pays à ne pas avoir associés les échelons territoriaux à l’élaboration des revues nationales volontaires qui seront présentées pendant ce FPHN (5 pays sur 47).

Pourtant, comme Mme Christiane Brunet, vice-présidente du Conseil général de la Savoie et membre de la délégation française au FPHN, l’a expliqué, l’action locale est celle qui est à même « d’humaniser » les politiques publiques et de répondre aux aspirations concrètes des populations.

La pandémie de COVID-19 ajoute bien sûr des défis inédits aux villes et aux collectivités, notamment la pression sur leurs systèmes de santé, d’éducation et de sécurité, et, comme l’ont souligné la plupart des panélistes, ses conséquences socio-économiques affectent de manière disproportionnée les groupes les plus vulnérables de la société, dont les femmes, les jeunes, les migrants et les travailleurs du secteur informel.

La secrétaire générale de la Commission économique européenne de l’ONU, Ms. Olga Algayerova, a en outre appelé à ce que les mesures de restrictions des libertés prises dans le cadre des confinements ne restreignent pas la capacité des populations à participer à la définition des politiques locales.

Le gouverneur de la préfecture japonaise de Kanagawa a prononcé un vibrant plaidoyer pour la mise en œuvre des ODD centrée sur le concept de « l’Inochi », concept englobant « la puissance naturelle de la vie en harmonie avec la nature », et pour la coopération internationale entre collectivités.

Le numérique a été évoqué à de nombreuses reprises, avec l’objectif de créer des « villes intelligentes » ou pour son utilisation dans les applications de traçage du COVID-19.

L’architecte et chercheur équatorien Santiago del Hierro a plaidé à cet égard pour que l’attention et l’application du numérique soient davantage portées vers l’amélioration des services publics de base (accès à l’eau, énergie, éducation, etc.), lesquels représentaient les leviers essentiels de transformation et de réponse à la pandémie, plutôt que vers une course aux derniers outils technologiques.

La ville de New York, enfin, première ville au monde à avoir réalisé une Revue locale Volontaire de sa mise en œuvre des ODD à l’image des Revues nationales des Etats, a invité toutes les collectivités locales à rejoindre sa « déclaration des revues locales volontaires » , signée aujourd’hui par 22 grandes métropoles mondiales.

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Jour 4 au FPHN

La quatrième journée du Forum politique de haut niveau clôturait les sessions thématiques avec le sujet des moyens de mise en œuvre, dont la finance, et lançait la présentation des premières revues nationales volontaires.

La session sur la finance s’inscrivait naturellement dans le contexte de crise liée au covid-19 qui a placé de nombreux pays dans une situation financière très difficile. Pour faire face à la crise économique, sociale et environnementale, des actions urgentes sont nécessaires afin de mobiliser des financements.

Le principal message de cette session est que la mobilisation de nouveaux financements pour le développement est cruciale mais elle n’est pas suffisant : il faut que ces financements soient correctement alloués, notamment afin de ne laisser personne de côté.

Dans ce cadre, plusieurs recommandations ont été formulées : diriger les financements vers les pays qui en ont le plus besoin, mobiliser le secteur privé et développer davantage de partenariats entre le secteur public et le secteur privé, prendre en compte la question de l’égalité des genres dans la mobilisation des financements, adopter une approche centrée sur les facteurs de vulnérabilité des pays (ex : changement climatique, réponse aux pandémies, etc.).

Plusieurs intervenants ont insisté sur la nécessité de rendre nos économies plus vertes, plus durables et plus résilientes et d’aligner les financements publics et privés avec les ODD et l’Accord de Paris.

Le Vice-président de la Banque Européenne d’Investissement a d’ailleurs fait part de son ambition de faire de la Banque Européenne d’Investissement une « banque climat » en renforçant les investissements verts.

La représentante du Groupe du financement du développement de la société civile a appelé les Nations Unies à travailler de façon approfondie sur des politiques d’allègement de la dette et des mesures d’annulation de la dette des pays en développement, sans pénalité ni intérêt.

Plusieurs délégations, dont la délégation française, ont cité l’initiative de suspension du service de la dette (ISSD) décidée dans le cadre du G20

La session de l’après-midi ouvrait le bal des revues nationales volontaires (RNV) des pays sur leur mise en œuvre de l’Agenda 2030. Les RNV constituent le cœur du Forum politique de haut niveau. Comme l’a souligné l’ambassadeur mexicain M. Juan Sandoval, vice-président de l’ECOSOC intervenant en sa capacité de Président du Groupe des amis des RNV, l’apprentissage entre pairs, non seulement à partir des progrès effectués mais aussi des défis rencontrés, est un élément essentiel du suivi et de la réalisation de l’Agenda 2030.

Afin de maintenir l’élan et de mettre en lumière des actions inspirantes en faveur de la réalisation des ODD, la Vice-Secrétaire Générale des Nations Unies, Amina Mohammed a annoncé la tenue d’un « SDG Moment » au mois de septembre

Le nombre de revues présentées est devenu si important au fil des années que, depuis 2019, elles empiètent sur la fin du segment technique (pour les pays ayant déjà présenté dans le passé notamment). Cinq pays ouvrait ainsi le bal des RNV 2020 : l’Arménie, l’Equateur, le Honduras, le Kenya et Samoa.

Outre des reculs pour de nombreux ODD enregistrés du fait de la crise du covid-19 et du changement climatique, on pourra retenir les points marquants suivants :

L’Arménie a mis en place une nouvelle stratégie de développement durable à l’échéance 2050 et souhaite éradiquer la pauvreté d’ici 2023. L’Arménie concentre ses efforts sur l’industrie et l’innovation de haute technologie. L’Arménie a mis en avant un projet avec la FAO sur l’agriculture digitale. Les questions posées à l’Arménie après sa présentation (par la Russie et l’Egypte notamment) portaient sur le développement technologique.

Samoa a souligné son investissement dans les services essentiels à la population : accès à l’eau potable et à l’assainissement, services de santé (Samoa a fait face à plusieurs épidémies en 2019 et 2020), accès à l’éducation, infrastructures inclusives, énergies renouvelables, etc. Samoa prête une attention particulière aux femmes, aux enfants et jeunes, et aux personnes en situation de handicap. Bien que des progrès significatifs aient été accomplis, de nombreux défis demeurent : économiques (du covid-19 sur l’activité touristique) mais aussi environnementaux (climat et perte de biodiversité). La présentation faite par Samoa a entrainé plusieurs questions (de la Nouvelle Zélande, l’Irlande, ou encore du représentant des peuples autochtones de Samoa).

Les présentations des revues nationales volontaires de l’Equateur et d’Honduras étaient plus longues et plus générales, la présentation de l’Equateur se concentrant surtout sur les conséquences économiques de la crise. Le Pérou, l’Inde et l’Estonie ont posé des questions sur ces présentations.

La Slovénie a particulièrement mis en avant la jeunesse dans la présentation de sa revue nationale volontaire. Elle a aussi insisté sur les questions de biodiversité.

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Jour 5 au FPHN

Beaucoup de Revues développaient les impacts de la crise du COVID-19 (Népal et Pérou notamment), y compris sur le processus d’élaboration participative de leur RNV, pendant que l’Inde, l’Argentine et le Bénin y accordaient peu de place.

Cette première session de la journée réunissait des pays ayant tous été concernés au premier chef par les objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), qui ont structuré l’aide au développement de 2000 à 2015 et ont, alors, conditionné des stratégies de croissance et de réduction de la pauvreté placées au cœur des politiques publiques.

Pour ces pays, familiers de la grammaire multilatérale, les ODD sont devenus le nouveau référentiel d’action et de réforme souvent placé sous la conduite effective du plus haut niveau de leurs exécutifs gouvernementaux.

Le Népal
Le Népal se présentait ainsi comme bon élève de la mise en œuvre de l’Agenda 2020, pilotée sous l’autorité du Premier ministre et travaillant en association avec les autorités locales, le secteur privé et les organisations de la société civile. Avec 7,3 % de croissance économique et un coefficient de Gini descendu à 0,3, le Népal peut se targuer d’être devenu un pays à revenu intermédiaire.

Le Covid a ici comme ailleurs affecté les transports, le tourisme, et les flux financiers. La réponse passe par une approche intégrée portant une attention particulière aux groupes les plus vulnérables.

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Figure 513

La Géorgie
Il en allait de même pour la Géorgie, dont les « 36 stratégies nationales et son accord d’association avec l’Union européenne couvrent 93 % de ses cibles ODD nationales ». Malgré l’occupation de ses territoires par la Russie, qui crée des lignes de séparation indépassables, la Géorgie a enregistré de grands progrès socio-économiques ces dernières années (la population au-dessous de seuil de pauvreté a baissé de 9,7 % depuis 5 ans, des croissances de PIB à deux chiffres ont été enregistrés, le système de santé a été amélioré, de même que la gouvernance et les institutions (avec des progrès en matière de parité femmes-hommes), un guichet unique des administrations, et le pays est bien classé en matière de transparence fiscale et de climat favorable aux affaires (7e mondial selon la Banque mondiale).

Ses prochains défis à relever les plus importants sont : ne laisser personne de côté, investir dans la jeunesse, décentraliser et verdir l’économie. Pour cela la Géorgie, prévoit notamment d’améliorer son système statistique, le territorialiser les ODD au niveau des municipalités, lier le budget national aux cibles ODD et renforcer les partenariats.

Le Nigéria
Au Nigéria, l’engagement du président envers les ODD avait été déterminant pour les intégrer dans les politiques nationales. En 2016, le plan de croissance et de reconstruction économique 2017-2020 a marqué une intégration supplémentaire des ODD. En consolidant les leçons apprises des OMD, le pays a notamment conduit une évaluation approfondie de ses priorités nationales, en collaboration avec le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) et avec l’UNICEF par rapport à 3 ODD : la pauvreté (ODD1), la santé (ODD3) et l’éducation (ODD4).

Le Kenya et l’Ouganda
Du Kenya, et de l’Ouganda qui suivait, deux États qui ces dernières années avaient enregistré de nombreux progrès socio-économiques, avant la crise provoquée par la pandémie de Covid-19, on pourra retenir un effort particulier de communication/sensibilisation des populations à l’Agenda 2030 avec notamment, dans chacun des deux, des programmes de traduction des ODD dans les dialectes locaux, effort fondamental pour parvenir à leur territorialisation. En Ouganda, le budget national est discuté au Parlement sur la base des ODD, avec lequel le plan de financement/développement 2020-2025 est aligné à 90%.

Le Bangladesh
Le Bangladesh, qui célèbrera l’année prochaine le cinquantenaire de son indépendance, et où 17 ministères sont chargés de mettre en œuvre les 17 ODD, se présentait lui aussi comme un bon élève des ODD.

L’Inde
Tout comme l’Inde qui faisait état des progrès enregistrés ces dernières décennies, notamment la sortie de la pauvreté de plusieurs centaines de millions de ses habitants, l’accès à l’électricité maintenant assuré à 100%, « le plus grand programme de santé mondial », avec 500 millions de personnes couvertes. Pour le représentant indien, « le virus nous a tous mis dans le même bateau. C’est donc une raison pour laquelle nous devrions travailler ensemble. »

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Figure 514

Le Maroc
Le Maroc, où là encore le chef de gouvernement préside lui-même la commission nationale de mise en œuvre des ODD, pouvait se prévaloir lui aussi des investissements réalisés ces dernières années (« un tiers du PIB investi dans les infrastructures économiques et sociales) et mettre en avant son TGV et ses fermes solaires (34 % de l’énergie est aujourd’hui d’origine durable) ou, sur le plan social, sa politique en faveur de l’éducation et sa réponse rapide et déterminée au moment de l’apparition du COVID-19.

Le Royaume chérifien, qui avait accueilli la COP22 sur le climat dans le contexte de l’adoption de l’Accord de Paris, insistait par ailleurs sur son action internationale : la coopération Sud-Sud constituait une part dominante de son discours, avec des références appuyées à l’Afrique, de même que son « action exemplaire », basée sur les droits humains, en matière de traitement et d’intégration des migrants.

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Figure 515

Le Niger
Le Niger concluait cette première session avec la même mise en œuvre sérieuse et appliquée de l’Agenda 2030 et de ses principes que les autres pays autrefois familiers des OMD : « stratégie nationale de développement durable et de croissance inclusive » unique et structurante au Niger, portée par le Président de la République, communication/sensibilisation des populations (mais aussi des administrations) pour favoriser l’appropriation au niveau des territoires, approches participatives, égalité femmes-hommes, etc. La pérennisation des financements, et de l’aide des bailleurs internationaux, était rappelée comme cruciale afin de renforcer le capital humain du pays.

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Figure 516

Le Panama
Le Panama prononçait un vibrant appel à la coopération internationale dans le contexte de la crise de COVID-19 et, pays multiethnique, insistait sur la question des diverses inégalités au niveau national (entre territoires, entre populations, entre genres, entre générations, etc.) avec l’engagement de servir les 300 zones les plus pauvres.

Le Bénin
Le Bénin, réitérait en outre son engagement pour les ODD avec sa quatrième revue nationale volontaire au FPHN depuis 2016 et l’intégration des ODD dans son programme national de développement, aidée par le soutien de quatre agences nationales créées à cet effet et développait notamment sa stratégie numérique, avec la numérisation de ses administrations et ses efforts pour augmenter la couverture internet du pays.

Le Costa Rica
Au Costa Rica, pays souvent cité comme référence en matière de développement durable en Amérique centrale, 44% des gouvernements locaux ont maintenant aligné leurs outils de planification avec les ODD et 59% des indicateurs ODD enregistrent des résultats positifs (et 28% des résultats négatifs). Une attention particulière a été donnée aux processus participatifs et aux capacités du système statistique de suivi et de mesure et son initiative 2050 de décarbonisation était saluée par les délégations.

L’Argentine
L’Argentine, pour sa deuxième RNV, faisait état des sérieuses difficultés socio-économiques qu’elle a connues ces dernières années (inégalités, inflation de plus 53%, dette publique colossale, etc.). Pendant les 120 jours que le nouveau gouvernement de décembre 2019 a exercé le pouvoir, il a décidé de mettre « la valeur de la vie au-dessus de tout », ce qui s’illustre notamment avec les mesures prises pour affronter la pandémie de COVID, par le plan « Argentine contre la faim » (le plus important du gouvernement) et les aides financières directement fournies aux populations les plus fragiles.

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Évènement parallèle

La contribution du volontariat français aux Objectifs de développement durable

Schéma call to action : scale up access, support informal volunteering, adress inequalities, strengthen people's ownership, create new models, measure impact, align volunteer efforts
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Figure 452

Réinventer le volontariat à l’appui du Programme 2030

La Réunion technique globale (RTG) organisée par le programme des Volontaires des Nations unies (PVNU) et la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, s’est tenue en ligne du 13 au 16 juillet 2020 sur le thème « Réinventer le volontariat à l’appui du Programme 2030 ». L’événement qui a rassemblé virtuellement 4000 participants provenant de 179 pays s’est clôt par le lancement d’un Appel mondial à l’Action autour des 7 principes suivants, pour accélérer la contribution du volontariat aux Objectifs de développement durable (ODD).

La RTG est l’aboutissement de la décision de l’Assemblée générale des Nations Unies, en 2015, d’élaborer un Plan d’action pour intégrer le volontariat dans l’Agenda 2030, confirmée par la résolution 73/140 de décembre 2018. En lien avec l’appel d’une Décennie pour l’action lancée début 2020, cet événement a été l’occasion de révéler le Portail de connaissances sur le volontariat initié par le PVNU et démontrant comment le volontariat peut apporter une véritable valeur ajoutée dans l’atteinte des ODD en 2030 et au-delà.

France Volontaires est intervenue, sur proposition du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE/CIV), sur la session régionale Europe et Communauté des États indépendants (CEI)le 15 juillet de 14h00 à 15h30 (CEST).

Lucie Morillon, directrice du Pôle Études, Communication, Plaidoyer, a rappelé que « la Feuille de route de la France sur les ODD mentionne explicitement le volontariat et l’engagement citoyen comme des outils favorisant l’appropriation et la participation des citoyens à l’Agenda2030 »

Évoquant le manque de connaissance de l’Agenda 2030 par les volontaires, elle a insisté sur la nécessité d’une approche pédagogique pour amener les volontaires à s’inscrire dans ce cadre.

La contribution des volontaires

Lucie Morillon a souligné la diversité de la contribution des volontaires, « qu’ils œuvrent dans le cadre de Volontariat informel, de bénévolat ou de Volontariat solidaire encadré par des dispositifs (comme les Volontaires de Solidarité internationale, les Service civique, les Chantiers de jeunes, etc.), qu’ils soient déployés au niveau national ou à l’international, et selon les projets dans lesquels ils sont impliqués ».

Deux exemples ont illustré ses propos :

  • Le projet EUAV TERO a permis de mobiliser des volontaires autour de la préservation des oasis, articulant Volontariat international et local pour mieux contribuer à l’ODD13.
  • L’association Migrations et développement, en partenariat notamment avec Solidarité Laïque et La Ligue de l’enseignement, a lancé le projet d’éducation à la citoyenneté et à la solidarité internationale « Jeunes des 2 Rives » qui vise à renforcer le pouvoir d’agir et les parcours d’engagement de jeunes de France, du Maroc et de Tunisie

En 2018, 30 % des missions des Volontaires de solidarité internationale (VSI) concernaient la thématique « Education, animation ou formation », 17% la thématique « Social, enfance, jeunesse et sport » et 12% le domaine de la santé. Soit une contribution directe à l’ODD 1 « Éradiquer de la pauvreté », à l’ODD 3 « Bonne santé et bien-être », l’ODD 4 « Éducation de qualité », l’ODD 5 « Égalité entre les sexes », l’ODD 8 « Travail décent et croissance économique » et l’ODD 10 « Inégalités réduites ».

Schéma représentatif de la contribution des volontaires
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Figure 453

Dans le cadre de son programme d’études, France Volontaires a lancé une enquête sur « La contribution des volontaires français à l’Agenda 2030 » avec un focus sur l’ODD 4 (Éducation, Formation) et Madagascar (l’enquête terrain a été reportée en raison de la crise sanitaire). Les résultats devraient être rendus publics en fin d’année, à l’occasion de la Journée internationale des Volontaires.

Pour plus d’informations sur la Réunion technique mondiale


Jour 6 au FPHN

Le premier jour du segment ministériel a été ouvert mardi 14 juillet, par le Secrétaire Général des Nations unies (SGNU), Antonio Guterres qui a rappelé les effets dévastateurs de la pandémie de Covid-19.

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Figure 518

Du fait de la crise, entre 70 et 100 millions de personnes pourraient tomber dans l’extrême pauvreté et 165 millions de personnes pourraient se trouver dans une situation d’insécurité alimentaire. Le SGNU a délivré un message fort, indiquant que la crise actuelle, conséquence de nos erreurs passées et présentes, nous éloigne davantage des Objectifs de développement durable et qu’il faut faire preuve d’une détermination renouvelée pour orienter les efforts de relance vers les ODD.

Le Président de la cinquième session de l’Assemblée des Nations unies pour l’Environnement (ANUE-5) et Ministre du climat et de l’environnement norvégien, S.E. Mr. Sveinung Rotevatn a aussi souligné que le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre les ODD, et plus particulièrement les objectifs environnementaux : les crises climatiques et de biodiversité persistent tout comme le besoin d’une gestion rationnelle des produits chimiques et des déchets. Des actions accélérées et transformatrices sont requises de toute urgence pour faire face à ces menaces.

Les 47 revues nationales volontaires(RNV) constituaient l’essentiel du programme de ces trois jours de segment ministériel, sans la concurrence des habituelles sessions parallèles dédiées notamment au « débat général ». Toute l’attention pouvait donc être portée sur les dispositions prises pour la mise en œuvre des ODD.

De cette première journée qui voyait également la présentation du Brunei, de la Bulgarie, du Burundi, de la Gambie, de la Russie, de la Micronésie et de la Macédoine du Nord, on retiendra surtout la RNV de la Finlande était portée par sa jeune Première ministre, Sanna Mirella Marin.

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Figure 519

En Finlande, le développement durable est un objectif porté par tous les courants politiques - les ODD ont fait partie du débat électoral lors des dernières législatives du printemps 2019, l’engagement transpartisan est continu depuis les années 90 et les Premiers ministres président eux-mêmes la commission nationale de développement durable, qui réunit toutes les parties prenantes de la société. Outre l’ambition de la Finlande, la plus forte en Europe, d’atteindre la neutralité carbone dès 2035, la qualité des services publics, de la protection sociale, de l’éducation et de l’égalité des chances étaient mise en avant.

Située chaque année dans le haut des classements internationaux avec une population régulièrement considérée comme la plus heureuse de la planète, la Finlande fait figure de championne des ODD dans l’enceinte du FPHN. Selon Mme Marin, pour qui « le modèle social nordique » est la « clé de la réussite », « le développement durable ne dépend pas seulement de choix individuels, mais de [choix] politiques [et] l’on doit appeler tous les acteurs à se joindre aux efforts ».

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Jour 7 au FPHN

Après la session des messages des « régions économiques de l’ONU », qui auront rapporté les graves répercussions socio-économiques de la pandémie de COVID-19 sur chacun des continents, 10 pays présentaient leur revue nationale volontaire, dont 9 pour la première fois (Autriche, Seychelles, Syrie, Ukraine, Ouzbékistan, Mozambique, Papouasie-Nouvelle Guinée, Saint Vincent et Grenadine, et Trinidad et Tobago) et l’Estonie pour la deuxième fois.

De ces revues, on pourra retenir notamment celle de l’Autriche, dont le gouvernement de coalition « turquoise-verte » formé en janvier 2020 compte en son sein les écologistes pour la première fois de son histoire. L’Autriche, qui avait, à dire d’experts, abandonné depuis une dizaine d’année la promotion du développement durable au niveau national pour en laisser la responsabilité à ses länder, était le dernier pays de l’Union européenne à ne pas avoir rendu compte devant le FPHN.

Pour l’ONG SDG Watch, qui s’exprimait après la présentation gouvernementale, la revue nationale de l’Autriche et les engagements du gouvernement marquaient un « tournant majeur » dans le portage des ODD.

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Figure 1258

La Revue autrichienne aura mis en avant trois domaines prioritaires :

  1. le numérique (sujet récurrent pour la plupart des pays, et notamment pour l’Estonie engagée depuis plusieurs années dans une numérisation poussée de son administration),
  2. « ne laisser personne de côté », avec une attention portée aux femmes, aux jeunes et aux handicapés,
  3. l’action contre le changement climatique, avec un engagement de parvenir à 100% d’énergie renouvelable (précisant non nucléaire) et une décarbonisation du secteur du chauffage à l’horizon 2040.
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Figure 1259

La présentation de l’Ukraine par la Première ministre adjointe en charge de « l’intégration européenne et euro-atlantique » donnait lieu pour sa part aux mêmes escarmouches diplomatiques avec la Russie que la Géorgie deux jours avant, les deux pays partageant d’avoir vu une partie de leurs territoires annexés manu militari par le même voisin.

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Figure 520

La présentation de la Syrie, et « son engagement à la réconciliation nationale », à laquelle seules la Chine et la Russie réagissaient, rappelait elle-aussi que le Forum politique de haut niveau demeure une enceinte de l’ONU, où les appels au développement durable et à la coopération internationale se heurtent parfois aux réalités géopolitiques moins idéales.

Pour aller plus loin... Le Forum politique de haut niveau


Jour 8 au FPHN

Pour ce dernier jour, les Comores, la République démocratique du Congo, le Kirghizstan, la Libye, le Malawi, la Moldavie, la Zambie, la Barbade, le Libéria et les Iles Salomon présentaient leur revue nationale volontaire (RNV) pour la première fois. On pourra retenir notamment :

Les Comores

L’Union des Comores, qui a rejoint le groupe des pays à revenu intermédiaire en juillet 2019 vise à devenir « un pays émergent » à l’horizon 2030. À cet effet, elle a révisé son cadre stratégique de développement, la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCA2D) pour l’aligner à l’Agenda 2030 et s’est doté d’un plan de développement à l’horizon 2030, le Plan Comores Émergent (PCE), qui est devenu le document de planification nationale de référence. Celui-ci prévoit notamment de développer le secteur du tourisme, l’économie bleue, le rôle des Comores dans les flux financiers et logistiques au sein de l’Océan indien, la modernisation de l’agriculture et le développement de l’industrie. De nombreux progrès sociaux et économiques ont été enregistrés ces dernières années (pauvreté, santé maternelle, accès à l’électricité et à l’eau potable, etc.), que le passage du cyclone Kenneth en septembre 2019 et l’apparition du COVID-19 sont susceptibles de fragiliser.

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Figure 522

La République démocratique du Congo

Deuxième pays d’Afrique par sa superficie, quatrième par sa population (premier dans l’espace francophone) dont la moitié a moins de 15 ans, la République démocratique du Congo affronte des défis de taille, parmi lesquels la stabilité politique, les conflits armés dans l’est du pays, l’accroissement rapide de certaines aires urbaines, un grande dépendance aux revenus issus de l’exportation des matières premières non transformées, lesquelles ont vu leurs prix baisser - diminuant d’autant les ressources financières du pays, et une large prédominance du secteur informel.

D’un autre côté, la République démocratique du Congo est riche de forêts qui couvrent 65% du territoire, de ressources en eau, qui représentent 50% des réserves du continent, et d’une incommensurable biodiversité avec 9 parc nationaux classés au patrimoine mondial de l’Humanité. Si des progrès socio-économiques ont pu être accomplis (santé maternelle et infantile, accès à l’éducation, à l’eau potable, à l’énergie, etc.), la situation de la malnutrition infantile reste préoccupante et l’indice de développement humain (IDH) est l’un des plus faibles de la planète (le 174e en 2018).

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Figure 523

Bilan du FPHN

La secrétaire générale adjointe des Nations Unies, Mme Amina J. Mohammed, concluait le Forum avec un message d’espoir en appelant à maintenir la dynamique lors des rendez-vous à venir en septembre, notamment la célébration du 75e anniversaire des Nations-Unies, les rendez-vous de haut niveau sur la biodiversité et sur l’égalité des genres, et pour le « moment ODD » décidé lors du sommet de septembre 2019 et appelé à être convié par le secrétaire général à chaque assemblée générale des Nations Unies.

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Figure 524

La déclaration ministérielle du FPHN, négociée non pas en séance mais par les canaux diplomatiques entre représentations permanentes des États, n’emportait pas au dernier jour du Forum le consensus nécessaire à son adoption. Elle devait être placée sous « procédure de silence » pour n’être adoptée que le mercredi 22 juillet, dernier jour de la réunion du Conseil économique et social de l’ONU sous l’égide duquel s’était tenu le FPHN, à condition que ce « silence » ne fût rompu par aucune délégation entre temps. Le silence était rompu, finalement, par les petits États insulaires en développement estimant le langage sur le climat insuffisamment ambitieux, par le groupe des États arabes sur la question des territoires occupés, par le G77 sur pas moins de huit points (occupation, commerce, climat, relance verte, sanctions, aide publique au développement et solutions basées sur la nature) et par la Russie. Après les premières anicroches provoquées par les États-Unis en 2018 et 2019, mais qui n’avaient pas alors empêché le vote à la majorité d’une déclaration, le FPHN 2020 se terminait donc pour la première sans l’adoption de déclaration ministérielle.

Au final, malgré la pandémie de COVID-19 qui aura obligé le Forum à se tenir en format dématérialisé, moyennant parfois quelques problèmes techniques et des restrictions à la taille des délégations - et donc à la participation, le FPHN 2020 sera parvenu à maintenir la mobilisation pour la réalisation de l’Agenda 2030, grâce à l’engagement des 47 pays qui se seront prêtés à l’exercice de redevabilité sur la mise en œuvre des ODD au travers de leurs revues nationales volontaire (26 présentant pour la première fois, 20 pour la deuxième fois et le Bénin pour la troisième).

Les « pays du Sud », autrefois familiers des Objectifs du millénaire pour le développement 2000-2015, continuent de mettre en œuvre de manière sérieuse et appliquée le cadre de référence du développement durable adopté en 2015, qu’ils placent au centre de leurs stratégies de croissance et de développement durable, pilotées la plupart du temps par les chefs d’exécutifs. A ceux-là s’ajoutent quelques « pays du Nord » exemplaires en matière de mobilisation pour les ODD, parmi lesquels la Finlande fait figure de championne toutes catégories. L’ensemble confirme que les ODD sont définitivement devenus la grammaire des institutions internationales et le meilleur – peut-être parce que le seul - outil pour parvenir à un monde meilleur en 2030.

Alors que la pandémie de COVID-19 expose et aggrave les faiblesses structurelles dans tous les pays qui, comme l’avait souligné le secrétaire général des Nations Unies, M Guterres, résultent de « nos erreurs du passé et du présent », ce qui devait être « la décennie de l’action » devient « la décennie de la reconstruction ».

Il faut maintenant ne pas abandonner mais redoubler d’efforts.

Pour aller plus loin... Le Forum politique de haut niveau