La biodiversité, un atout de développement économique et un engagement dans la transition écologique : témoignage du Pays de Grasse

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1. En quoi la biodiversité et ses applications sont un atout de développement économique et de partenariats renouvelés du Pays de Grasse ?

Depuis le début des années 2000, les communes de la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse avec Grasse, comme ville centre, ont eu pour projet de territoire le développement de la naturalité fort de son tissu industriel et de ses compétences. Concentrées autour des activités de la parfumerie (mais plus largement des produits cosmétiques, détergents et produits agroalimentaires), ces entreprises sont expertes en matière de transformation du naturel. Le projet consistait, dans une logique d’intégration verticale, de réunir et de dynamiser la totalité de la chaîne de valeur de cette filière, depuis la culture des plantes à parfum et aromatiques, jusqu’à la production d’ingrédients aromatiques et leur formulation dans des produits finis. Cela impliquait bien sûr un soutien au redéveloppement de la culture de PPAM mais également la mise en place de nouveaux programmes de R&D, dont entre autre la recherche de nouvelles matières premières naturelles principalement pour la cosmétique.

Ainsi, depuis 2010, date d’inauguration de l’Espace Jacques Louis Lions qui réunit autour des services de la Communauté d’Agglomération une pépinière d’entreprises, un laboratoire de recherche et l’Université de Nice avec son master Foqual, la naturalité, dont particulièrement la valorisation de la biodiversité végétale, constitue le cœur de notre projet de développement économique.

2. Comment les acteurs économiques, et d’autres acteurs du territoire, se sont impliqués dans cette démarche ?

Les Alpes-Maritimes sont un hot spot mondial de la biodiversité. Le département accueillerait 58 % des espèces présentes en métropole. Le territoire constitué de la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse (CAPG), réunissant depuis 2014, 23 communes, s’élève de 6 à 1 700m d’altitude. Ainsi, sa biodiversité faunistique et végétale est immense. Le territoire devient à cette dimension, encore plus riche d’agriculteurs, et de professionnels dont l’activité est principalement axée sur la découverte du monde sauvage.

Guides naturalistes, sports de pleine nature, Réserve Biologique des Monts d’Azur, forment le tissu économique du Parc Naturel Régional des Préalpes d’Azur. C’est en s’appuyant sur ces richesses naturelles, humaines et économiques que Monsieur Jérôme Viaud, Maire de Grasse, Président de la Communauté d’Agglomération du Pays de Grasse et Vice-Président à l’environnement du Département des Alpes-Maritimes, a souhaité impulser une nouvelle dynamique. Logiquement, lorsque Monsieur Loïc Dombreval, Député de la deuxième circonscription des Alpes-Maritimes, Monsieur Patrice Longour, fondateur de la Réserve biologique des Monts d’Azur (RBMA) et Madame Annabelle Jaeger alors membre du CESE, ont suggéré à Monsieur Viaud un Contrat de Transition Ecologique de la biodiversité fort bien argumenté, celui-ci a décidé de mettre à disposition tous les moyens nécessaires à sa conclusion.

3. Quels types de leviers vous ont paru particulièrement efficaces pour impulser la démarche et mettre en œuvre les actions ?

Afin de donner corps à ce CTE et de le faire naitre au mieux, plusieurs partenariats se sont mis en œuvre. Tout d’abord un partenariat financier avec l’ADEME permettait le recrutement d’un Chef de projet au côté du Directeur projet mis à disposition par la CAPG. Une coprésidence partagée avec le PNR des Préalpes d’Azur permettait d’intervenir sur un périmètre étendu de la CAPG à celui de l’entier PNR. La Sous-Préfecture de Grasse mettait à disposition les moyens nécessaires à l’ingénierie financière, le CEREMA ses compétences en particulier pour élaborer les indicateurs et mesurer l’impact du futur Contrat, la Banque des Territoires viendrait en soutien sur les gros projets si nécessaire. Dans le but d’associer le plus grand nombre à la rédaction du contrat et de faire émerger les projets, un Mini-Grenelle était organisé le 8 novembre 2018 au Palais des Congrès de Grasse.

Il a alors été possible de réunir de nombreux partenaires : monde agricole (Chambre d’Agriculture, syndicats agricoles), entreprises locales de toutes natures prêtes à s’engager dans la transition écologique, ONG locales, COFOR, CRPF, LPO, CEN PACA, APNPCEN, FDC, Conseils de Développement…

A la suite de cette très riche journée de travail de nombreuses réunions thématiques ont pu se tenir afin de finaliser la rédaction du Contrat et d’élaborer son premier plan d’action. Pour en partager au mieux la richesse, une plateforme collaborative était créée et mise à disposition de tous les participants, de facto membres du Comité Technique CTE qui se réunit deux fois par an. Signé le 3 juin 2019, le Contrat de Transition Ecologique du Pays de Grasse et supervisé par son Comité de Pilotage amené à se réunir une fois par an.

C’est la qualité de la concertation, la réunion tous les deux mois de la Cellule Opérationnelle -qui réunit la CAPG, le PNR, la Sous-préfecture de Grasse, et la RBMA-, la mise à disposition d’un Chef projet et le partage régulier de tous les travaux via la plateforme collaborative qui permettent de maintenir la dynamique et de concrétiser les actions.

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