Le cinquième objectif est spécifiquement dédié à l’autonomisation des filles et des femmes. Il concerne l’égalité entre les sexes et vise à mettre fin à toutes les formes de discriminations et de violences contre les femmes et les filles dans le monde entier. Les cibles définies concernent : la lutte contre les discriminations et contre les violences faites aux femmes, l’accès des femmes à des fonctions de direction et de décision et l’accès universel aux droits sexuels et reproductifs. Il agit en interrelation avec les 16 autres ODD : il permet la conception et la mise en œuvre de toutes les politiques publiques au prisme du genre et encourage la mise en place de politiques dédiées à la lutte contre les inégalités qui subsistent et nécessitent des mesures positives en faveur des femmes.

Présentation
Cibles
Titre de la cible | Descriptif de la cible |
---|---|
Lutte contre les discriminations | 5.1 : Mettre fin, dans le monde entier, à toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes et des filles. |
Violences et exploitation | 5.2 : Éliminer de la vie publique et de la vie privée toutes les formes de violence faite aux femmes et aux filles, y compris la traite et l’exploitation sexuelle et d’autres types d’exploitation. |
Mariage forcé et mutilations | 5.3 : Éliminer toutes les pratiques préjudiciables, telles que le mariage des enfants, le mariage précoce ou forcé et la mutilation génitale féminine. |
Promotion et partage des travaux domestiques | 5.4 : Faire une place aux soins et travaux domestiques non rémunérés et les valoriser, par l’apport de services publics, d’infrastructures et de politiques de protection sociale et la promotion du partage des responsabilités dans le ménage et la famille, en fonction du contexte national. |
Participation et accès aux postes de direction | 5.5 : Garantir la participation entière et effective des femmes et leur accès en toute égalité aux fonctions de direction à tous les niveaux de décision, dans la vie politique, économique et publique. |
Santé sexuelle et procréation | 5.6 : Assurer l’accès de tous aux soins de santé sexuelle et procréative et faire en sorte que chacun puisse exercer ses droits en matière de procréation, ainsi qu’il a été décidé dans le Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement et le Programme d’action de Beijing et les documents finals des conférences d’examen qui ont suivi. |
Droit et accès aux ressources | 5.a : Entreprendre des réformes visant à donner aux femmes les mêmes droits aux ressources économiques, ainsi qu’à l’accès à la propriété et au contrôle des terres et d’autres formes de propriété, aux services financiers, à l’héritage et aux ressources naturelles, dans le respect du droit interne. |
Technologies et autonomisation | 5.b : Renforcer l’utilisation des technologies clefs, en particulier l’informatique et les communications, pour promouvoir l’autonomisation des femmes. |
Politiques d’égalité | 5.c : Adopter des politiques bien conçues et des dispositions législatives applicables en faveur de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles à tous les niveaux et renforcer celles qui existent. |
Indicateurs de suivi
Les indicateurs de suivi mondial des 17 Objectifs de développement durable ne conviennent pas nécessairement à la situation et enjeux de chaque pays. Des déclinaisons ont été proposée aux échelles européenne et française.
- Indicateurs de suivi nationaux : Indicateurs français (www.insee.fr)
- Indicateurs de suivi européens : Indicateurs d’Eurostat (www.ec.europa.eu)
- Indicateurs de suivi internationaux : Indicateurs de l’ONU en anglais (www.unstats.un.org)
Où en est la France ?
Enjeux domestiques
Lors de la Journée mondiale de lutte contre les violences faites aux femmes en novembre 2017, le président de la République Emmanuel Macron a déclaré l’égalité entre les femmes et les hommes « grande cause nationale ». Le pays s’est donc engagé à redoubler d’efforts dans ce domaine, avec plusieurs priorités pour les cinq prochaines années : l’éducation et le combat culturel en faveur de l’égalité, l’accompagnement des victimes de violences et le renforcement de l’arsenal répressif. En outre, l’égalité professionnelle et ses multiples vecteurs sont un axe fort du plan qui sera déployé sur cinq ans.
L’objectif de cette politique d’égalité française volontariste est de traduire dans les faits le principe d’égalité inscrit dans les lois de la République, et de faire ainsi évoluer la vie quotidienne des femmes. Pour cela, la France dispose d’un ministère dédié et de programmes d’action interministériels ambitieux.
40 % des femmes françaises ont subi une injustice en raison du sexe (enquête CSA, 2016).
Enjeux internationaux
Les enjeux autour de l’égalité femme-homme sont des questions d’éthique politique et de valeurs universelles portées et promues par la France dans son plaidoyer international.
La vision française en matière d’égalité entre les sexes est donc celle d’un monde où toutes et tous ont accès aux soins de qualité et où toutes et tous ont accès à une éducation complète à la sexualité. Elle est également celle d’un monde où aucune femme ne doit risquer sa vie pour éviter une grossesse non désirée et où les jeunes ne doivent plus risquer de subir des pratiques néfastes, car les droits sexuels et reproductifs sont fortement liés aux dynamiques démographiques, et constituent donc un des piliers majeurs du développement durable.
70 % des personnes pauvres dans le monde sont des femmes (Unifem, 2008).
Chiffres clés
- Les femmes sont davantage touchées par la précarité : en 2015, 54 % des femmes contre 46 % des hommes percevaient le Revenu de solidarité active (RSA )(Ministère des Solidarités et de la Santé, 2016)
- Dans le domaine de l’emploi, à temps de travail égal, les femmes gagnent en moyenne 18,6 % de moins que les hommes dans les secteurs privé et public. (Insee, 2014).
- Dans le domaine du pouvoir politique, les inégalités, bien que persistantes, semblent avoir tendance à se réduire : les élections législatives de 2017 ont marqué un tournant historique avec 38,7 % des sièges occupés par les femmes contre 26,9 % sous la précédente législature (Observatoire des Inégalités, 2017).
Actions de la France
Action de l’État
Plusieurs lois récentes témoignent de la détermination des pouvoirs publics et de l’engagement de la France en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes :
La loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes vise à amoindrir l’écart de représentation entre les femmes et les hommes au sein de l’Assemblée Nationale, en pénalisant les partis ne respectant pas la parité des élections législatives.
La loi du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi insère dans le code du travail un article interdisant tout agissement sexiste.
La loi du 13 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et à accompagner les personnes prostituées vise à mieux accompagner et prendre en charge les personnes prostituées en renforçant les moyens d’enquête et de poursuite contre la traite des êtres humains et le proxénétisme.
La loi du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels renforce la prévention et la lutte contre les agissements sexistes dans l’environnement professionnel.
Divers plans et guides ont également été mis en place tels que :
Le 1er plan interministériel à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes (2016-2020) répertorie les objectifs chiffrés dont la France s’est dotée pour améliorer l’égalité entre les femmes et les hommes : depuis janvier 2017, le taux de 40% de femmes est obligatoire dans les conseils d’administration ou les conseils de surveillance des sociétés cotées, publiques et privées, et les entreprises de plus de 250 salariés.
Le 5ème Plan de mobilisation contre toutes les violences faites aux femmes (2017-2019) traduit l’engagement de l’État pour permettre aux femmes victimes de violences, d’accéder à leur droit d’être protégées et accompagnées, pour sortir des violences et se reconstruire.
Le plan sectoriel mixité du numérique signé le 31 janvier 2017 constitue un levier de mobilisation et d’actions pour promouvoir l’égalité des femmes et des hommes au sein de ce secteur.
Le « tour de France de l’égalité » lancé d’octobre 2017 à mars 2018 avec plus de 300 ateliers dans les 18 régions de métropole et d’outre-mer, doit permettre de repérer sur le terrain les initiatives originales pour l’égalité femme-homme afin de les dupliquer.
Le « guide égalité femmes-hommes. mon entreprise s’engage » produit par le ministère du Travail est destiné aux TPE-PME ayant pour ambition de lever les freins liés aux stéréotypes et de favoriser le développement de plans d’action en faveur de l’égalité professionnelle.
À l’international
La stratégie genre et développement 2018-2022 a été adoptée en concertation avec la société civile et vise le renforcement des acquis en matière d’égalité femmes-hommes, en termes de traçabilité et de redevabilité de l’aide au développement, comparativement à la stratégie précédente. À travers ce texte, La France inscrit la diplomatie des droits des femmes au cœur de son action extérieure. En effet, pour la première fois la thématique de l’égalité entre les femmes et les hommes s’intègre à l’ensemble de la politique internationale (d’influence, économique, culturelle…).
La stratégie de coopération internationale sur les enjeux de population, de santé et droits sexuels et reproductifs pour 2016-2020 se concentre sur l’Afrique de l’ouest, et s’articule autour des trois objectifs prioritaires : améliorer les cadres normatifs internationaux, régionaux et nationaux en matière des droits sexuels et reproductifs, augmenter l’accès aux méthodes modernes de contraception ainsi que faciliter l’accès des adolescentes et des jeunes aux services de santé sexuelle et reproductive et réduire les pratiques néfastes.
Dans le cadre de l’initiative Muskoka, la France a soutenu des programmes de santé sexuelle et reproductive dans neuf pays d’Afrique francophone, à hauteur de 100 millions d’euros sur la période 2011-2015. Le Fonds a été abondé de nouveau en 2017, à hauteur de 10 millions d’euros.

Action des acteurs non-étatiques
Fondé en 2003, l’Observatoire des inégalitésest un organisme privé indépendant qui a pour mission de dresser un état des lieux le plus complet possible des inégalités, notamment liées au genre, en France, en Europe et dans le monde. En 2018, l’Observatoire publie une analyse sur la sous-représentation des filles dans les filières scientifiques et technologiques.
Le réseau francophone « genre en action » a été lancé avec l’appui du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Il a pour ambition de permettre à toutes celles et ceux impliqué-es dans les questions de développement au Nord et au Sud de s’informer, de se former et d’échanger sur les enjeux et la pratique de l’approche « genre et développement ».
#JamaisSansElles est un mouvement créé en 2018 en faveur de la mixité, promu par une centaine d’entrepreneurs humanistes, d’acteurs du numérique, des médias, de l’éducation, de la politique, habitués des débats et manifestations publiques, mais refusant désormais d’y participer si des femmes n’y sont pas également associées.
Pour aller plus loin
Consulter les ressources liées à l’ODD5 :
S’appuyer sur l’éducation et la formation tout au long de la vie
Agir pour la santé et le bien-être de toutes et tous
Lutter contre les inégalités et la pauvreté et assurer la solidarité et la cohésion sociale