Comprendre notre histoire globale : entre Origines de David Christian et La fin de la mégamachine de Fabian Scheidler

Face à la crise écologique actuelle, deux ouvrages apportent des éclairages intéressants et complémentaires : Origine de Christian David interroge les racines de notre rapport à la nature à travers une fresque romanesque et anthropologique, tandis que La Fin de la Mégamachine de Fabian Scheidler décortique les mécanismes historiques, économiques et idéologiques qui ont mené à la destruction systématique du vivant. À travers leurs approches distinctes — fictionnelle pour l’un, analytique pour l’autre. Ces deux ouvrages invitent à repenser en profondeur notre civilisation et sa relation à la naturel.

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« Origines, une grande histoire du monde, du Big Bang à nos jours » de David Christian, historien et universitaire américain, propose une fresque ambitieuse : raconter l’histoire de l’univers, de la naissance du cosmos jusqu’aux sociétés humaines contemporaines. À travers le concept de "Big History", l’auteur établit un fil conducteur entre cosmologie, biologie, et histoire sociale, en montrant comment, étape après étape, des formes croissantes de complexité ont émergé.

Paru en mars 2025, l’ouvrage se distingue par une perspective globale et pédagogique. Il met en lumière les processus d’organisation naturelle et humaine, avec une forme de fascination pour la manière dont la matière, la vie puis les sociétés se sont structurées au fil du temps. Mais cette approche reste relativement distante des enjeux politiques et écologiques qui traversent notre époque.

C’est précisément là que se situe « La fin de la mégamachine » de Fabian Scheidler, publié en 2020. Loin de retracer l’ensemble de l’histoire cosmique, Scheidler se concentre sur l’histoire des derniers siècles, en dénonçant les logiques de pouvoir, d’exploitation et de destruction qui sous-tendent le capitalisme industriel. Son analyse met en évidence les coûts humains, sociaux et surtout écologiques d’un système fondé sur l’accumulation et la domination.

Ainsi, si Origines donne le vertige face à la complexité du monde, La fin de la mégamachine nous ramène sur terre, en appelant à une prise de conscience sur l’impasse écologique dans laquelle notre modèle économique nous entraîne. L’un nous aide à comprendre comment l’humanité est devenue une force géologique majeure ; l’autre interroge les conséquences destructrices de cette puissance.

Origines, de David Christian
La fin de la mégamachine, de Fabian Scheidler