Quels impacts des labels alimentaires sur la biodiversité ? Les conclusions de l’étude BiodivLabel

Tous les labels alimentaires se valent-ils en matière de biodiversité ? Une étude inédite de l’INRAE et de l’Ifremer met en lumière les limites – et les promesses – de ces dispositifs, à l’aube du déploiement d’un affichage environnemental obligatoire en France.

Étude « BiodivLabel » - INRAE / Ifremer
Crédits : INRAE Agrandir la figure 3019

Étude «  BiodivLabel  » - INRAE / Ifremer

Le 29 avril 2025, l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et l’Ifremer (Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer) ont dévoilé les conclusions de l’étude «  BiodivLabel  », initiée en 2022 dans le sillage de la loi Climat et Résilience. Cette loi, adoptée en 2021, vise à intégrer plus fermement les enjeux écologiques dans l’économie française, notamment à travers l’instauration d’un affichage environnemental obligatoire sur les produits alimentaires. C’est dans ce cadre que l’étude BiodivLabel a été lancée : son objectif était de mieux comprendre si et comment les labels alimentaires influencent la biodiversité.

Concrètement, l’étude a passé en revue 12 dispositifs de certification agricole et aquacole (AB, HVE, Label Rouge, AOP, MSC, ASC…), en interrogeant leur capacité à favoriser la diversité biologique dans les milieux terrestres et marins. À défaut de données écologiques systématiques, les chercheurs se sont appuyés sur les cahiers des charges des labels pour identifier les pratiques susceptibles d’avoir un effet – positif ou négatif – sur la faune, la flore, les sols ou les habitats aquatiques.
Les résultats révèlent une image contrastée. Si certains labels, comme l’agriculture biologique, favorisent clairement des pratiques bénéfiques (moindre usage de pesticides, rotation des cultures, maintien d’infrastructures écologiques), d’autres sont plus flous ou moins ambitieux en matière de biodiversité. L’étude insiste aussi sur la nécessité de mieux documenter scientifiquement les effets réels sur le terrain, aujourd’hui largement méconnus.

En filigrane, le rapport BiodivLabel soulève un enjeu de fond  : comment rendre crédible et utile un affichage environnemental pour les consommateurs, sans céder au greenwashing ?
Les auteurs appellent à une meilleure structuration des indicateurs de biodiversité, condition sine qua non pour que cet affichage reflète la réalité écologique des produits. À l’heure où la France s’apprête à déployer cette mesure à grande échelle, les conclusions de l’étude résonnent comme un appel à la rigueur et à l’ambition pour préserver les écosystèmes tout au long des chaînes de production.