Rapport du réseau européen de développement durable (ESDN)

Mise en œuvre de l’Agenda 2030 dans les États européens - Quels mécanismes de gouvernance ?

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Figure 210

Le réseau européen de développement durable (ESDN) réunit les administrations en charge du développement durable dans les États européens.

Son dernier rapport offre une comparaison de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 dans une trentaine de pays, basée sur les réponses fournies par les pays eux-mêmes, sur des questions portant sur la stratégie de mise en œuvre, la gouvernance, l’éventuelle intégration dans le budget, la participation des parties prenantes, la question des générations futures, l’évaluation et le suivi, etc.

Des réponses – hétérogènes selon les pays, l’on note des niveaux d’appropriation et d’impulsion politiques très variables.

Pour autant, il ressort que l’Agenda 2030 a fourni un moyen d’améliorer l’ancrage du développement durable au sein des gouvernements : 9 d’entre eux ont décidé d’en confier la responsabilité au Premier ministre ; le ministère de l’environnement ou du développement durable reste en charge dans 12 pays ; les affaires étrangères sont associées dans la majeure partie au titre de l’action extérieure.

La grande majorité des pays européens ont élaboré (ou sont en cours) des stratégies de mise en œuvre et ont adopté un jeu d’indicateurs nationaux : dans 13 pays sur 22, la stratégie traite chacun des 17 Objectifs de Développement Durable ; dans les 9 autres pays, la stratégie définit des priorités nationales, lesquelles sont reliées aux ODD.

L’Agenda 2030 a également permis d’améliorer ou développer les mécanismes de coordination et de coopération avec les parties prenantes : dans tous les pays interrogés pour l’enquête, il ressort qu’il existe au moins un type de mécanisme pour la consultation des acteurs de la société civile (que cela soit à l’occasion de l’élaboration de la stratégie ou de celle du rapport national volontaire à l’ONU).

Le Parlement est plus ou moins activement associé dans une vingtaine d’États. Cette implication peut aller de la simple réception d’un rapport du gouvernement jusqu’à la discussion en commissions spécialisées, voire jusqu’à des débats en séance plénière (Finlande).

L’intégration de l’Agenda 2030 dans le budget de l’État reste le graal de la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et très peu de pays déclarent avoir commencé à y travailler : au premier rang d’entre eux figurent l’Islande et la Finlande, qui bénéficient d’un engagement fort du ministère des finances. Le budget de l’État, et son élaboration, présente également l’avantage que sa discussion implique nécessairement le Parlement, fournissant ainsi d’autant l’opportunité de familiariser les parlementaires avec les ODD.