Une avancée mondiale pour la protection des glaciers

Pour la première fois dans l’histoire de l’UICN, une motion internationale pour la protection des glaciers et des écosystèmes postglaciaires a été adoptée à l’unanimité. Initiée par la France, cette avancée intervient dans le cadre de l’Année internationale de la préservation des glaciers et s’inscrit dans une dynamique mondiale de protection et de science de la cryosphère.

Première motion internationale pour la protection des glaciers et des écosystèmes postglaciaires
Crédits : UNESCO - @Angie AGOSTINO Agrandir la figure 3322

Première motion internationale pour la protection des glaciers et des écosystèmes postglaciaires

Lors du Congrès mondial de la nature de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), qui s’est tenu à Abou Dhabi du 9 au 15 octobre 2025, la première motion internationale pour la protection des glaciers et des écosystèmes postglaciaires a été votée à l’unanimité. Une avancée inédite en cette Année internationale de la préservation des glaciers, proclamée par l’ONU.

Cette motion marque une étape déterminante pour la protection des glaciers et des écosystèmes postglaciaires dans le monde, et elle est d’origine française. Initiée par Réserves naturelles de France et soutenue par de nombreux partenaires, dont Ludovic Schultz du Parc national des Écrins, elle s’inspire des travaux du projet Ice&Life, piloté par l’association Marge sauvage avec Asters et nourri des propositions du glaciologue Jean-Baptiste Bosson.

En appelant à renforcer la conservation in situ et à mieux intégrer ces milieux dans les politiques environnementales, l’UICN souligne l’importance stratégique de la cryosphère : régulation du climat, stockage de l’eau, rôle dans les cycles biogéochimiques.

Cette avancée internationale résonne pleinement avec la Stratégie française de prévention des risques glaciaires et périglaciaires lancé en 2024. Cette stratégie, s’inscrit dans le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) lancé en 2024. À titre d’exemple, les glaciers français ont déjà perdu la moitié de leur superficie depuis le Petit Âge glaciaire, et les projections indiquent qu’ils pourraient avoir quasiment disparu d’ici 2100. Structurée autour de trois axes, anticiper, protéger, s’adapter, cette stratégie vise à améliorer la connaissance scientifique (instrumentation, modélisation, surveillance), à accompagner les collectivités dans la gestion des risques et à développer une véritable culture du risque en montagne. Cette approche opérationnelle répond à l’urgence : la fonte des glaces accroît les dangers d’éboulements, de ruptures de lacs glaciaires ou de déstabilisation du pergélisol.
Parallèlement, la Décennie d’action pour les sciences de la cryosphère (2025–2034), portée par les Nations unies, vient offrir un cadre scientifique et politique global. Elle encourage le développement de systèmes d’observation plus robustes, la réduction des inégalités de capacités entre pays, la création de centres de connaissances régionaux et une meilleure articulation entre science et décision publique. En plaçant la cryosphère au cœur de l’agenda international, cette initiative ouvre la voie à des stratégies d’adaptation inclusives, fondées sur la coopération scientifique et le dialogue avec les communautés locales.

Ces trois dynamiques convergent : la protection des glaciers n’est plus seulement un enjeu climatique, mais aussi un impératif de conservation, de sécurité et de justice sociale.