Une Europe lucide face à l’urgence du développement durable

Une enquête menée par le Pacte mondial Réseau France dans seize pays européens révèle un consensus solide autour de la nécessité d’une transition plus ambitieuse.

Une étude du Pacte mondial de l'ONU – Réseau France met en lumière une opinion publique européenne largement favorable au développement durable
Une étude du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France met en lumière une opinion publique européenne largement favorable au développement durable - Crédits : Pacte mondial de l’ONU – Réseau France, en collaboration avec les autres Réseaux européens participants. Agrandir la figure 3301

Une étude du Pacte mondial de l’ONU – Réseau France met en lumière une opinion publique européenne largement favorable au développement durable

À l’occasion de la 80e Assemblée générale des Nations unies, le Pacte mondial de l’ONU – Réseau France publie une étude sur la perception du développement durable par les Européens. Réalisée avec l’institut Kantar auprès de 13 000 personnes dans seize pays, elle dresse un tableau cohérent : la majorité des citoyens européens adhèrent aux principes du développement durable et souhaitent un engagement plus marqué des pouvoirs publics et des entreprises.

Selon les résultats, 80 % des citoyens de l’Union européenne estiment que le développement durable devrait figurer parmi les priorités des gouvernements et de l’UE. 85 % jugent que des réglementations plus strictes à l’égard des entreprises sont nécessaires pour construire un modèle plus durable. Ces chiffres traduisent une opinion publique globalement favorable aux politiques environnementales et sociales, mais aussi une attente forte de régulation et de transparence.

Les gouvernements et les institutions européennes restent perçus comme les principaux acteurs de la transition, mais les entreprises occupent désormais une place importante dans cette responsabilité partagée : 37 % des répondants les identifient comme des acteurs clés, devant les ONG ou les citoyens. Pourtant, une majorité estime que leur contribution concrète demeure limitée sur des enjeux tels que les droits humains, le travail ou l’environnement. Cette perception ambivalente illustre un rapport de confiance encore fragile entre les entreprises et les citoyens.

Les Européens semblent néanmoins reconnaître la nécessité d’une économie plus durable : 73 % considèrent que la durabilité peut renforcer la compétitivité des entreprises, et 69 % voient dans l’intelligence artificielle un levier pour accélérer la transition. Dans le même temps, 75 % estiment que gouvernements et entreprises devraient investir davantage dans la mise en œuvre des Objectifs de développement durable, même si seuls 37 % croient encore possible de les atteindre d’ici 2030.

En France, les résultats s’inscrivent dans la moyenne européenne. Les jeunes et les habitants des villes moyennes apparaissent un peu plus sensibles aux enjeux, mais la préoccupation pour le développement durable traverse l’ensemble de la société. Cette étude esquisse ainsi le portrait d’une Europe lucide, attachée à l’idée de progrès durable, mais consciente du chemin qu’il reste à parcourir.