Forum politique de haut niveau 2021 - jour 6

Publié le 14 juillet 2021


À l’International

Le thème de cette édition 2021 du FPHN sera : « Une reprise durable et résiliente après la pandémie de COVID-19 qui promeut les dimensions économiques, sociales et environnementales du développement durable : construire une voie inclusive et efficace pour l’atteinte de l’Agenda 2030 dans le contexte de la décennie d’action et la réalisation du développement durable »

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Les sessions officielles


Session : Ouverture du Segment de haut niveau de l’ECOSOC / Segment ministériel du HLPF

La session a été présidée par M. Munir Akram (Pakistan), président de l’ECOSOC. En introduction, celui-ci a mis en avant l’importance du principe de solidarité face à la COVID-19 en déclarant notamment « Personne ne sera en sécurité, tant que tout le monde ne sera pas en sécurité ». Il a insisté sur l’urgence qu’il y avait à assurer un accès universel à la vaccination. Il a également mis ce principe de solidarité au fondement de notre action collective face à la crise climatique.
M. António Guterres, Secrétaire général des Nations unies a commencé par faire le constat de la situation dramatique dans laquelle la pandémie a plongé le monde (plus de quatre millions de morts, une chute du PIB mondial de 4,6% en 2020, 155 millions d’emplois détruits en termes d’heures travaillées, deux enfants sur trois concernés par les fermetures d’école, une recrudescence des violences et discriminations à l’encontre des femmes et des filles) tout en rappelant les défis structurels auxquels la communauté internationale fait encore face (crise climatique avec une hausse des températures déjà à 1,2°C, inégalités croissantes). Il a appelé à une action urgente pour relever ses défis, en mettant en exergue les points suivants :

  • L’importance d’un accès universel aux vaccins (autour de l’initiative Covax dans le cadre d’Act-A), qui nécessitera la production et la distribution de 11 milliards de doses.
  • Une action urgente en matière climatique, de la part des États (besoin pour tous de s’engager à baisser leurs émissions de 35% d’ici 2030 et d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050), de mobiliser la finance et de lier cette transition écologique à la création d’emplois verts.
  • Des investissements nécessaires dans une société plus juste et inclusive, notamment en faveur des femmes. Le secteur de l’aide au personne (care) doit être soutenu pour lutter contre le travail informel et soulagera les personnes (majoritairement des femmes) qui s’en charge à titre gratuit.
  • Le besoin de financer le développement, alors que les plans de relance annoncés sont de 28% du PIB dans les pays développés, de 6% dans les PRI et de seulement 1,8% dans les PMA. Le Secrétaire général a salué les initiatives existantes d’allégement et de suspension de la dette. Il a souligné que la taxation devait être un outil transformatif pour financer le développement durable et a salué l’accord historique du G20 pour redessiner l’architecture fiscale mondiale.

M. Volkan Bozkir, President de l’Assemblée générale des Nations unies est intervenu par message vidéo. Il a appelé notamment à revoir l’architecture financière mondiale, à utiliser le plein potentiel de certains catalyseurs pour la réalisation des ODD en mettant fin aux inégalités numériques et en assurer à tous un accès à l’énergie, à réduire les inégalités de genre et à renforcer la résilience et l’efficience des sociétés.

M. Imran Khan, Premier ministre du Pakistan, a dans un message vidéo largement repris les éléments déjà mentionnés par les précédents intervenants (accès aux vaccins, mobilisation de la finance pour le développement durable). Il a salué la décision de recourir aux droits de tirages spéciaux pour faire face à la crise de liquidité frappant les pays en développement et a appelé à allouer 50% de la finance verte mondiale à l’adaptation au changement climatique, dans le respect du principe de responsabilité commune mais différenciée.

Le Président de l’Indonésie, M. Joko Widodo, a pris note du retard que nous accusons pour réaliser l’ensemble des cibles des ODD d’ici 9 ans. Il a insisté sur l’urgence de garantir un accès universel aux vaccins contre la COVID-19, le besoin de prendre en compte les groupes les plus vulnérables et la nécessité de promouvoir une relance économique qui prenne en compte les enjeux sanitaires, environnementaux et sociaux.

Mme Marta Lucia Ramirez Blanco, Vice-présidente de Colombie, a présenté les mesures mises en place par la Crise pour faire face à la crise socio-économique en Colombie ayant bénéficié à plus de 10 millions de foyers pour un volume égal à 11% du PIB. Ces mesures ont été déclinées sous plusieurs formes (programmes de revenus solidaires, en faveur du travail des femmes, soutien aux petites entreprises). Enfin, elle a mis en avant les engagements de la Colombie en matière environnementale (notamment la réduction de 51% des émissions de GES d’ici 2030) et les promotions des énergies renouvelables.

Le Chancelier autrichien M. Sebastian Kurz, s’est rendue en personne à New-York et a délivré son intervention depuis la salle de l’Assemblée générale des Nations unies. Il a mis en avant le travail réalisé par l’Autriche en matière de tests COVID (2 millions par semaine sur une population de 9 millions), le système de chômage partiel financé par l’État qui aurait permis de sauver 1 millions d’emploi, le soutien aux PME, l’accélération de la numérisation (avec 1,4 milliard d’euros investis dans les infrastructures numériques). Il a salué le rôle de l’ONU, de ses agences et de ses programmes pour atténuer les effets de la crise partout dans le monde et a mis en avant la place des partenariats pour réaliser l’Agenda 2030.

Deux représentants des jeunes sont également intervenus en clôture de cette session. M. Steve Lee s’est exprimé au nom du the Major Group on Children and Youth. Il a relayé six priorités formulées à l’occasion des 10 ans du Youth Forum de l’ECOSOC : Un accès abordable à une aide psychologique pour faire face aux effets de la crise ; Des investissements dans les infrastructures digitales ; La fin des investissements dans les énergies fossiles ; L’adoption de nouvelles contributions déterminées au niveau national pour la COP 26 de Glasgow ; L’inclusion des jeunes en situation de handicap et L’adoption d’une approche multidimensionnelle dans la collecte de données sur les jeunes.

Mme Melati Wijsen, co-fondatrice de Bye Bye Plastic Bags et YouthTopia a appelé à ce que les jeunes soient bien pris en compte et mis au cœur des processus de décision en matière de développement durable.

Pour aller plus loin : Revoir l’ensemble de la session


Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Clara Beauvoir

L’ouverture de la réunion ministérielle de trois jours du Forum Politique de Haut Niveau pour le développement durable (HLPF) 2021 rassemble le Secrétaire général de l’ONU, les Présidents de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC, et les gouvernements du Pakistan, de l’Indonésie, de la Colombie et de l’Autriche. Tous appellent à un multilatéralisme qui ne laisse personne de côté. Les discussions soulignent que, pour relever les enjeux actuels et atteindre les objectifs de l’Agenda 2030 durant les neufs années restantes, il faut s’appuyer sur une volonté politique forte et inclusive.

La pandémie ayant mis en exergue des difficultés préexistantes, il est aujourd’hui admis par l’ensemble du monde que nous faisons face à une crise sanitaire, climatique, sociale, et économique sans précédent. Elle doit offrir l’opportunité d’une prise de conscience généralisée traduite en politiques d’actions efficaces et résilientes. Les contributions de la société civile sont essentielles, de même que la participation des entreprises, des fondations, de la communauté des chercheurs, des autorités locales, des villes et des gouvernements régionaux. Les populations les plus vulnérables et les minorités ne doivent plus être ignorées face à la montée des inégalités, de la faim, et de la pauvreté, qui les concerne particulièrement.

Le rôle des Nations unies dans cette transition nécessaire, est aussi affirmé par le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres, qui appelle notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les Institutions Internationales à participer davantage à la campagne vaccinale, et à supporter la création et la distribution équitable de vaccins, en particulier aux pays en développement. En effet, les pays les plus pauvres sont ceux qui souffrent le plus de la crise et qui disposent de peu de moyens pour s’en relever. Un appel général du panel est fait auprès des pays développés pour financer audacieusement une transition verte, sociale et économique post COVID-19 dans l’ensemble du monde. Pour cela, la fiscalité et la révision de la dette peuvent être des leviers efficaces.

La présentation de quarante-deux Revues Nationales Volontaires cette année est la preuve que même en période de crise mondiale, les gouvernements souhaitent davantage s’engager pour la réalisation des objectifs de l’Agenda 2030. Le président de l’Assemblé Générale des Nations Unies appelle à suivre quatre voies d’actions : améliorer l’architecture financière mondiale (élargissement de l’accès à des taux préférentiels, allègement de la dette mondiale, etc.) ; développer la numérisation ; réduire les inégalités homme / femme ; travailler à une relance verte.

Le Pakistan, l’Indonésie, la Colombie et l’Autriche réitèrent leur volonté de s’engager vers un modèle plus résilient, inclusif, et durable. Pour cela, l’accès des pays pauvres aux vaccins à des prix abordables et dans des quantités significatives semblent être la première voie à suivre, actuellement insuffisante. Le Pakistan, prochain président du G20, a choisi pour devise : « Se relever ensemble plus fort ».

Enfin, le rôle des femmes et des jeunes a été fortement souligné. Représentant la moitié de la population mondiale, les femmes doivent être davantage incluses dans la prise de décisions, notamment parce qu’elles sont des acteurs majeurs de l’économie. Les jeunes expriment également leur volonté de s’engager davantage dans les politiques décisionnaires d’une transition mondiale, qui les concernent tout particulièrement.


Session : Revues nationales volontaires 3

Compte-rendu :

Plusieurs pays ont présenté leur revue nationale volontaire pour la première fois. Les délégations présentes les ont félicités pour avoir accompli cet exercice dans des circonstances si particulières et difficiles. Pour tous les pays, la crise de la COVID-19 a eu de graves impacts sur la population et l’économie. Chaque présentation était suivi d’un temps de questions réponses avec des représentants d’autres pays membres ou de délégation du groupe des ONG. Les intervenants ont également manifesté leurs condoléances au peuple haïtien pour l’assassinat de leur Président.

L’Angola a présenté pour la première fois sa revue nationale volontaire. Par la création d’une instance de suivi des ODD en juin 2020, le pays a constaté un alignement de 82% entre la politique du gouvernement et l’orientation des Objectifs de développement durable, grâce aux investissements réalisés dans ces domaines. Déterminé à lutter contre la faim, la pauvreté et les changements climatiques, le gouvernement a mis en place des programmes pour intégrer plus de 60 000 personnes dans des activités génératrices de revenus. L’espérance de vie a augmenté de 19 ans entre 2000 et 2019 (de 42 à 61 ans) et plus de 7000 emplois ont été créés dans le monde de la santé, avec une capacité d’hospitalisation renforcée de 5580 lits. La lutte contre le paludisme, contre le VIH est également au cœur des politiques publiques. Le projet de la Banque Mondiale permet d’augmenter l’accès à l’éducation, en particulier pour les femmes. Aujourd’hui, 29,6% des élus sont des femmes. Le pays a également mentionné un programme des droits de l’homme visant à faire d’avantage participer les citoyens à l’échelle locale. Le Danemark et le Groupe des enfants et des jeunes ont souligné le problème de l’éducation des jeunes de 15 à 24 ans, en particulier les filles. La France a demandé quelles actions ont été prises pour réduire la vulnérabilité climatique qui est de 37,4%. Enfin le Portugal a demandé quelle était la stratégie pour diversifier une économie dépendante des cours du pétrole. L’Angola a répondu que l’éducation et l’égalité des genres était une priorité et que des bourses et des programmes avec UNICEF avaient été mis en place : la capacité d’éducation a été augmentée de 20%.

Antigua et Barbuda ont ensuite présenté leur première RNV, d’abord en soulignant la richesse culturelle et patrimoniale de ces îles caribéennes et sa vulnérabilité aux catastrophes naturelles. Le ministre des Affaires étrangères a rappelé qu’en tant que petit état insulaire en développement, le pays est particulièrement exposé à divers facteurs externes qui conjugués à une pandémie prolongée sapent les réalisations en matière de développement. Les recettes publiques ont chuté d’au moins 40% : la nécessité d’annulation et d’allégement de la dette n’a jamais été plus urgente, surtout lorsque le pays est écarté des dispositifs financiers internationaux, ce qui le plonge dans la pauvreté. Le ministre s’est ensuite félicité de la création du 4ème campus terrestre de l’université des Antilles, du renforcement de la protection sociale, de la création de logements abordables, de cliniques de proximité, d’un parc d’innovations et de science, de plusieurs projets d’énergie renouvelable et de mesures pour attirer d’avantage le tourisme de croisière qui est une ressource importante pour le pays. Les pêches durables constituent un autre élément crucial du développement, au côté des zones maritimes protégées. En 2016, le Gouvernement a décrété une interdiction de tous les plastiques à usage unique : une action ambitieuse pour un petit pays qui appelle au dialogue multilatéral pour atteindre les ODD. Le Royaume-Uni a ensuite demandé quelles mesures concrètes ont été prises pour renforcer adaptation et résilience face au changement climatique et quel soutien Antigua et Barbuda attendent-elles de leurs partenaires. Sainte-Lucie a demandé quel avait été le mécanisme pour consulter les parties prenantes en temps de pandémie, et le grand groupe des ONG a demandé comment assurer le suivi des consultations citoyennes dans le cadre des processus locaux. Antigua et Barbuda ont insisté sur l’importance de l’aide financière, notamment face aux changements climatiques.

Cuba a ensuite insisté lors de sa première RNV sur les conséquences d’une politique génocide de blocus économique, commercial et financier qui dure depuis plus de 60 ans, obstacle au développement du pays, et qui s’est aggravé ces dernières années. Face à la pandémie, Cuba se targue d’un des taux de mortalité les plus bas d’Amérique latine : le pays dispose de 5 candidats vaccins et espère pouvoir vacciner sa population en 2021. Pour atteindre les ODD à l’horizon 2030, Cuba compte sur un multilatéralisme renforcé. Le rapport présenté aujourd’hui est le fruit d’un d’une élaboration qui a été marquée par une très grande transparence et par une participation et inclusion de tous les acteurs. Le plan national de développement intègre les ODD grâce à 6 axes stratégiques avec notamment la protection sociale, la réduction des inégalités. Le système national de statistique permet d’évaluer la progression des indicateurs. Les Philippines, le Nicaragua, le Zimbabwe et la République Arabe Syrienne ont demandé quelles avaient été les actions concrètes pour rendre les communautés plus résilientes et réduire les inégalités. Le grand groupe des femmes a souligné le caractère machiste et patriarcal de la société cubaine et a demandé quelles mesures avaient été prises pour inclure d’avantage les personnes LGBTI. L’Algérie a interrogé la dépendance aux marchés extérieurs et l’Indonésie a demandé quelles mesures avaient été prises pour l’égalité des sexes. Cuba a affirmé que tous ces paramètres étaient inclus dans son plan de développement national et que le Gouvernement transmettrait des réponses plus approfondies par écrit.

La Bolivie a insisté sur la situation particulière du pays, actuellement dans un processus de récupération de la démocratie après l’interruption de l’ordre constitutionnel en 2019. Cette première RNV a été difficile à mettre en place dans ce contexte. En 2020 le pays a observé la plus grande réduction du PIB au cours de 67 dernières années, de plus de 8%, due aux effets de la pandémie. La planification intégrale qui est basée sur le modèle bolivien a pour but de redistribuer les revenus et de lutter contre les inégalités. Cependant la mauvaise gestion de la crise sanitaire par le gouvernement précédant a fait augmenter la pauvreté. Des nombreuses mesures ont été prises pour garantir aux femmes une vie exempte de violence, des droits politiques et économiques. 54% des sièges au Sénat sont occupés par des femmes. Des programmes concernant l’eau et l’assainissement dans les zones urbaines comme rurales ont été mis en place. Le Gouvernement lutte également contre le déboisement illicite. La Fédération de Russie a demandé quelle était la stratégie pour atteindre les ODD dans cette période marquée par la pandémie. Le Groupe d’éducation et des milieux universitaires a interrogé avec animation la Bolivie sur le non-respect des peuples indigènes, la déforestation, la paludisme, l’éducation des filles et l’inclusion dans la vie citoyenne des jeunes. La Bolivie a répondu en affirmant que les mesures récentes allaient permettre de rétablir l’équilibre budgétaire, et que la constitution reconnaissait les groupes autochtones. Le Mexique a demandé quels étaient les problèmes en matière de financement public et quelle coopération internationale est attendue. La Bolivie a une fois de plus regretté l’état des finances publiques en 2019, aggravé par les coûts sanitaires de la pandémie et appelle à l’allégement des restrictions en matière de liquidité et de dette de la part de la communauté internationale.

Enfin, Saint-Marin a présenté sa première RNV, rapport qui illustre l’engagement inébranlable des institutions de la République de Saint-Marin en matière de promotion du multilatéralisme et en faveur d’un monde plus durable et équitable pour les générations futures. Une des plus anciennes République au monde, ce pays de 61 km2 est fondé sur une tradition de démocratie représentative. Cette RNV repose sur la contribution des ministères et de la société civile, lors d’un débat constructif qui a montré la réceptivité de la population au programme 2030. La pauvreté relative a augmenté du fait de la pandémie, d’où le renforcement des systèmes de protection sociale, d’éducation, et d’aide pour l’accès à l’emploi. Des mesures ont été prises pour réduire les violences conjugales et sexistes et mieux accompagner les victimes en les aidant financièrement lors du processus juridique. La diversification de l’économie est importante et Saint Marin promeut l’innovation, l’industrie et l’agriculture équitable et responsable malgré un sol argileux peu propice aux récoltes en raison de divers facteurs climatiques géologiques et morphologiques. Une politique environnementale fondée sur des mesures concrètes visant à préserver et rétablir les conditions naturelles des écosystèmes a été créée. Le développement du tourisme durable repose sur l’équilibre entre zones côtières et intérieur des terres, notamment par une coopération interrégionale. Andorre a demandé quels étaient les outils de planification, Malte les techniques pour contrer les difficultés géographiques et climatiques, et l’équilibre entre agriculture durable et sécurité alimentaire. Le Paraguay a insisté sur la gestion de l’eau et de l’énergie et le groupe des acteurs volontaires sur la question du revenu universel de base. Prêt à transmettre les réponses par écrit, Saint Marin a souligné les politiques de régénération urbaine permettant de lutter contre les émissions de GES mais également la dépendance à l’Italie pour les ressources en eau.


Session : Allocution du Président de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement

Compte-rendu :

S.E. M. Sveinung Rotevatn, Ministre de l’Environnement et du Climat de la Norvège, et Président de la 5ème Assemblée des Nations unies pour l’Environnement, a affirmé qu’il y a un besoin de solutions innovantes et d’une vision planétaire durable afin de pouvoir lutter contre les changements environnementaux, la pollution et la perte de biodiversité. Il est important d’agir dans les domaines suivants : action climatique, harmonie avec la nature, lutte contre la pollution de l’eau, de l’océan et des terres. Afin d’atteindre les ODD, l’action climatique et les mesures d’adaptation et d’atténuation doivent être renforcées conformément à la CCNUCC. Il faut, par ailleurs, promouvoir une véritable gouvernance basée sur le multilatéralisme environnemental, mobiliser des ressources de toutes sources disponibles et assurer des investissements et un modèle financier durables. Il sera essentiel d’adopter un nouveau cadre mondial sur la diversité biologique post 2020 qui soit réaliste et plaide pour une meilleure conservation et utilisation des ressources naturelles. Enfin, le Président de l’ANUE a lancé une invitation à participer à la célébration du 50e anniversaire du PNUE.

Pour aller plus loin : Revoir l’ensemble de la session


Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Clara Beauvoir

Reconnaissant qu’un environnement sain est une exigence essentielle à la construction d’un avenir durable, l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (PNUE) contribue à la mise en œuvre efficace et à la pleine intégration de la dimension environnementale de l’Agenda 2030.

Dans son allocution, le Président de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement, S.E.M. Sveinung Rotevatn, Ministre norvégien de l’environnement et du climat, exprime le besoin d’agir à travers treize recommandations de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement :

  • Reconnaissance de l’importance de la nature en tant qu’exigence essentielle et facteur clé du développement durable ;
  • Appel à des négociations environnementales ambitieuses, (pour la Post-2020 Biodiversity Framework et la Strategic Approach and sound management of chemicals and waste beyond 2020) ;
  • Reconnaissance que la pandémie n’apporte pas de « bon côté », mais qu’elle donne l’opportunité de reconstruire notre système en valorisant l’écologie et la durabilité, notamment avec la gestion de déchets médicaux et chimiques dangereux ;
  • Reconnaissance du rôle de la coordination au niveau régional comme étant la clé pour relever les défis environnementaux ;
  • Nécessité de permettre et d’accroître la coordination et l’intégration afin de promouvoir l’action intersectorielle et transversale des Objectifs de développement durable (ODD) à tous les niveaux ;
  • Appel à tous les secteurs à développer des politiques économiques et des incitations pour accélérer la transition vers une économie résiliente qui protège la biodiversité, tout en étant efficace et socialement inclusive ;
  • Appel à renforcer l’action pour protéger, restaurer et utiliser la nature de manière durable et promouvoir des approches écosystémiques ;
  • Appel à renforcer la mise en œuvre de l’ensemble du droit et de la bonne gouvernance, y compris en assurant des lois sectorielles et en tenant compte des obligations environnementales ;
  • Recommandation de la promotion d’approches intégrées aux infrastructures durables pour répondre aux besoins de développement tout en assurant la préservation et l’utilisation durable de la biodiversité et en s’attaquant aux changements climatiques ;
  • Appel à une actualisation du potentiel de la finance durable dans la réalisation de l’Agenda 2030, et des objectifs climatiques de l’Accord de Paris ;
  • Nécessité de favoriser des voies innovantes pour atteindre une consommation et une production durables ;
  • Importance de l’accès à l’information et de la participation de toutes les parties prenantes concernées pour la mise en œuvre de l’Agenda 2030 et la promotion d’approches intégrées ;
  • Demande à d’autres entités des Nations unies de contribuer et soutenir le PNUE dans l’élaboration de la stratégie environnementale mondiale.

« Nous, communauté internationale, avons besoin de réunir notre volonté politique à la science pour délivrer une solution ». La première session de la cinquième session de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA-5.1) s’étant tenue en février 2021, le Président du PNUE invite les Etats Membres et les parties prenantes à participer à la deuxième session UNEA-5 de février 2022 (UNEA-5.2), sous le thème « Renforcer les actions pour la nature afin d’atteindre les ODD ».


Session : Revues nationales volontaires 4

Compte-rendu :

Trois pays ont présenté leur revue nationale volontaire (Corée du Sud, Iles Marshall et Nicaragua) au cours d’une session modérée par le Président de l’ECOSOC, S.E. M. Munir Akram.

La Corée du Sud a expliqué avoir incorporé les ODD dans les objectifs de nationaux de développement et avoir définis des cibles et indicateurs nationaux, suivis régulièrement. L’aide du forum des parties prenantes d’Asie du sud et du Secrétariat de la CESAP leur a été précieuse à cet effet. La Corée du Sud indique que des progrès substantiels ont été faits depuis 5 ans pour assurer la vie matérielle et culturelle du peuple coréen (ex : création de centre culturels, de logements, etc.). La réduction du risque de catastrophes est l’une des priorités. La Corée du Sud indique qu’il faut fournir des efforts en matière d’énergie, culture, eau, assainissement, hygiène, environnement et mener des politiques axées sur les personnes. Il faut aussi renforcer le système de données statistiques. Par ailleurs, il est essentiel de sensibiliser le public sur les ODD et promouvoir les partenariats. Cuba a interrogé la Corée du Sud sur les principaux obstacles pour progresser vers le développement durable.

Le ministre des Affaires Étrangères des Iles Marshall a indiqué que les ODD avaient été intégrés dans les approches de développement du pays en alignant le plan stratégique national sur les ODD. Les Iles Marshall ont souligné l’importance des points suivants : la santé, qui est une responsabilité commune ; l’inclusion du secteur privé dans les décisions publiques est très importante ; la promotion de la bonne gouvernance et des droits de l’homme ; le renforcement de la voix des femmes. Dans le cadre des questions-réponses, la Micronésie a souhaité des précisions sur la gestion à long terme du risque climatique et de son impact réel sur les infrastructures. La Géorgie a demandé à en savoir plus sur la façon de s’attaquer aux vulnérabilités des Atolls. Le groupe des ONGs a souligné les inégalités entre les zones urbaines et rurales et appelé à assurer l’accessibilité pour tous. Le changement climatique est l’un des grands défis auxquels les Iles Marshall se heurtent tout en étant pourtant très actives sur le climat. Les Iles Marshall ont indiqué avoir adopté plusieurs mesures notamment un mécanisme qui coordonne les activités menées en matière de changement climatique.

Le ministre des Finances du Nicaragua a d’abord identifié quatre problèmes qui freinent la mise en place des ODD dans son pays : la pandémie de la Covid-19, qui a fortement affecté la croissance économique en Amérique latine et dans les Caraïbes ; le niveau élevé d’inégalités dans le monde ; la crise climatique ; la double asymétrie en matière environnementale. Le ministre a évoqué d’une part la pollution dont sont victimes les pays en développement comme le Nicaragua alors qu’ils n’en produisent très peu et d’autre part le manque de moyens pour financier pour le développement durable. Le représentant du Nicaragua estime important d’honorer les engagements sous les principes de responsabilité commerce mais différenciée et de capacités respectives. Il a aussi déploré que les mesures coercitives menées par certains pays développés limitent l’accès à des ressources financières qui pourraient consacrées à la réduction de la pauvreté et au bien-être économique. Le ministre du Nicaragua a ensuite souligné les progrès accomplis dans le pays, dans différents domaines : programmes alimentaires, santé/gratuite de certaines services hospitaliers, égalité des sexes, couverture en eau potable, énergie… Dans le cadre des questions-réponses, Cuba a souhaité avoir des informations sur les programmes mis en place par le Nicaragua en faveur de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des filles et les politiques mis en place pour lutter contre la pauvreté. L’Indonésie a interrogé le Nicaragua sur les efforts pour éradiquer la faim. L’Inde a posé une question sur les politiques d’adaptation climatiques du Nicaragua. La République Arabe Syrienne a demandé quels étaient les secteurs les plus affectés par les mesures coercitives unilatérales. Le Zimbabwe a, pour sa part, souhaité s’informer sur les mesures prises au Nicaragua pour lutter contre la COVID-19. Le Groupe des ONG s’est dit inquiet du manque d’inclusion, de la corruption, etc. Dans ses réponses, le Nicaragua a mis en avant les actions prises en faveur de l’égalité des genres et de l’éducation.

Pour aller plus loin : Revoir l’ensemble de la session


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Les évènements parallèles :


Mettre fin à la pauvreté en 2030 : les transformations nécessaires pour réaliser l’ODD1, organisé par BRAC, le PNUD et l’Ultra-Poor Graduation Initiative

Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Bastien Beauducel

Le premier Objectif de développement durable (ODD) est « d’éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde ». La pauvreté revêt en effet deux principales formes distinctes : la « pauvreté absolue » dite aussi extrême pauvreté - personne vivant avec un revenu de moins de 1,90 dollar par jour - mais aussi la « pauvreté persistante » concernant les individus qui, bien que disposant de plus de 1,90 dollar par jour pour vivre, ont des conditions de vie très difficiles.

Depuis 1990, de nombreuses politiques ont conduit à la baisse de l’extrême pauvreté au niveau mondial. Toutefois, le rythme de cette diminution s’est ralenti ces dernières années, et la pandémie de la COVID-19 risque même d’inverser la tendance en conduisant à une augmentation de la population pauvre pour la première fois depuis plus de 30 ans selon une étude de l’Université des Nations unies. De plus, la baisse de la pauvreté absolue a été contrebalancée par une augmentation de la « pauvreté persistante », comme c’est le cas en Chine selon le professeur en politiques sociales à l’université d’Oxford Robert Walker. En outre, malgré l’existence de programmes sociaux, la « pauvreté persistante » est une réalité dans les pays du Nord.

Malgré ce contexte difficile, il est unanimement souligné que l’éradication de la pauvreté doit rester l’objectif numéro 1. Pour cela, il est nécessaire de s’appuyer sur le bilan des expériences ayant fonctionné. Le professeur à l’université d’Oxford Robert Walker met en avant l’expérience chinoise, pays où le nombre de personnes en situation de pauvreté a diminué de 100 millions d’individus en huit ans selon les statistiques nationales. Pour Robert Walker, cela est principalement dû au développement économique du pays mais aussi à d’autres facteurs qui gagneraient à être reproduits ailleurs. Comme Xi Jinping l’a fait en 2012, les leaders politiques doivent s’engager pour l’éradication de la pauvreté en en faisant une priorité politique de leur mandat. Shameran Abed, directeur principal des programmes de microfinance dans l’ONG BRAC, met en avant la difficulté à rencontrer ces populations pauvres qui, du fait de leur situation, s’isolent : il y a donc une nécessité à construire des programmes publics très fins pour viser ces individus et assurer leur participation.

Il a aussi été noté que la COVID-19 nous offre une opportunité pour reconstruire autrement la société, comme le note Sofia Spechmann Sineiro, secrétaire générale de l’ONG CARE. La reconstruction doit passer par un investissement massif dans l’éducation mais aussi dans l’agriculture selon l’ambassadeur Tijani Muhammad Bande, représentant permanent de l’Algérie aux Nations unies. Cette reconstruction doit aussi être plus inclusive notamment au niveau du genre. Pour cela, Sofia Spechmann Sineiro met en avant la nécessité d’une participation plus active des femmes dans la vie politique et citoyenne et l’investissement des États mais également de l’ensemble des parties prenantes dans une société du soin. En les reconnaissant et les rémunérant à leur juste valeur, cette société valoriserait les métiers non rémunérés, effectués en très grande majorité par les femmes, et représentant 9% du PIB mondial. Cela permettrait de réduire, par des politiques publiques, les inégalités sociales.


Solutions pour résoudre des problèmes interconnectés : pourquoi faut-il s’attaquer à la corruption discriminatoire pour que personne ne soit laissé de côté et comment le faire ?, organisé par Equal Rights Trust and Transparency International

Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Jade Plancke

La corruption et la discrimination constituent chacune un obstacle majeur à la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD). Jusqu’à présent, ces deux problèmes ont été appréhendés séparément. Pour la première fois, Transparency International a publié un rapport qui analyse l’interdépendance des deux problèmes.

La discrimination et la corruption se renforcent et s’exacerbent mutuellement de quatre façons différentes :

  • La discrimination entraine une plus grande exposition à la corruption
  • Certaines formes de corruption sont intrinsèquement discriminatoires
  • La discrimination peut signifier que la corruption a un impact disproportionné sur certains groupes
  • La discrimination constitue un obstacle à la lutte contre la corruption et la corruption peut empêcher les victimes de discrimination d’accéder à la justice

Madagascar est un exemple de société où cette interdépendance peut être observée et où la discrimination à l’encontre les femmes est très présente. En effet, beaucoup de femmes sont victimes de harcèlement sexuel au travail. Malheureusement, ces pratiques sont acceptées dans beaucoup d’entreprises et afin d’évoluer professionnellement les femmes se retrouvent obligées d’accepter ces conditions. La Russie constitue un autre exemple, où beaucoup d’homosexuels sont harcelés et sont victimes de crimes homophobes. Malheureusement, 78 % des personnes victimes de crimes homophobes n’osent pas signaler les abus. Cette hésitation est liée à un manque de confiance dans le système juridique.

Afin de combattre la corruption discriminatoire, il est essentiel de mettre en place un système juridique solide. Il faut également développer des politiques de sensibilisation et élaborer des dispositifs de signalement sûrs et inclusifs. Enfin, il est essentiel de collecter des données désagrégées pour comprendre comment la corruption discriminatoire impacte certaines populations. Ces données nous permettront de mettre en place des solutions ciblées. Il est évident que la corruption discriminatoire est un problème systémique qui nécessitera de nombreuses mesures afin de l’abolir.


Le rôle des entreprises et du secteur financier dans le financement d’une reprise durable et résiliente après COVID-19, organisé par la CNUCED, l’OIT, le PNUD et le DAES

Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Clémentine Fournier

Ce panel est organisé conjointement par plusieurs agences/départements de l’ONU : la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), l’Organisation Internationale du Travail (OIT), le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), et le Département des affaires économiques et sociales (DAES) de l’ONU. Il a rassemblé des représentants du Canada, de la Jamaïque et de l’Égypte, ainsi que des représentants de la société civile. Il a permis de souligner le rôle-clé que doivent jouer les entreprises, en particulier dans le secteur financier, à travers le financement d’une reprise durable post-COVID-19, qui mettrait en œuvre les Objectifs de développement durable (ODD).
Cette discussion s’inscrit dans la continuité de l’initiative « Financement du développement à l’ère de la COVID-19 et au-delà », lancée conjointement par le Canada et la Jamaïque en mai 2020, comme le rappelle M. Maninder Sidhu, Secrétaire parlementaire du ministre du Développement international du Canada, à l’ouverture de la session. Cette initiative a pour but de continuer à mobiliser les investissements, y compris venant du secteur privé, malgré le ralentissement dû à la pandémie.

En effet, la COVID-19 a durement touché les volumes de financement, qui ont été réduits de 35% l’année dernière, a souligné Mme Isabelle Durant, Secrétaire général par intérim de la CNUCED. Une diminution qui vient encore aggraver des impacts déjà très importants : d’après M. Guy Ryder, directeur général de l’Organisation internationale du travail (OIT), le coût économique et social de la pandémie est déjà quatre fois plus grand que le coût de la crise économique de 2008. Et pourtant, M. Ryder a confirmé que l’économie mondiale a bien créé de la richesse lors de ces 18 derniers mois. Cependant, cette richesse a été, dans les faits, très inégalement répartie. C’est pourquoi l’OIT a non seulement appelé les pays à créer les conditions permettant au secteur privé de se relever après la crise, tout en s’alignant sur les ODD, mais également à mettre en place un système fiscal juste, pour que chacun puisse contribuer de manière équitable au financement de la reprise.

Matthew Gamser, directeur général du forum de la finance pour les Petites et Moyennes Entreprises (PME), à la Société financière internationale (IFC), apporte le point de vue du secteur privé et souligne qu’un accès équitable au financement, notamment pour les PME, est un élément crucial pour une reprise économique durable et inclusive. Les PME, qui sont vitales au tissu économique des pays, et plus particulièrement des pays en développement, ont souvent du mal à accéder à des sources de financement stables, et il est donc crucial de les inclure dans les plans de relance économique post-COVID-19.


Assurer une relance durable qui respecte les droits humains et l’Agenda 2030, organisé par le HCDH

Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Clara Beauvoir

La crise de la COVID-19 expose et exacerbe les violations des droits humains et les inégalités existantes avec un effet dévastateur sur les populations vulnérables. Cependant, cette pandémie nous amène à repenser notre modèle, notamment en encourageant la protection de la santé. « Ne laisser personne de côté » relève aujourd’hui des choix politiques. Il faut donc un leadership politique innovant pour démanteler les inégalités structurelles. Notre futur système doit promouvoir l’égalité des droits pour tous, notamment les plus marginalisés, à commencer par l’accès aux vaccins.

La transparence et l’engagement civique vont de pair. Avec l’engagement de relance durable, 47 États membres de l’ONU ont exprimé leur détermination à mieux reconstruire notre modèle de société, en utilisant l’Agenda 2030, fondé sur le respect des droits humains, ainsi que l’Accord de Paris. Les Fidji, signataires de l’engagement, nous présentent deux exemples d’engagement de leur gouvernement pour un meilleur respect national des droits : impliquer les femmes dans les politiques de reprises car le tourisme, secteur fortement impacté, les concerne majoritairement ; et la relocalisation de 35 communautés vers des terres plus sûres. Le Costa Rica, également signataire, présente ses actions de soutien économique à l’ensemble de sa population durant la crise ainsi que sa feuille de route 2030 et 2050, centrée sur une économie durable décarbonée, protectrice de la nature. Enfin, le Think tank ODI présente ses indices « Ne laisser personne de côté » (LNOB) qui évaluent et surveillent la mise en œuvre de l’Agenda 2030 par les pratiques, institutions et systèmes nationaux de 159 pays. D’après ces indices, il existe une grande corrélation entre les revenus et la capacité fiscale des gouvernements à investir dans le développement. Alors que de nombreux États sont prêts à engager ces changements, les pays à revenus faibles entrent dans un cercle vicieux en raison de leur incapacité à engager leur transition.

Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d’association qui rappelle que la tendance majoritaire durant la pandémie a été la violation de droits fondamentaux, présente son rapport 2020 contenant 10 principes à suivre pour que les gouvernements puissent respecter l’espace civique et les libertés fondamentales. On retiendra deux aspects principaux : assurer la participation de la société civile dans la mise en œuvre de l’après COVID-19 ; agir pour la solidarité internationale. L’Alliance mondiale pour la participation citoyenne retient quant à elle trois défis à relever : la censure ; la surveillance excessive de la société civile ; la reconnaissance du pouvoir des agences d’applications de la loi dans le respect des Objectifs de développement durables (ODD). La participation citoyenne est donc indispensable à la réalisation des ODD, notamment avec l’intégration des femmes particulièrement touchées par la pandémie (augmentation des violences domestiques, insécurité de l’emploi, difficultés à signaler des violences etc.).

Les défis sont nombreux, parmi eux sont également énoncés la fracture numérique et les gouvernements frauduleux. C’est pourquoi la coalition Transparence Internationale recommande de rendre davantage de données publiques disponibles (notamment les contrats publics), de concevoir des règles et processus en cas d’urgence et d’assurer leurs respects, ainsi que d’évaluer les risques gouvernementaux, en particuliers dans les régions les plus à risques. Enfin, la World Benchmarking Alliance présente la publication de sa méthodologie pour une transition juste et invite à rejoindre sa coalition.


Le journal de bord est réalisé par différents acteurs et les propos n’engagent pas le Gouvernement français.
Certaines analyses sont rédigées en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy.

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