Transformer les modèles de sociétés par la sobriété carbone et l’économie des ressources naturelles, pour agir en faveur du climat, de la planète et de la biodiversité
Enjeu 2 - 2.2 En voie d’amélioration
Publié le 23 juin 2023
Après avoir présenté dans le paragraphe précédent les actions « Progrès accomplis » liées aux éléments eau et air, la présente partie aborde les conséquences climatiques qui résultent de la production d’énergie ou de matière. Bien que les émissions nationales de GES soient en baisse, la tendance est moins nette, lorsque l’on regarde l’empreinte carbone [1] de la France, qui tient compte des émissions liées aux importations de biens et de services. Ainsi, les efforts de réduction doivent davantage prendre en compte ce facteur.
Si les énergies renouvelables progressent significativement, elles peinent à atteindre l’objectif fixé par l’Union européenne de 23 % en 2020. Pour rappel, l’objectif de neutralité climatique est fixé à horizon 2050 par le Pacte vert [2] et la baisse des émission attendue d’ici 2030 qui était fixée à - 40 % dans la feuille de route a été portée à - 55 %. Pour les transports, l’objectif est d’atteindre une baisse de 90 % des émissions en 2050.
Priorité 2.1 - Créer un dispositif légal et contraignant sur les objectifs de sobriété carbone, d’économie des ressources naturelles, d’économie circulaire et d’adaptation au changement climatique
Si les chiffres provisoires pour 2022 indiquent que la France demeure en position de respecter son budget carbone [3] 2019-2023, l’objectif est de faire de la France la première grande nation à sortir des énergies fossiles. L’ampleur des changements nécessaires est telle, qu’il faut pour aller plus vite, un grand mouvement dans toute la société. Le contexte de la guerre en Ukraine rappelle l’impérieuse nécessité, pour des raisons écologiques comme d’indépendance et de souveraineté, d’accélérer encore.
C’est l’enjeu de la planification énergétique et écologique, confiée à la cheffe du Gouvernement pour décliner des objectifs de décarbonation, secteur par secteur, territoire par territoire. Le pilotage renforcé en la matière doit permettre de garantir la fluidité et l’engagement de la France. Cette organisation doit également permettre d’améliorer la cohérence des politiques publiques, dans une approche plus systémique et ancrée dans une perspective de long terme. La dimension « environnementale » de la planification écologique sera en outre indissociable des dimensions économique et sociale, avec un impératif de transition juste et soutenable.
Focus sur le plan de décarbonation de l’État
Dans un contexte d’accélération de l’urgence climatique et écologique, l’exemplarité de l’État est un enjeu majeur d’efficacité et de crédibilité. L’État travaille depuis début 2022 à l’élaboration d’un plan de sobriété pour ses services, avec l’appui de la Commission européenne. Depuis, ce plan de sobriété en réponse à la crise énergétique a permis d’accélérer fortement l’ambition et le niveau de mobilisation sur ces enjeux. Visant à réduire de 10 % les consommations d’énergie en deux ans, ce plan va également permettre de réduire les émissions de GES de l’État de 500 kteqCO2 en 2024 (- 5 % par rapport à 2019).
Le plan de sobriété énergétique est la première brique de cette stratégie de décarbonation qui vise à atteindre la neutralité carbone des services de l’État d’ici 2050 et qui s’inscrit dans une démarche plus large de planification écologique de l’État.
L’inscription de la sobriété dans la durée, au-delà des circonstances conjoncturelles, est une priorité, dont les principes et la mise en œuvre devront être élaborés dans une démarche de concertation de toutes les parties prenantes et d’accompagnement de tous ceux qui en ont besoin. Les travaux dans chaque secteur incluent les problématiques des emplois et compétences et tous les dispositifs nécessaires pour accompagner leurs mutations, un autre enjeu transversal clé de la planification écologique. Un effort inédit de formation des décideurs et de l’administration a d’ores et déjà été engagé. Enfin, le travail sur les investissements nécessaires pour la diminution des émissions de GES, la résilience et l’adaptation de la société et de l’économie au conséquences du changement climatique est activement engagé.
Les dépenses favorables à l’environnement ont été augmentées de 4,5 milliards d’euros dans le budget pour 2023 [4], notamment pour la mise en place d’un fonds vert pour accompagner les collectivités doté de 2 milliards d’euros [5].
Priorité 2.2 - Concevoir et encourager les nouveaux modèles durables de consommation, de production et d’approvisionnement économes en ressources naturelles, sobres en carbone et circulaires.
La France poursuit ses efforts en faveur d’une économie circulaire avec plusieurs axes de travail. L’affichage de la durée de vie des appareils électroménagers permettra de lutter contre l’obsolescence programmée. Un objectif de « 100 % de plastique recyclé sur tout le territoire » d’ici 2025 est fixé, grâce à la modernisation des centres de tri. La mise en place d’un affichage environnemental est attendu pour 2024 pour aider les consommateurs dans leurs choix [6], notamment de produits alimentaires et textiles. La vente en vrac poursuivra son développement. Elle permettra limiter l’utilisation des emballages et de lutter contre le gaspillage. Les grandes surfaces devront proposer au moins 20 % de produits en vrac d’ici 2030.
L’économie circulaire représentait déjà en 2020, 10 % du PIB et générait par ailleurs 14 % de l’emploi salarié privé [7]. Ces dernières années, les projets favorisant une économie circulaire ont augmenté [8], ce qui laisse espérer une amélioration des modes de production, au travers notamment d’une meilleure prise en compte du recyclage et de la récupération des matières.