L’océan au cœur des décisions : ce qu’il faut retenir de l’UNOC 2025

Du 9 au 13 juin, la ville de Nice a accueilli la 3e Conférence des Nations Unies sur les Océans. Un rendez-vous diplomatique d’ampleur où se sont joués des engagements majeurs pour la protection des mers, mais dont les moyens concrets restent encore incertains.

3e Conférence des Nations Unies sur les Océans
L’océan au cœur des décisions : ce qu’il faut retenir de l’UNOC 2025 - Crédits : Sciences et Avenir Agrandir la figure 3069

3e Conférence des Nations Unies sur les Océans

Du 9 au 13 juin 2025, la Conférence des Nations Unies sur les Océans (UNOC), coorganisée par la France et le Costa Rica, a rassemblé à Nice plus de 12 000 délégués issus de 175 pays. Chefs d’État, scientifiques, ONG, peuples autochtones et acteurs économiques ont convergé autour d’un objectif commun : construire une gouvernance durable pour l’océan, au cœur de l’Agenda 2030 et de l’Objectif de développement durable n°14 (ODD14 – Vie aquatique).

La conférence a été marquée par des avancées diplomatiques majeures, à commencer par l’annonce de l’entrée en vigueur du traité BBNJ (Biodiversity Beyond National Jurisdiction) en 2026. Ce texte, attendu depuis des décennies, établira un cadre juridique pour la protection de la haute mer, qui représente 64 % des océans.

En matière de protection marine, plusieurs États ont annoncé l’extension ou la création d’aires marines protégées (AMP) : en Méditerranée, dans le Pacifique Sud, en Afrique de l’Ouest ou encore dans les Caraïbes. La dynamique « 30x30 », visant à protéger 30 % des mers d’ici 2030, semble désormais partagée par une majorité d’États présents.

Autre enjeu central : la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN), responsable d’un pillage massif des ressources halieutiques, notamment dans les pays du Sud. Plusieurs engagements ont été pris pour améliorer la traçabilité, renforcer la coopération régionale et faire respecter les normes internationales existantes, en particulier via l’Accord FAO sur les mesures du ressort de l’État du port.

La décarbonation du transport maritime a également occupé une place de choix. Alors que le secteur représente 90 % du commerce mondial et 3 % des émissions de gaz à effet de serre, l’UNOC a vu plusieurs pays soutenir la future adoption, par l’Organisation maritime internationale (OMI), de mesures contraignantes, notamment une tarification du carbone et des objectifs de réduction d’ici 2050.

Sur le front de la pollution plastique, un large consensus s’est dégagé en faveur d’un traité international ambitieux, en cours de négociation. L’« Appel de Nice », signé par 96 pays, appelle à l’élimination progressive de la pollution plastique d’ici 2040. Les priorités : réduction de la production, éco-conception, financement de l’économie circulaire, et flexibilité du traité face aux avancées scientifiques.

Enfin, plus de 800 engagements volontaires ont été enregistrés, traduisant une mobilisation globale. Mais au-delà des promesses, les acteurs de la société civile, les jeunes délégués et les communautés autochtones ont rappelé l’urgence de passer à l’action, avec des moyens à la hauteur des enjeux.

Dossier de presse « Protéger la biodiversité marine » pdf - 5.7 Mo
En savoir plus sur le traité BBNJ
Dossier de presse « Lutter contre la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) »
Dossier de presse « Décarboner le secteur maritime » pdf - 3.4 Mo
Dossier de presse « Réduire nos usages du plastique : la France s’engage » pdf - 4.4 Mo
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