Forum politique de haut niveau 2021 - jour 7

Publié le 15 juillet 2021


À l’International

Le thème de cette édition 2021 du FPHN sera : « Une reprise durable et résiliente après la pandémie de COVID-19 qui promeut les dimensions économiques, sociales et environnementales du développement durable : construire une voie inclusive et efficace pour l’atteinte de l’Agenda 2030 dans le contexte de la décennie d’action et la réalisation du développement durable »

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Les sessions officielles


Session : Messages des régions

Compte-rendu :

La session officielle du 14 juillet a été l’occasion pour les cinq commissions régionales de rendre des forums régionaux, plateformes essentielles de l’Agenda 2030. Le président du Conseil Économique et Social des Nations unies a introduit en soulignant l’importance des bilans, perspectives et innovations qui vont être examinés et a attendu un échange de points de vue ouvert et constructif. La discussion s’est composée de trois séries d’orateurs et d’une discussion interactive des participants qui agissent sur le terrain. Une vidéo introductive a montré les difficultés principales auxquelles les régions doivent faire face. L’Afrique fait face à sa première récession en 25 ans, les économies arabes souffrent de conflits et d’instabilité aggravés par la pandémie. L’Amérique latine et les Caraïbes affrontent un PIB régional en diminution et des conséquences sur les femmes et les jeunes. En Asie Pacifique, beaucoup d’emplois ont été perdus ce qui promet une augmentation de l’extrême pauvreté. En Europe, la perspective des cibles à atteindre se sont réduites. Les cinq régions font face à des faiblesses structurelles : la protection sociale est en danger, et les émissions de GES ont augmenté dès la fin des confinements, mais les marges de manœuvre budgétaire sont réduites.

Les présidents des forums se sont d’abord exprimés. Madame Arlette Soudan Nonault, Présidente congolaise du forum Afrique a parlé d’une décennie historique avec un triple impératif, qui redéfinira le bien être humain, la gestion de la pandémie et la lutte contre le changement climatique. La légère progression vers la réalisation de l’Agenda 2030 a été entravée par la pandémie. L’Afrique n’est pas sur le bon chemin : la pauvreté est repartie à la hausse et la pression de la dette augmente. Les conséquences du changement climatique coutent 5% PIB. Le forum a exhorté la recherche et innovation, notamment pour le vaccin et invite la communauté internationale à appuyer les tirages spéciaux pour lutter contre l’endettement. L’Afrique a un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre climatique mondial, notamment avec les forêts du bassin du Congo, pour lesquelles le forum invite à mobiliser des financements.

Le Président costaricien du forum de l’Amérique latine et des Caraïbes a souligné la nécessité de promouvoir un processus de relèvement, en mettant l’accent sur la durabilité écologique permettant la construction d’une région plus égalitaire et plus inclusive au moyen de mesures stratégiques et d’une coordination avec les institutions financières internationales, l’ONU et d’autres donateurs et acteurs compétents. Il est essentiel d’augmenter l’ambition climatiques et les contributions nationales et réorienter les investissements vers la neutralité carbone, ainsi que renforcer les systèmes de protection sociale. La lutte contre la fracture technologique est un enjeu majeur. Le président a souligné le risque de non-réalisation des objectifs de 2030 dans la région, d’où l’importance de financer les secteurs stratégiques et de donner un visage humain au commerce. Il a également appuyé la redistribution dans le domaine de la santé, dimension essentielle de la coopération régionale.

Présidente du forum Asie Pacifique, la ministre aux Affaires Sociales des îles Fiji a présenté les efforts des pays pour réagir à la pandémie et relancer le redressement. Le forum a répété l’importance de la numérisation et des infrastructures de la connectivité. Le rôle clé des partenaires de la société civile, du secteur privé, des communautés locales et des autres parties prenantes a été présentés comme important, notamment par l’organisation de tables rondes parallèles au forum. Les délégations ont présenté les enseignements tirés des processus d’examen nationaux volontaires et la volonté des États membres pour garantir qu’il n’y ait pas de laissés-pour-compte dans l’atteinte des Objectifs de développement durable. Il est impératif d’affirmer le rôle d’une coopération régionale et international dans le redressement du développement, confronté à la justice sociale et la viabilité environnementale.

Le président du forum des Pays Arabes s’est exprimé de l’Arabie Saoudite par un message vidéo. Le forum a permis d’évaluer la réalité vécue dans la région. Les pays de la région se relèvent à des niveaux divers selon les capacités de chacun à répondre aux défis et aux crises et selon la disponibilité des outils et le degré de prévisibilité. Il est nécessaire de réévaluer les différentes approches et de développer des plans et programmes pour formuler des stratégies à long terme pour assurer la prospérité et la stabilité. Il faut se replacer sur la voie du développement durable ce qui nécessitera un travail sérieux. Les principaux résultats étaient la nécessité d’introduire des changements structurels dans les systèmes de protection sociale, l’importance de transformer le système éducatif pour inclure tous les individus en améliorant la qualité de l’éducation et en développement des plateformes d’apprentissage numérique, augmenter les investissements dans la science et l’innovation, renforcer la mise en place de systèmes de soins de santé y compris pour la santé mentale, améliorer la gestion des migrations, mettre fin à toutes les formes de discrimination et de violence et permettre à la femme de participer dans tous les aspects de la vie publique. Le forum a également mentionné l’importance des investissements pour une agriculture durable et la sécurité alimentaire, notamment par la finance verte.

Les co-présidents portugais et roumains pour la région européenne ont pris la parole pour dire que les pays luttent encore pour surmonter les conséquences de la pandémie. 1400 parties prenantes se sont connectées lors du forum et les séances préparatoires ont rassemblées des jeunes, des parlementaires, des entreprises… Il est crucial de promouvoir un relèvement vert et de prendre en compte l’effet disproportionné de la crise sur les femmes. Les rapides progrès de numérisation sont des forces de transformation, portées par entreprises mais qui doivent suivre un système d’un accès équitable. Une meilleure protection sociale et sanitaire est nécessaire. Les consommateurs doivent être davantage informés et les jeunes doivent être au centre des programmes de relève. Il est essentiel de développer un tourisme durable et novateur. La transition inclusive doit parvenir à une économie circulaire. Ils ont félicité les efforts des pays pour garder le cap à l’heure de cette pandémie.

Les secrétaires exécutifs sont ensuite intervenus. Pour l’Amérique latine et les Caraïbes, un appel a été lancé pour un meilleur accès au vaccin et aux liquidités. Le forum a rassemblé 1300 personnes, 33 pays, 400 représentants de la société civile et 40 entreprises, notamment grâce à la plateforme de collaboration mise en place par l’ONU. La plateforme ODD quant à elle a connu un succès historique. Grâce au Costa Rica, une déclaration politique a été adoptée à l’unanimité. La région s’inquiète du fait que 2/3 des objectifs de l’Agenda 2030 ne pourront pour l’instant pas être réalisés. L’Asie Pacifique a mentionné le besoin d’un effort collectif pour éviter les disparités de relèvement : les gouvernements doivent faciliter un relèvement inclusif, et l’accès aux systèmes de protection sociale. A ce sujet, un plan d’action a été mis en place. Atténuer les effets climatiques, créer un couloir d’énergie verte, gérer les risques, accélérer la digitalisation : la région se félicite d’avoir établie une coopération régionale onusienne robuste pour préparer la voie pour les solutions. La commissaire de l’Union Européenne Olga Algayerova a alerté du bilan très mitigé dans l’atteinte des ODD, déjà avant la pandémie. Pour 57 indicateurs, les efforts doivent être intensifiés et pour 9 ODD la tendance doit être inversée. L’accès aux données est essentiel, il faut être ambitieux. La Commission européenne a intensifié son appui aux États membres pour le redressement au long terme, se fixant 3 priorités : la connectivité, les risques transfrontaliers et un relèvement vert et résilient qui se base sur le potentiel des villes pour atteindre une économie circulaire à 2 chiffres. La secrétaire exécutive du forum Afrique a insisté pour sa part sur le financement d’infrastructures résilientes, sur le commerce et la technologie. Elle a cité le FMI en soulignant le besoin de 435 milliards de dollars pour combler les lacunes des marchés émergents et travailler à la résolution du changement climatique et à un accès à l’énergie et à l’eau. Le prix carbone en est une dimension essentielle. L’intervention du forum arabe s’est concentrée sur des mécanismes de financement novateurs permettant un échange gagnant-gagnant et la réalisation des ODD par les pays arabes. A la demande des États membres un outil d’évaluation des lacunes en matière de justice sociale a été mis en place par le Conseil Économique et Social de la ligue des Pays Arabes pour permettre aux gouvernements d’évaluer leur politique sociale et repérer les insuffisances.

Des acteurs du terrain se sont ensuite exprimés. La commission économique eurasienne a remarqué des progrès dans les domaines où les pleins pouvoirs sont transmis à l’échelle supranationale, et réfléchit à l’élargissement des indicateurs pouvant être pris en compte pour l’évaluation de l’atteinte des ODD. Le directeur de la Banque Afreximbank a mentionné le lancement d’un mécanisme d’atténuation des répercussions du COVID qui a permis à de nombreux pays d’atténuer les effets de la pandémie et d’une plateforme permettant les soins médicaux sur le continent. Elle soutient la mise en œuvre de l’accord de libre-échange sur le continent africain pour la reconstruction et le développement du secteur pharmaceutique en en Afrique, pour lequel le besoin en trésorerie est important. La Banque Etihad en Jordanie s’est dit très attachée aux ODD 1, 4 et 10 : elle favorise l’autonomisation des femmes, notamment par une tolérance zéro pour les violences et les discriminations, et par l’égalité des salaires. Les agents ont bénéficié de nombreuses ressources pendant la pandémie, et la banque a pris toutes les mesures pour ne pas réduire les emplois et les salaires. La société espagnole Telefonica a insisté sur la numérisation équitable et inclusive, s’inquiétant du manque d’accès à une bonne connexion pour encore la moitié de la population mondiale, et demandant des politiques appropriées pour ne laisser personne de côté. Représentant de la fondation Elizka et du grand groupe des parties prenantes, Kofi Kankam a souligné l’importance d’un meilleur accès à une information exacte sur la Covid. Il a également mentionné la question de l’espace civique, menacé par les réglementations sur les sociétés civiles et syndicats. D’autres acteurs se sont exprimés, ainsi que des délégations. Le Liban a félicité les avancées et remercié le soutien de nombreux pays, notamment lors de l’explosion à Beyrouth. L’Irak a manifesté l’alignement entre les conclusions du forum arabe et le plan national de développement. Le Maroc a félicité le Congo pour l’organisation du forum et appelé à un meilleur échange des bonnes pratiques. Enfin le groupe des parties prenantes sur le vieillissement a appelé à la prise en compte des personnes âgées, particulièrement atteintes par la pandémie, victimes d’exclusion et qui sont pourtant une part de plus en plus importante de la population mondiale.

Pour aller plus loin : Revoir l’ensemble de la session


Session : Revues nationales volontaires 5

Compte-rendu :

Lors de la session du HLPF qui s’est tenue dans l’après-midi du lundi 12 juillet, six pays ont présenté leur revue nationale volontaire (RNV) divisés en deux panels :

  • Un premier panel avec la présentation des RNV de la Chine, de l’Afghanistan et du Danemark  ;
  • Un second panel avec la présentation des RNV de la Thaïlande, du Tchad, de la Norvège.

Chaque panel était suivi d’un temps de questions-réponses avec les participants (par pays : deux questions d’États Membres et une du groupe des ONG).

Premier panel :

La Chine a affirmé que le programme 2030 est un grand plan directeur pour le développement national et la coopération internationale en matière de développement et a dit son engagement pour la planète, la prospérité, la paix et les partenariats. La Chine se classe désormais 14ème à l’indice mondiale de l’innovation. Elle a été la seule grande économie à avoir enregistré une croissance positive pendant la pandémie, l’espérance de vie a augmenté au cours des dernières années, l’intensité carbone a chuté de 48,4% par rapport au niveau de 2005, elle participe à la croissance, à la coopération avec le programme « Belt and Road initiative », en particulier la coopération Sud-Sud avec beaucoup d’aides au développement (plus de 160 pays). Aussi elle a effectué nombre d’aides face à la covid-19 avec 290 milliards de masques, 3,5 milliards de combinaisons, 4,5 milliards de kits de test. En somme, la Chine se veut porteuse et figure d’exemple en ce qui concerne l’accomplissement des ODD dans le monde et en particulier dans les pays du Sud (par exemple par l’initiative de partenariat pour le développement de l’Afrique). C’est pourquoi elle a mis l’accent sur le multilatéralisme et l’ordre international ainsi que sur son engagement aux Accords de Paris. Lors des questions-réponse la Chine a rappelé son action contre l’extrême pauvreté, son avance dans l’atteinte de l’Agenda 2030 (10 ans selon elle). En octobre prochain elle accueillera la convention mondiale des nations unies sur le transport durable.

L’Afghanistan a commencé par dire qu’il est confronté à de graves problèmes, notamment l’insécurité, la pauvreté et une croissance économique lente. Ces problèmes ont été aggravés par la pandémie. Ainsi l’Afghanistan a rappelé l’importance de l’aide internationale pour l’atteinte des ODD. Il y a des progrès notables mais il est important de protéger les avancées obtenues puisqu’elles sont des bases fragiles. Les progrès en matière d’autonomisation des femmes et de l’amélioration significative des services de santé et d’éducation peuvent selon la représentante du Pakistan, servir d’accélérateurs de croissance dans le pays. Pour conclure sa présentation le Pakistan a situé comme central l’ODD17 dans la réalisation générale de l’Agenda 2030 ce qu’il a rappelé lors des questions-réponses.

Le Danemark a d’abord, par la présence de plusieurs personnes autour de la table, illustré son engagement en ce qui concerne l’ODD17. Aucun pays n’est trop grand pour bénéficier des autres a ajouté le Danemark. Un plan d’action national a été présenté par le Gouvernement en juin : il vise le rapprochement aux ODD. Si le Danemark a de l’avance c’est, selon son représentant, du fait de son État providence. Il lui permet également de participer comme il convient selon l’ONU au développement international. Cependant, malgré l’État providence, certaines inégalités et exclusions persistent. Près de 80% de la consommation d’électricité provient d’énergies renouvelables au Danemark. L’atteinte des ODD présuppose aussi et finalement selon le Danemark un réel pacte entre les générations. Le Danemark a pu préciser, lors des questions-réponses, qu’un groupe parlementaire multipartite sur les ODD avait été mis en place, il a aussi pu rappeler le mot d’ordre « rien pour nous sans nous ».
Deuxième panel :

La Thaïlande a commencé sa présentation par le fait que la crise que nous traversons est mondiale et certainement une des pires. Le premier intervenant a donné un panorama des enjeux, des obstacles et des solutions à un niveau international. Cette crise est un défi en même temps qu’une opportunité. « La leçon la plus importante de la pandémie de COVID-19 est le fait qu’aucun homme n’est une île, qu’aucun individu ou pays ne peut être sauvé si toutes les eaux ne sont pas sûres. ». Finalement la Thaïlande a fait part d’avancées notables depuis le dernier RNV en 2017.

Le Tchad a d’abord remis en contexte la situation du pays avec les chiffres de la pauvreté, de la population et du PIB : la chute des cours du pétrole a très fortement impacté le pays en 2020/2021. Cependant le taux de pauvreté diminue, 46,7% en 2011 pour 42,3% en 2019 et l’accès à l’eau potable s’améliore. Il en va de même pour la scolarisation, pour les accouchements encadrés par des professionnels de santé. Or l’accès à l’énergie est encore très faible avec 8,4% de la population ayant accès à l’électricité. La situation des femmes est encore précaire avec 68% d’entre elles mariées avant 18 ans. La mort du président ainsi que la guerre au nord du pays l’a laissé dans un État de transition peu propice au bon déroulement de l’Agenda 2030. Les plans de développement au Tchad reposent à 60% financièrement sur l’aide extérieure. Le Tchad a conclu en insistant sur le fait que ce sont des défis majeurs qui sont à relever dans le pays, tout en finissant sur une « touche d’espoir ». Lors des questions-réponse, le délégué du Tchad a rappelé l’importance des financements extérieurs lors du plan de développement 2017-2021.

La Norvège a d’abord dit que la communauté internationale n’était pas en voie d’atteindre les ODD. Le rapport des RNV de la Norvège montre de bonnes performances sur la pauvreté, la santé, l’égalité, les énergies propres, les partenariats cependant les principaux défis sont : la consommation, les émissions de CO2, et l’état de la biodiversité. Le rapport montre aussi un recul lors de la pandémie. La réalisation de l’agenda 2030 dépend fortement des efforts et des progrès réalisés au niveau local et régional. Dans le domaine de l’innovation une collaboration public-privé est à renforcer. Le délégué a laissé la parole ensuite à un jeune qui a insisté sur leur participation à l’Agenda 2030, eux qui représentent ¼ de la population mondiale (10-24 ans). Lors des questions-réponses la Norvège a dit qu’elle souhaite avoir de meilleurs statistiques pour mieux répondre aux problèmes qui persistent et a rappelé qu’un système de santé universel a permis de répondre à la crise sanitaire.

Pour aller plus loin : Revoir l’ensemble de la session


Session : Revues nationales volontaires 6

Compte-rendu :

Lors de la session du HLPF qui s’est tenue dans l’après-midi du lundi 12 juillet, six pays ont présenté leur revue nationale volontaire (RNV) divisés en deux panels :

  • Un premier panel avec la présentation des RNV de la Tunisie et des Bahamas ;
  • Un second panel avec la présentation des RNV de la République Dominicaine et du Sierra Leone.

Chaque panel était suivi d’un temps de questions-réponses avec les participants (par pays : deux questions d’États Membres et une du groupe des ONG).

  • Premier panel :

La Tunisie présente son second RNV et malgré une situation sanitaire très complexe il y a eu des progrès. 65% des ODD sont alignés avec la constitution de 2014, 91% des cibles ont été inscrites dans le plan de développement 2016-2020. Les droits de la femme sont des acquis irréversibles en Tunisie et c’est une priorité nationale. Plusieurs programmes vont dans ce sens ainsi que dans celui de la préservation de l’enfance. Un programme met en place un revenu minimum. Et ceci vient en complément de la réponse à la crise sanitaire. L’espérance de vie augmente et ne laisser personne de côté est, selon le représentant de la Tunisie, la devise des programmes de développement. En ce qui concerne les migrations, la convention de Genève a été signée par la Tunisie et le droit d’asile est central. La collaboration internationale, la résolution 2532 portée avec la France unifie la vision de la communauté internationale quant à la responsabilité partagée pour faire face à l’impact de la COVID-19 sur la paix et la sécurité internationale. La France a félicité la Tunisie pour son travail dans la réalisation de sa RNV et a souhaité connaître les mesures prises par la Tunisie pour accélérer la décennie du développement 2020-2030 tout en se focalisant sur la lutte contre la pandémie de la Covid-19.
La France a rappelé qu’elle se tient aux côtés de la Tunisie et des Tunisiens pour les aider à surmonter la crise sanitaire. Lors des questions-réponses la Tunisie a indiqué que la crise a été l’opportunité de transformer le système santé et les aides aux populations les plus fragiles.

Les Bahamas, après l’ouragan le plus destructeur de l’histoire du pays (Dorian 2019) et au sein de la crise sanitaire font face à des difficultés or c’est l’occasion de se relever de manière durable et résiliente. Les changements climatiques sont de la responsabilité de tous or, les Bahamas qui y contribuent peu sont parmi les plus touchés par les effets dévastateurs de l’ouragan. L’action des Bahamas est centrée sur les ODD13, 8 et 3. Un ministère de la gestion des catastrophes a été créé en 2019. Les plastiques non réutilisables ont été interdits à l’importation ainsi que d’autres produits. Ces actions se sont réalisées parallèlement à la réponse à la crise sanitaire. Des doses de vaccin ont été reçu grâce à la communauté internationale. Les emplois du tourisme ont grandement souffert de la crise sanitaire. Des réponses financières ont permis de surmonter en partie la crise.

  • Second panel :

La République Dominicaine a mis en place des plans d’aides et des appuis considérables qui ont causé un déficit budgétaire important. Dans les temps proches ces déficits peuvent entrainer des endettements. En juillet l’ensemble de la population sera vacciné. La transformation digitale est au centre de la reprise et du développement. Les points clés sont aussi la transformation de l’éducation, l’égalité, le renouvellement et la consolidation des systèmes de santé. Il faut accélérer notre rapport à la planète a continué le délégué. Un pacte de l’eau a été récemment signé en ce sens. Il s’agit en ce qui concerne la dette d’un nouveau système par un fond mondial bénéficiant à tous les pays pour ne laisser personne de côté. Lors des questions-réponses le représentant de la République Dominicaine a indiqué que les politiques doivent plus se centrer sur les territoires et leurs particularités. Les ODD restent une boussole pour les politiques de développement.

Le Sierra Leone a centré ses dernières actions sur l’ODD4 : l’éducation, ainsi que sur l’alimentation dans les écoles avec une distribution de matériel. L’éducation gratuite est devenue une réalité cela peut avoir une incidence sur les autres ODD puisque les familles peuvent mettre cet argent autre part. Ainsi que sur l’ODD16 : des magistrats et des juges ont été déployés dans les zones où les populations n’avaient pas accès à la justice. Il faut amener la justice aux gens et que chacun puisse accéder aux ODD dans le pays. Finalement le Sierra Leone a rappelé son attachement aux 3 branches du développement durable. Lors des questions-réponses le Sierra Leone affirme que 22% du budget national est mis dans l’éducation qu’il juge comme un ODD accélérateur pour l’atteinte des autres ODD.


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Les évènements parallèles :


L’éducation et l’action sur le climat pour conduire les ODD, organisé par le Center for Sustainable Development, Earth Institute, Columbia University

Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Clara Beauvoir

La mission 4.7 suit l’application de la cible 4.7 des Objectifs de développement durable (ODD) en s’appuyant sur le leadership mondial de l’UNESCO en matière d’éducation pour le développement durable (EDD) et d’éducation à la citoyenneté mondiale (ECM). En plus de plaider en faveur de la réalisation de la cible 4.7 des ODD aux niveaux mondial, national et local, la mission 4.7 organise et crée des ressources éducatives pertinentes, encourage les pays à investir davantage dans une éducation de qualité et identifie des moyens de former et de soutenir les éducateurs dans le monde entier.

Les échanges de cette conférence prennent la forme de tables-ronde et un jamboard est mis à disposition du panel afin que chacun partage ses clés pour une meilleure éducation sur les ODD. Cela met l’accent sur un point important qui a été relevé : l’inclusion de tous dans une réflexion multipartite. L’ensemble des ODD sont en lien avec la cible 4.7. Ils sont interdépendants, c’est pourquoi une éducation transformatrice doit être axée autour de plusieurs thèmes tels que les droits humains, la question du genre, le réchauffement climatique, la protection de la biodiversité, la citoyenneté mondiale, la promotion de la paix etc. Pour traiter tous ces sujets, l’approche éducative doit être davantage inter et intra disciplinaire. L’Institut de la Terre de l’université Columbia propose ainsi son cadre de principes directeurs qui place au cœur de ses politiques d’action la justice et la durabilité.

Plusieurs professeurs du monde, dont William Bertolotti et Amanda Abrom, respectivement professeur d’un collège à New-York et responsable du programme « Global Schools Program », nous présentent l’importance de leurs rôles de professeurs comme encadrant à l’apprentissage. Leur objectif doit être de former les jeunes à devenir de futurs leaders, leur donner les outils pour prendre des décisions et participer avec nous à la construction d’un avenir durable. Pour cela, on doit dépasser le cadre du professeur qui instruit et de l’étudiant qui apprend, à travers un apprentissage mutuel. De plus, l’ensemble du panel s’accorde à dire que baser l’éducation sur des travaux pratiques, sur l’application des connaissances dans des projets est une clé essentielle à la compréhension de l’interdépendances des enjeux de notre siècle.

L’école peut être le moyen de diffuser des bonnes pratiques et d’apprendre les uns des autres, comme le souhaitent par exemple les « Éco-Schools » de la Fédération Nationale de la Faune aux États-Unis. Encourager l’éducation des ODD dès le plus jeune âge est indispensable afin d’ancrer des bonnes pratiques dans les habitudes des jeunes, acteurs de leur futur, mais aussi pour les inclure dans la réflexion générale autour de la construction d’un monde plus durable.


Les Objectifs de développement durable, une boussole pour la reprise et la reconstruction post-pandémie, organisé par la Commission européenne

Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Bastien Beauducel

La pandémie de la COVID-19 a compliqué la mise en œuvre effective des Objectifs de développement durable (ODD) durant cette année. La production mondiale a baissé de 3,5% selon le Fonds monétaire international et le nombre de personnes en situation d’extrême pauvreté devrait augmenter pour la première fois depuis 30 ans en 2021. Face à l’augmentation des inégalités et aux conséquences du dérèglement climatique, il est plus que jamais nécessaire de mettre en œuvre les ODD.

Pour cela, l’ensemble des représentants de l’Union européenne ont rappelé que l’institution internationale est très impliquée dans la réalisation de ces objectifs tant au niveau européen qu’au niveau mondial. A ce titre, Paolo Gentiloni, commissaire européen à l’économie, a rappelé que l’Union européenne est la région qui a fait le plus de progrès cette année sur de nombreux objectifs comme l’objectif 16, « Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives ». Toutefois, des efforts doivent encore être faits notamment en ce qui concerne l’objectif 13 - « Prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques » - et l’objectif 7 - « Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable ». Jutta Urpilaini, commissaire européenne au développement, a souligné que l’Union européenne accélère la mise en œuvre des ODD en construisant les conditions d’une reprise digitale, inclusive, juste, verte et résiliente. Concrètement, en 2020, l’Union européenne a décidé de s’endetter pour constituer un fonds de 750 milliards d’euros finançant dans les États membres des projets en accord avec les ODD pour construire une société verte et numérique. De même, le 14 juillet 2021, l’Union européenne a adopté son pacte vert qui prévoit, par une série de mesures, de réduire les émissions nettes de gaz à effet de serre d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 1990.

Au niveau mondial, il a été unanimement reconnu que la solution ne peut venir que d’une collaboration multilatérale de l’ensemble des États sous l’égide des Nations-unies. Paolo Gentiloni reconnaît que l’objectif prioritaire est aujourd’hui la vaccination. Pour cela, l’Union européenne participe au programme COVAX - collaboration au niveau mondial pour un accès équitable aux vaccins contre le virus de la COVID-19 - à hauteur de 3 milliards d’euros. De même, Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI) met en avant l’action de la BEI pour développer des capacités industrielles locales de production du vaccin en Afrique à l’image de l’accord conclu avec le Sénégal. A moyen terme, pour réaliser les ODD, l’Union européenne finance des actions d’éducation et de développement de politiques de protection sociale sur le continent africain. De même, son action de coopération internationale incite à la mise en place de partenariats public-privé pour mettre en œuvre les ODD comme le souligne Jutta Urpilainen.


L’économie circulaire au service de la résilience et l’emploi : les politiques de relance verte sont aujourd’hui une opportunité mondialisée, organisé par le PNUE

Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Jade Plancke

L’économie circulaire vise à changer le modèle de production et de consommation qui repose sur des ressources naturelles abondantes et un schéma linéaire. Elle est reconnue comme une solution pour faire face aux défis que constituent la perte de la biodiversité, le réchauffement climatique et la pollution. Les plans de relance mis en œuvre aujourd’hui offrent la possibilité de mettre en place des politiques de relance pour transitionner vers une économie circulaire.

Inger Andersen, directrice du United Nations Environment Programme (UNEP), souligne l’importance de mettre en place des mesures encourageant les entreprises, les individus, et toutes les parties prenantes à entreprendre cette transition vers une économie circulaire. Ratan Watal, représentant de l’Inde, rappelle que cette transition pourrait être un levier pour atteindre les autres ODD. Rodrigo Rodriguez, représentant du Ministère de l’Environnement et du développement durable en Argentine, met en avant l’importance de sensibiliser les électeurs aux enjeux environnementaux. Il rappelle que l’éducation poussera les électeurs à voter pour des politiciens qui mettent en place des politiques environnementales.

Une industrie est mise en avant durant cette session : l’industrie du textile. Sara Mariani, directrice de la section développement durable de OTB, déclare que la mise en place d’une filière textile circulaire doit reposer sur une approche globale et des changements à chaque étape de la chaîne de valeur. Elle rappelle que cette transition demande du temps pour les multinationales avec une chaîne de valeur complexe. Sara Mariani présente certaines initiatives prises par la groupe OTB. Premièrement, le groupe a mis en place un QR code sur les produits denim, qui permet aux consommateurs de prendre connaissance des tissus et des méthodes de traitement du produit. Ensuite, ils ont développé un réseau pour réemployer les déchets de tissus pour produire des nouveaux produits ou les réutiliser dans d’autres industries. La panéliste souligne l’importance de développer des partenariats avec les différentes parties prenantes afin d’évoluer vers une économie circulaire.


Éliminer le travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement : une approche multipartite, organisé par les Pays-Bas

Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Clara Beauvoir

Proclamée « Année internationale pour l’élimination du travail des enfants » par l’ONU, 2021 est une charnière pour atteindre cette priorité. Pourtant, l’objectif d’éliminer le travail des enfants d’ici 2025 (cible 8.7 des ODD) s’éloigne : pour la première fois en vingt ans, le nombre d’enfants qui travaillent a augmenté. Actuellement, 160 millions d’enfants travaillent (excluant l’augmentation due à la pandémie). Si l’on tient compte de la pandémie de la COVID-19, le nombre d’enfants qui travaillent risque d’augmenter de 9,4 à 46 millions d’ici 2022 si aucune mesure n’est prise.

Les Pays-Bas, hôtes de cet évènement, se sont engagés à maintenir le travail des enfants à l’ordre du jour et à accélérer leurs actions conjointes. Ils représentent un pays pionnier de « l’Alliance 8.7 » : un partenariat mondial inclusif, engagé à éliminer le travail des enfants d’ici 2025. Les gouvernements doivent prendre leurs responsabilités et coopérer avec les parties prenantes aux niveaux national et international pour mettre fin au travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. Pour cela, la mise en place de législations nationales ambitieuses et de surveillance de leur application est une étape à considérer. Mais elle ne suffit pas à elle seule. Les Pays-Bas, soutenus par l’ensemble des panélistes, croient en une approche multipartite dans laquelle les gouvernements collaborent avec les entreprises, les ONG et d’autres parties prenantes.

Lutter contre le travail des enfants est un enjeu complexe qui doit prendre en compte des spécificités nationales et locales, et qui nécessite une approche différenciée entre les différents secteurs économiques concernés, tels que l’agriculture (70% du travail des enfants est issu de ce secteur), l’industrie (12%), la pêche, et le travail minier.
Pour éliminer le travail des enfants, il faut également prendre en compte les jeunes adultes, entrant dans la vie active : après que les enfants aient été à l’école entre 3 et 18 ans, ils doivent avoir des perspectives professionnelles, pouvoir utiliser leurs compétences acquises dans divers domaines. Le Ghana insiste sur le fait qu’on ne peut pas simplement empêcher les enfants de travailler. Il faut une approche globale et nationalisée permettant de lutter contre les causes profondes du travail des enfants, comme l’accès à un revenu décent pour leurs parents, l’accès à du matériel et des infrastructures scolaires (géographiquement et financièrement), et l’accès à des débouchés professionnels.

Comme l’expliquent les firmes Heineken et Kikobero Coffee, les acteurs de la chaîne de valeur ont également un rôle à jouer. Tout d’abord en étant vigilant, en se renseignant sur les moyens d’action, et en mettant en œuvre les bonnes pratiques ; puis, en les diffusant et en alertant autant que possible sur les risques du travail des enfants. Ils peuvent aussi agir conjointement avec les gouvernements pour donner l’accès à une sécurité sociale et à des revenus de vie décents, comme le préconise par exemple l’Organisation internationale du travail (OIT). Il faut combattre l’ignorance, la pauvreté et la mauvaise santé pour espérer atteindre la cible 8.7 des ODD.


Les solutions à faibles émissions dans le domaine de l’énergie et au-delà - S’associer avec le secteur privé pour une reprise durable, organisé par la Russie

Analyse rédigée en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy par Bastien Beauducel

Avant 2025, la température moyenne sur Terre devrait être supérieure de 1,5°C par rapport à la période préindustrielle selon un rapport publié en mai 2021 par l’Organisation météorologique mondiale. Il est unanimement reconnu par la communauté scientifique que ce réchauffement climatique est causé par une hausse des émissions de gaz à effet de serre dont le dioxyde de carbone (CO2) constitue le principal gaz réchauffant. La production d’électricité est responsable de 41% des émissions de CO2 dans le monde ce qui en fait, de loin, la première source d’émissions.

Or, selon Kirill Komarov, directeur général au sein de Roastom, l’agence fédérale de l’énergie atomique, la demande d’électricité va encore augmenter d’un tiers par rapport au niveau actuel d’ici 2024. Il a donc unanimement été noté que pour respecter les engagements pris par les États en 2015 lors de la COP21, tout en répondant à une demande d’électricité croissante, des innovations sont nécessaires et aucune piste ne doit être laissée de côté.

Parmi ces innovations, l’énergie nucléaire a principalement été mise en avant lors de cet événement. Mikail Chudakov, directeur général adjoint et chef du département de l’énergie nucléaire au sein de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique souligne que le nucléaire est la source d’électricité la moins émettrice de gaz à effet de serre et celle qui mobilise le moins de surface terrestre. De surcroît, à la différence du solaire et de l’éolien, le nucléaire permet d’assurer la sécurité en fourniture d’énergie en produisant de manière continue de l’énergie sans que les conditions météorologiques n’aient un impact. D’autres technologies sont également évoquées, comme le biofuel ou l’hydrogène vert, qui permettent de produire un carburant émettant moins de gaz à effet de serre que les voitures thermiques et même électriques selon Plinio Nastari, membre du centre de recherche pour l’innovation dans le domaine du gaz. En outre, une innovation organisationnelle est évoquée par Philippe Joubert, conseiller auprès du World Energy Council (Conseil mondial de l’énergie) : il s’agit de l’interconnexion des systèmes de production d’énergie pour augmenter leur résilience en cas de difficulté rencontrée par un point d’approvisionnement.

Cette transition énergétique nécessite la mise en œuvre des partenariats public-privé comme l’évoque Tetsuya Kimura, ambassadeur et représentant permanent du Japon aux Nations Unies. Pour les pays du Sud, Barbara Wooward, ambassadrice et représentante permanente du Royaume-Uni à New York, a rappelé que la définition d’une politique énergétique mondiale doit laisser le choix aux États dans la détermination de leur « mix énergétique ». Elle a également tenu à souligner que le soutien technique et financier des États du Nord envers les pays du Sud est nécessaire pour construire et développer des solutions de production d’énergie bas-carbone.


Le journal de bord est réalisé par différents acteurs et les propos n’engagent pas le Gouvernement français.
Certaines analyses sont rédigées en partenariat avec l’Institut Open Diplomacy.

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